En automne 2002, un pasteur pentecôtiste suédois
d'une soixantaine d'années a été frappé par la façon dont les médias
défendaient et promouvaient l'homosexualité. Il s'est donc mis à prier
pendant des mois jusqu'en 2003. En faisant cela, il a acquis la
conviction de devoir lui-même aborder la question dans ses prédications,
en particulier le 20 juillet, date du festival de la gay pride en
Suède.1
Sa prédication, «
L'homosexualité est-elle génétique ou
s'agit-il d'une force mauvaise qui aveugle l'esprit des gens ?
» était basée sur la Genèse, le Lévitique, Matthieu, Romains, 1
Corinthiens et l'Apocalypse. Elle affirmait que l'homosexualité était
illicite, mais elle se terminait sur un puissant message évangélique de
délivrance. Le pasteur Aake Green incitait ses auditeurs à traiter les
homosexuels avec bonté : « C'est en faisant preuve de grâce et de
miséricorde que nous les gagnerons à Christ. Jamais nous ne gagnerons
les autres en les regardant de haut. »2
Lorsque Green soumit les points de son message au journal local et que
celui-ci les transmit aux activistes gay, la police le convoqua pour le
questionner. Le 17 janvier 2004, l'avocat de la partie civile Kjell
Yngvesson accusa Green d'avoir fait « une attaque sur tous les fronts
contre les homosexuels », et il taxa son message de « discours haineux
». Le 29 juin, la Cour du district de Kalmar l'accusa d'être un «
agitateur contre un groupe ethnique » (les homosexuels) et le condamna à
un mois de prison.3
En février 2005, une cour d'appel l'innocenta, mais le procureur général
de la Suède retint de nouvelles charges contre lui. Telle était la
situation lorsque, le 9 novembre, Green comparut devant la Cour suprême
de Suède, encourant peut-être deux ans de prison pour avoir commis le
délit de prêcher franchement selon la Parole de Dieu.4
En réaction à ces absurdités juridiques, le 4 mars 2005, un professeur
de droit d'Uppsala Per Karlsson demanda à un groupe de défenseurs des
droits de l'homme des Nations Unies de soutenir Green. Il fit remarquer
que le procureur qui jouait un rôle clé dans cette affaire n'avait
aucune idée de ce qu'était une prédication. En formulant des accusations
contre le pasteur Green, ce juriste borné affirmait que le pasteur
pouvait lire des versets bibliques, mais qu'il n'avait pas le droit de
les expliquer. À l'inverse, Karlsson insista sur le fait que « les
ecclésiastiques ne devraient pas avoir besoin de juristes pour défendre
leur liberté d'expression, » y compris dans leurs prédications.5
Seuls des groupes de prière catholiques suédois ont soutenu Green. Des
chrétiens conservateurs protestants lui ont également adressé des
lettres encourageantes.
Mais les dirigeants des « Églises évangéliques
libres » de Suède ne l'ont absolument pas aidé. Même le président du
mouvement pentecôtiste suédois, auquel appartient Green, a pris sa
distance par rapport au pasteur controversé, en déclarant dans une
interview parue dans un journal que « l'homosexualité n'est ni une
maladie ni un péché. »6
A travers tout cela, le Seigneur a multiplié la modeste contribution de
Green, tout comme il a multiplié les pains et les poissons fournis par
le garçon de la Galilée. Il a prêché une prédication fidèle à la Bible
dans son Église locale, mais le Seigneur est en train de lui donner un
impact international. Au sein de toute l'opposition, Green est resté
serein. Il a dit : « Je ne peux pas faire grand-chose de plus. Dieu a
mis ce message sur mon cœur, et je l'ai prêché pour lui obéir. J'attends
de voir ce que le Seigneur va faire, et je suis stupéfait de tout le
soutien que je reçois et de toutes les prières adressées en ma faveur. »7
Le 29 novembre 2005, Green a vu l’exaucement de ses prières quand, au
nom du maintien de la liberté religieuse, la Cour suprême de Suède a
levé l’inculpation contre lui.8
Le pasteur Green était un « inconnu » à la tête d'une petite assemblée
sur l'île d'Öland, près de la côte du sud-est de la Suède. Avec ses 400
moulins à vent et ses vaches plus nombreuses que les habitants, Öland
est un lieu pittoresque qui présente un certain intérêt pour les
touristes, mais qui est loin des puissants centres de Stockholm,
Göteborg et Malmö.
Au cours de ses 34 ans de ministère, jamais Green n'a dirigé d'assemblée
de plus de 150 membres. Marié depuis 44 ans, il a simplement servi le
Seigneur de son mieux avec son épouse, sans fanfare ni vie luxueuse.
Alors, pourquoi est-il devenu la cible d'une telle opposition ? Parce
qu'il a obéi à Dieu et tenu bon là où d'autres ont baissé les bras.
Journal Kairos
1
|
L'équipe
éditoriale du Journal Kairos a rencontré le pasteur Green
à New York le 9 septembre 2005. Cet article a été écrit à partir
de leur discussion.
|
2
|
Aake Green, "Is
Homosexuality Genetic or an Evil Force that Plays Mind Games
with People ?" Traduit
par Anders Falk de Falk Productions, Culver City, CA. et Debra
Sandstrom, freelance de Cœur d'Alene, ID. Une copie de cette
prédication a été remise à l'équipe du Journal Kairos
lors de la réunion à New York.
|
3
|
La suite
d'événements a été répertoriée par Thomas W. Jacobson de Focus
on the Family, USA : "Background of Sweden's Laws on
Homosexuality and 'Sexual Orientation,' and Case Against Rev.
Aake Green" (International Government Affairs Brief 2005-06).
|
4
|
"Appeal against
Judgment of the Court of Appeals – Agitation against a National
or Ethnic Group," Swedish Prosecution Authority, Office of the
Prosecutor General, Registration number AM2005/1081, 9 mars
2005. Copie fournie au
Journal Kairos.
|
5
|
Per Karlsson,
"Speech to United Nations Ambassadors and Diplomats Representing
their Nations at the Commission on Human Rights: Lunch Briefing
in New York, March 4, 2005."
Copie fournie au Journal
Kairos le 9 septembre 2005 au cours de la réunion à New
York.
|
6
|
Selon le
rapport de Green à l'équipe du Journal Kairos à New York.
|
7
|
Ibid.
|
8
|
Voir Prosecutor
General v. Åke Ingemar Teodor Green, Case No.
B 1050-05 (Cour suprême de
Suède, le 29 novembre 2005),
http://www.hogstadomstolen.se/2005/Dom%20pa%20engelska%20B%201050-05.pdf
(accédé le 7 mars 2007). |