Versets bibliques : Évangile de Jean 9. 4 : « … La
nuit vient, où nul ne peut travailler. »
Message
" L'évangélisme est le courant religieux qui progresse le plus en
France. Le développement des groupes chrétiens évangéliques va
susciter l'intérêt grandissant des médias.
Des articles et documentaires à sensation seront bientôt édités et
diffusés pour jeter l'opprobre sur les assemblées évangéliques, qui
seront encouragés par les pouvoirs publics. Les comportements extrêmes
et intempérants lors des réunions de croyants seront mis à l'index.
Les pratiques de certaines congrégations évangéliques seront dénoncées
par les journaux télévisés, par des articles de presse et même des
interviews de pasteurs réformés défavorables à l'évangélisme, rédigés
par des journalistes incrédules et sans aucune connaissance du domaine
spirituel.
Certaines pratiques d'églises pentecôtistes seront taxées de « dérives
sectaires », de « délires » ; des visitations particulières seront
cataloguées de « transes extatiques allant jusqu'à l'évanouissement »
par des observateurs totalement ignorants des choses de l'esprit.
Les associations de défense de la famille et de l'individu et les
associations anti-sectes se feront les relais de ces réquisitoires
alarmistes, pour accuser et tenter de faire fermer des lieux de culte.
Elles se baseront également sur les déclarations hostiles de certains
pasteurs réformés de quelques grandes villes de France, qui trouveront
là matière à épancher leur frustration de conduire des congrégations
endormies par un formalisme stérile, au sein desquelles l'Esprit ne
souffle plus.
Beaucoup de journalistes sans aucune compréhension du fait religieux
s'intéresseront aux affaires des églises évangéliques et parleront
publiquement en méconnaissance de cause, en déformant les informations
par leur absence de tout discernement spirituel.
Il sera reproché aux évangéliques d'être les suppôts d'un complot du
protestantisme « à l'américaine », et de vouloir pervertir la
mentalité et la société françaises.
Les Autorités françaises ne peuvent comprendre que la Foi fasse partie
aux Etats-Unis de la vie publique. Que cela puisse être le cas en
France leur fait peur.
La Pensée rationaliste issue de la philosophie des Lumières les
empêche d'allier dans leur conception républicaine de l'Etat la
Démocratie et la Foi. Il sera bientôt procédé à un véritable embargo
de l'influence évangélique américaine sur le territoire. Par crainte
du danger pour ses Institutions, la France multipliera ses prises de
position anti-américaines.
Car l'Etat craint le Message évangélique à la mesure du degré de
dépravation de la Nation, et sa vision messianique du monde et de
l'avenir.
Il craint une église évangélique expansionniste, apocalyptique et
millénariste.
Parce que les Institutions ne peuvent répondre aux angoisses
personnelles, elles appréhendent que les associations cultuelles
fédérées ne s'engouffrent dans les faillites politiques, économiques
et culturelles, notamment en ce qui concerne les communautés à
majorité ethnique, et qu'elles en viennent à prendre en charge via les
églises locales les besoins ordinaires des gens.
Elles craignent que les évangéliques ne se décident à investir la
scène politico-sociale, qu'ils ne communiquent aux citoyens français
une vision biblique du monde, et qu'ils en viennent à occuper comme
dans de nombreux autres pays, un rôle de leadership.
Elles redoutent que des dirigeants chrétiens ne soient formés pour
changer la Société par leur accession à des postes-clés, et qu'une
France chrétienne ne soit recréée, reformée.
S'ajoute la peur de revendications d'identités ethnico-religieuses, et
celle que les fondamentalismes religieux ne se confortent les uns les
autres.
Pour empêcher que les associations cultuelles ne jouent un rôle
particulier dans la société française, pour éviter qu'elles ne luttent
contre sa libéralisation en s'impliquant dans les grands débats
éthiques tels que l'avortement, le pacs ou le mariage homosexuel, et
par crainte que les valeurs chrétiennes qui ne se diluent pas dans la
mondanité ne s'affermissent, des dispositions visant à prévenir les
fédérations évangéliques de se doter d'institutions fortes vont être
prises, afin de les retenir de transmettre et diffuser leur modèle
dans l'Hexagone.
