Pour les
chrétiens évangéliques attachés à la Parole de Dieu l’enseignement est
clair : il n’y a qu’un seul Dieu, qui se révèle sous trois aspects : Le
Père, le Fils et le Saint-Esprit, mais cependant Dieu UNIQUE. Ces trois
aspects sont présents de toute éternité, par conséquent dès avant la
création du monde :
(Genèse
1:2 La terre était informe et vide: il y avait des ténèbres à la surface
de l’abîme, et l’esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux).
Nous
sommes en face d’un mystère que nous ne sommes pas capables d’expliquer
avec notre logique humaine, mais que nous acceptons par la foi.
Une
comparaison peut cependant nous aider un peu à « comprendre » en partie ce
mystère : l’eau. Elle est à la fois celle qui coule d’un robinet, mais
aussi la vapeur ou encore la glace. Elle prend trois formes différentes,
elle a des fonctions complémentaires, pour un même élément.
Appelé
aussi Eternel. Auteur de l’alliance avec l’humanité il est aussi le Juge.
Mais, la Parole nous apprend qu’il n’est pas un juge froid et implacable,
mais qu’il pleure sur la conséquence de nos péchés et qu’Il accepte le
sacrifice de Jésus-Christ son Fils pour payer le prix de nos péchés. Il
règne et le moment venu anéantira Satan.
S’est
offert pour laver les péchés de tout homme qui après avoir reconnu son
état de pécheur et son incapacité à se sauver lui-même, aura placé sa foi
dans le « seul » capable de le justifier devant le Père. Il n’y a de salut
qu’en Jésus. Il n’y a pas d’autre chemin que Christ. Il n’y a pas d’autre
intercesseur ou intermédiaire entre Dieu et les hommes.
Présent
initialement dans le cœur de chaque être humain, il convainc de péché, de
justice et de jugement. Il rend témoignage du Seigneur, il est à l’origine
des repentances et des conversions, que Jésus-Christ a rendu possible par
son sacrifice. En plus de cette présence commune, il ajoute une dimension
nouvelle par sa plénitude qui accompagne les chrétiens « nés de nouveau »,
c’est le baptême du Saint-Esprit qui vient donner une dimension nouvelle à
la vie du chrétien.
Dès le
début de l’Eglise ils sauront corriger une carence de doctrine dans
l’église naissante de Samarie qui n’avait pas été enseignée complètement
au sujet du Saint-Esprit. Alors, Pierre et Jean se sentent obligés d’aller
sur place, complètent leur enseignement et imposent les mains aux nouveaux
convertis afin qu’ils reçoivent le Saint-Esprit. Car, nous dit le texte :
« Ils n’avaient été baptisé qu’au seul nom de Jésus (Actes 8.15) et donc
pas au nom du Saint-Esprit. Nous réalisons bien que ce « baptême » (qu’il
serait peut-être plus juste d’appeler "plénitude" du Saint-Esprit) est
complémentaire à sa présence dans chacun individus, car si ces gens se
sont donnés à Dieu c’est qu’ils ont préalablement entendu et accepté de
reconnaître leur état de pêcheur et ont accepté Jésus comme leur Sauveur
(C’est le Saint-Esprit qui convainc de péché de justice et de jugement).
Nous
pourrions citer bien d’autres textes qui nous montrent les rôles
spécifiques de Dieu unique, mais trois fois saint, dans des manifestations
spécifiques propres au Père, propres au Fils et propres au Saint-Esprit.
Tout
rejet, ou même contestation, de l’une où l’autre des manifestations de
Dieu s’assimile donc à un refus ou un rejet de la Trinité de Dieu.
·
Qui
prier ?
De toute
évidence les juifs attachés à l’alliance que Dieu avait faite avec eux
prient Dieu, l’Eternel. Ils devaient sacrifier des animaux comme symbole
du prix à payer pour leurs péchés. C’était une préfiguration du seul et
unique sacrifice capable de laver les péchés des hommes. Et c’est Dieu, en
la personne de Jésus devenu homme qui prend sur Lui les péchés de ceux qui
placent leur foi en Lui.
Non
seulement Il paye pour nous, non seulement Il se fait notre avocat auprès
du Père, mais Il s’engage à veiller sur ses enfants, au point qu’Il dira
« tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père
soit glorifié dans le Fils. » Jean 14:13
Nous
avons donc la réponse à la question qui prier pour recevoir : le Père, au
nom de Jésus-Christ.
Mais, il
serait dommage d’arrêter là notre réflexion car la prière n’est pas que
« demander » loin s’en faut ! La prière c’est adorer Dieu et c’est aussi
« écouter ».
·
Qui
adorer ?
Interpellé par son ennemi de toujours, Jésus cite le premier des
commandements et lui répond « Il est écrit: Tu adoreras le Seigneur, ton
Dieu, et tu le serviras lui seul. (Luc 4.8)
Alors répondons clairement à cette question : qui est Dieu ?