La multiplication des lieux de culte, les courants qui échappent à sa
vision d'ensemble, vont amener la France à prendre des mesures
coercitives à l'encontre des associations cultuelles. Les affaires des
associations cultuelles évangéliques seront bientôt suivies de près,
sous couvert de devoir de précaution.
Sous la poussée des organisations de vigilance et de lutte contre les
dérives sectaires, les critères de dangerosité seront bientôt
multipliés et accrus. Les abus auxquels se seront livrés nombres de
groupes sans retenue spirituelle serviront d'allégations à ces
organisations pour faire valoir leurs revendications. Des rapports,
des films vidéos pris par des inspecteurs-mystère dans les
rassemblements de croyants serviront de démonstrations pour obtenir
des mises sur surveillance, puis finalement l'établissement de cadres
légaux.
Sous la pression des associations de défense de la famille et de
l'individu, les Ministères charismatiques seront particulièrement
surveillés. Notamment les Ministres aux dons de guérison. Ceux qui
font état de leur don seront les premiers à être d'une façon
officieuse sous l'étroite surveillance de l'Etat.
Des contrôleurs sans aucune connaissance théologique seront envoyés
incognito dans les assemblées évangéliques sous l'alibi d'être « des
chrétiens de passage », pour surveiller l'exercice du Ministère et
écouter le contenu des prêches.
Les doctrines se rapportant aux guérisons miraculeuses, à la
délivrance de l'emprise des esprits méchants et impurs, à l'Apocalypse
(la Fin des Temps, le Temps des Jugements, Gog et Magog, la bataille
d'Armagueddon…), et les analyses pessimistes de l'état de la
civilisation vaudront à leurs prédicateurs une surveillance accrue.
La pratique de la délivrance sera tout spécialement examinée.
Des déclarations arbitraires d'imposture et de charlatanisme seront
faites officiellement par des commissaires, mandatés bien que
totalement incompétents en la matière.
De nombreuses églises évangéliques se verront accuser de dérives
sectaires.
Nombre de Pasteurs indépendants seront catalogués de gourous.
Des tentatives de procès seront même menées pour « Pratique illégale
de la médecine ».
Les cultes aux accents de spectacle seront vilipendés. La prédication
de l'Evangile à la manière américaine sera bafouée. Il sera parlé
ironiquement d' « Evangile Hollywoodien ».
Les périodiques religieux seront eux aussi davantage contrôlés.
Le succès grandissant des églises chrétiennes à majorité de fidèles
d'origine africaine et la multiplication d'églises communautaires
seront considérés comme une conséquence de la politique d'immigration.
Les communautés formant des églises ethniques seront l'objet de
suspicions. Les Pasteurs africains seront notamment accusés de viser
les ouailles des églises catholique et réformée, et de manipuler les
fidèles par le biais de leurs émotions,
par la prédication d'un évangile populaire fondé sur l'émotivité. Les
exorcismes fréquents dans ces structures communautaires seront
assimilés à des relents d'animisme et de la sorcellerie. Des paroles
de racisme envers les assemblées à dominante ethnique et géographique
seront proférées. Les lieux de culte dans les périphéries des grandes
villes françaises seront même appelés par certains journalistes «
Harlem de banlieue ».
L'option des valeurs chrétiennes fondamentales sur des questions de
société, telles que l'avortement ou l'homosexualité, vaudront à
certains groupes d'être catalogués de sectes.
Les Autorités dénonceront chez les évangéliques une lecture littérale
de la Bible.
Tout en prônant dans le domaine religieux un modernisme qu'elles
jugeront nécessaire à une bonne intégration dans la Société, elles
accuseront les églises évangéliques de refuser les évolutions et de
contenir les fidèles dans des carcans passéistes et légalistes.
Par peur des religions, mais aussi de l'Europe, de la mondialisation,
et aussi par nostalgie de son influence aux siècles derniers, la
France invoquera bientôt la laïcité qu'elle brandira farouchement
comme une bannière identitaire. Elle veillera particulièrement à ce
que ne puisse s'abattre la cloison qui sépare l'Eglise de l'Etat, pour
éviter l'enseignement de la Bible (le créationnisme) et des valeurs
évangéliques dans les écoles. Il y aura au sein des Institutions une
progression du fondamentalisme laïc inspiré par l'idéologie des
Lumières, une montée d'un intégrisme laïciste, notamment dans
l'Education Nationale.