Si vous ne répondez pas : Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le
Saint-Esprit, c’est que vous ne reconnaissez pas la Trinité de Dieu, comme
les Témoins de Jéhovah, et d’autres, hélas !
Ne pas
adorer l’une des trois manifestations du Dieu Unique, équivaut à ne pas en
reconnaître sa dignité, c’est en faire un « sous dieu » comme dans la
mythologie. Et, lorsque j’entends des arguments tels que « prier le
Saint-Esprit c’est ouvrir la porte à l’idolâtrie » je ne peux voir dans
cette attitude qu’une atteinte gravissime au fondement de la foi
chrétienne.
Parce
que Dieu le Père est digne de notre adoration. Parce que Dieu le Fils est
digne de notre adoration. Parce que Dieu l’Esprit est digne de notre
adoration.
Rappelons-le, la prière n’est pas que la liste de nos desideratas, c’est
adorer et c’est aussi écouter.
·
Qui
écouter ?
Jésus,
parlant du Saint-Esprit dit ceci qui est très exhaustif : « Et quand il
sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice,
et le jugement: en ce qui concerne le péché, parce qu’ils ne croient pas
en moi; la justice, parce que je vais au Père, et que vous ne me verrez
plus; le jugement, parce que le prince de ce monde est jugé. J’ai encore
beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter
maintenant. Quand le consolateur sera venu, l’Esprit de vérité, il vous
conduira dans toute la vérité; car il ne parlera pas de lui-même, mais il
dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses à
venir. » (Jean 16:8-13)
Cela ne
peut pas être plus clair, et ne mérite aucune restriction. Le rôle du
saint-Esprit est de nous « parler ». Dès lors, si je veux entendre la voix
du Seigneur, son appel, ses encouragements, ses avertissements, je prie le
Saint-Esprit, et pas seulement (mais aussi) par le Saint-Esprit.
Encore
une fois, réduire la prière à un simple listing n’est qu’une compréhension
bien charnelle de la communion que Dieu veut établir avec ses enfants.
·
Les dérives
dans nos relations avec Dieu
Dès les premières années de l’Eglise, peu de temps après la Pentecôte,
nous avons déjà signalé une première « faille » : celle de la
méconnaissance du Saint-Esprit. Les choses ne se sont pas arrangées avec
le temps et de nombreux débordements, dans un sens ou dans l’autre se
manifestent encore aujourd’hui.
§ La
minimisation de l’action du Saint-Esprit
Nous
avons compris que lorsque nous prions, nous n’avons en fait pas besoin de
« trier » le destinataire comme à la poste, parce qu’en priant le Seigneur
je m’adresse à Dieu puisqu’il est UN. Mais, rien ne nous
empêche, si nous avons compris le rôle spécifique de chacune des
manifestations de Dieu, de le louer
pour ses actions particulières dans nos vies. De toute façon c’est Dieu
que nous prions !
Quelle
mauvaise théologie que de refuser à l’une ou l’autre des manifestations de
Dieu le « droit » à recevoir notre louange, notre adoration ou notre
écoute !
N'ayant
pas d'arguments à opposer à l'adoration du Saint-Esprit, il nous est dit :
"ce n'est pas écrit dans la Bible". Mais, remarquez bien la différence
entre le Premier Testament et le Nouveau. Le Premier Testament comporte de
nombreuses pages de prières et de chants d'adoration. Dans ces pages il y
a évidemment une place importante pour l'expression de sentiments intimes
des auteurs des livres.
Le
Saint-Esprit ayant été envoyé par le Seigneur après son retour auprès du
Père, Jésus n'en parle qu'en termes prophétiques, ce qui est logique.
Quant aux épîtres, se sont des lettres beaucoup plus courtes,
écrites sur une durée également restreinte de quelques années seulement,
pour répondre à des besoins spécifiques des églises, corriger des lacunes
en particulier. Il n'y a pas d'espace identique aux Psaumes, par exemple.
Dès lors, comme les textes sont essentiellement factuels ils
n'expriment pas le détail des relations d'adoration des auteurs, tels
qu'ils les vivent dans leur intimité avec Dieu.
Et, pour
finir, le Seigneur dans sa sagesse, si cela était le cas, n'aurait-il pas
averti qu'il y avait une différence notable interdisant de l'adorer ?
Soyons sérieux, il l'a fait en ce qui concerne les anges, pas en ce qui
concerne son Saint-Esprit.
§ La
« récupération » du Saint-Esprit
Nous
voyons une autre dérive particulièrement grave dans « l’usage » que font
certains des promesses de dons spirituels.
Nous avons raison de croire à l’actualité des dons spirituels (ils feront
bientôt l’objet d’une étude détaillée sur le site). L’apôtre Pierre,
reprenant une prophétie de Joël ne dit-il pas : « Dans les derniers jours,
dit Dieu, je répandrai de mon Esprit sur toute chair; Vos fils et vos
filles prophétiseront, Vos jeunes gens auront des visions, Et vos
vieillards auront des songes. Oui, sur mes
serviteurs et sur mes servantes, Dans ces jours-là, je répandrai de mon
Esprit; et ils prophétiseront. » Actes 2.17-18
Et, Jésus n’a-t-il pas fait cette promesse : « Voici
les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru: en mon nom, ils
chasseront les démons; ils parleront de nouvelles langues; ils saisiront
des serpents; s’ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur fera point
de mal; ils imposeront les mains aux malades, et les malades, seront
guéris. Marc 16.17-18
Alors, pleins de zèle, certains s’en vont
organiser des "séminaires de guérisons", et les malades ne sont pas guéris,
des "séminaires de prophéties", et les prophéties ne se réalisent pas !
Combien de cas, hélas !
Pourquoi ces échecs ? Sinon parce que certains
veulent « récupérer » le Saint-Esprit, comme Simon voyant que le
Saint-Esprit était donné par l’imposition des mains aurait aussi bien
voulu disposer de ces dons de Dieu.
Rappelons un texte essentiel concernant le
Saint-Esprit : « Un seul et même Esprit opère toutes ces choses, les
distribuant à chacun en particulier comme il
veut. » 1Cor.12.11
Comme « Il » veut, et pas comme untel le veut!
N’est-ce pas une tentative de récupération que de « convoquer » le
Saint-Esprit un certain jour, à un certain endroit, à l’heure qui « me »
convient ?
C’est poussé par l’Esprit que les dons doivent
se manifester, pas par un vœu « pieux » de soulager les malades. C’est pour
cela qu’il y a si peu de vraies guérisons malgré les « séminaires de
guérisons ».
Et les prophètes, sont-ils soumis à la
discipline présentée par le même Paul ? « Pour ce qui est des prophètes,
que deux ou trois parlent, et que les autres jugent » 1Cor. 14.29
Les responsables sérieux et attentifs savent
appliquer cette règle indispensable. Mais, pas tous hélas ! Alors, aux
autres, je pose une question toute simple : où sont ceux qui jugent les
prophéties ? Et, que se passe-t-il lorsque les prophéties ne se réalisent
pas, pire lorsqu’elles sont complètement démenties par les faits ?
Généralement rien ! Et le « prophète » s’en va vers son prochain séminaire
dont il a fixé dans son agenda d’homme bien organisé, le lieu, le jour et
l’heure…
Je voudrais voir se lever, dans toutes les
assemblées où s'exercent les différents dons spirituels, des serviteurs
sincères et courageux pour analyser chaque prophétie annoncée dans
l’église. Je voudrais entendre les serviteurs de Dieu arrêter les
« prophètes » quand ils « déraillent » ou qu’ils « flattent », et qu’ils
osent dire publiquement « cela ne vient pas de Dieu ! pour telle ou telle
raison, que d’autres examineront également.
Alors, peut-être y aurait-il moins de
tromperie parce que moins de candidats ! Alors, les vrais prophètes
pourront être entendus et seront enfin crédibles. Que dit Jésus-Christ à
ce sujet ? « Gardez-vous
des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtements de brebis, mais au
dedans ce sont des loups ravisseurs. » Matthieu 7:15
Nous avons vu déferler ce que certains ont
appelé des « vagues » successives de l’Esprit. Vagues ou Tsunami ? Combien
d’églises déchirées à la suite « d’expériences nouvelles », combien de
glorification d’hommes à la place de glorifier Dieu ! D’ailleurs ne dit-on
pas « leader » aujourd’hui, plutôt que « serviteur »…
Et pourtant les dons de l’Esprit existent
réellement et plus d’un d’entre nous en a été au bénéfice direct ou
indirect. Paul disait encore : « De même vous, puisque vous aspirez aux
dons spirituels, que ce soit pour l’édification de l’Eglise que vous
cherchiez à en posséder abondamment. » 1Cor 14.12
·
Conclusion provisoire
Pourquoi ne pas rester dans ce qui est
biblique ? A priori, nous n’avons pas à douter de la bonne foi des uns ou
des autres. Mais, si nous faisions tout passer par le filtre de la Parole
nous fermerions enfin la porte aux manifestations abusives (donc fausses)
de ce qui n’est pas l’Esprit de Dieu. Probablement que la crainte des uns
est alimentée par les abus et les déviances des autres. Mais, est-ce une
raison pour tenter de reléguer le Saint-Esprit de Dieu à un rôle inférieur
ou mineur ?
La Vérité se trouve dans la totalité de la
Parole qui nous place hors de tout excès ou de toute carence.
Pasteur Gérard Charton
Nota : Cette conclusion est
dite « provisoire » car elle sera complétée avec la publication des études
sur les dons spirituelles qui seront prochainement présentées sur ce site.
Autres méditations