Le mouvement s'amplifiera jusqu'à la promulgation de lois relatives
aux règles de la vie religieuse au sein de la vie publique, dans les
rues, les lieux publics, dans les réunions d'églises. Le militantisme
des mouvements évangéliques sera délibérément freiné.
Sous couvert de vouloir gérer pour le bien de l'ensemble des citoyens
français les excès de certains groupes considérés comme trop actifs
parce qu'affichant une vitalité particulière, la France se dotera d'un
nouveau cadre légal qui interdira subtilement toute forme
d'évangélisation publique. L'évangélisation dans la rue sera interdite
et réprimée, et toute forme de prosélytisme en public interdite. Ces
mesures se feront radicales pour cantonner la vie de Foi à la sphère
intime, privée.
- L'expression de la Foi, en tant que choix de vie, est forcément
publique. Ce n'est pas parce qu'elle peut être spectaculaire et
surprenante qu'elle est nécessairement sectaire. -
Les sommes d'argent qui circulent dans les églises, hors de tout
contrôle de l'Etat, intéresseront aussi le Ministère des Finances ; un
contrôle plus strict des ressources des associations cultuelles sera
voté, afin que l'Etat ait un regard accru sur leur financement.
De nombreux contrôles fiscaux donneront lieu à des poursuites
judiciaires.
Les autorités prendront des mesures contre la diversification du
paysage religieux afin de pouvoir gérer son morcellement. Pour éviter
la dissémination des confessions de Foi,
des croyances et des pratiques, une volonté d'Etat se fera jour
d'imposer une Institution protestante fédérative unique, en vue
d'uniformiser le paysage religieux français.
Celle-ci sera chargée d'inciter les églises évangéliques à se
conformer à des pratiques de la vie d'église plus solennelles,
stéréotypées, selon les modèles traditionnels hérités, et de vérifier
l'application effective des régulations. Des organes disciplinaires de
veille au déroulement conventionnel du culte seront mis en place. Le
Ministère des cultes insistera auprès des grandes églises historiques
pour une réinstitutionnalisation du fait religieux.
L'Etat français s'alliera implicitement avec ces églises historiques
pour veiller à ce qu'elles ne s'affaiblissent pas au profit des
églises évangéliques. Le but de cette alliance religieuse et politique
sera d'empêcher les évangéliques de devenir la première obédience
protestante en restreignant la liberté religieuse dans le pays. L'Etat
recevra l'appui des figures d'autorité protestantes installées,
désireuses de préserver leur reconnaissance officielle.
Un « plafond de verre » tacite sera par ailleurs mis en place au sein
des Institutions de l'Etat pour les évangéliques, afin qu'ils ne
puissent accéder aux postes-clés.
L'objectif de cette alliance sera aussi d'empêcher les églises
évangéliques de développer un sionisme chrétien en France, contraire à
la politique de l'Etat. La France jugulera l'expansion des
évangéliques, parce qu'ils attribuent un rôle décisif aux juifs et à
l'Etat d'Israël dans le Dessein Divin pour la Fin des Temps. C'est
pourquoi des Jugements Divins s'exerceront au niveau des plus hautes
instances de l'Etat.
Certaines grandes organisations évangéliques sentant le vent tourner
revendiqueront avec insistance leur entrée à la Fédération protestante
de France. Elles n'hésiteront pas pour obtenir leur adhésion à
modifier leurs vérités fondamentales, notamment en ce qui concerne
l'expérience de Pentecôte et les dons du Saint-Esprit. Beaucoup de
communautés, en adhérant à la Fédération, chercheront à se protéger
derrière sa respectabilité.
Au sein de l'Eglise catholique romaine, les fidèles charismatiques
seront expressément priés de revenir à la liturgie classique. Le
retour à la tradition séculaire sera bientôt de règle ; l'inspiration
des fidèles par le Saint-Esprit et leur participation active au culte
sera considérée par les plus hauts dignitaires comme une menace
interne à endiguer.
Les responsables religieux recevront des directives précises et
officielles dans ce sens. "