Marchons par l’Esprit
Galates 5.13-26
« Frères, vous avez été appelés à la liberté, seulement ne faites pas de cette liberté un prétexte de vivre selon la chair ; mais rendez–vous, par la charité, serviteurs les uns des autres. Car toute la loi est accomplie dans une seule parole, dans celle–ci : Tu aimeras ton prochain comme toi–même. Mais si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde que vous ne soyez détruits les uns par les autres. Je dis donc : Marchez selon l’Esprit, et vous n’accomplirez pas les désirs de la chair. Car la chair a des désirs contraires à ceux de l’Esprit, et l’Esprit en a de contraires à ceux de la chair ; ils sont opposés entre eux, afin que vous ne fassiez point ce que vous voudriez. Si vous êtes conduits par l’Esprit, vous n’êtes point sous la loi. Or, les œuvres de la chair sont manifestes, ce sont l’impudicité, l’impureté, la dissolution, l’idolâtrie, la magie, les inimitiés, les querelles, les jalousies, les animosités, les disputes, les divisions, les sectes, l’envie, l’ivrognerie, les excès de table, et les choses semblables. Je vous dis d’avance, comme je l’ai déjà dit, que ceux qui commettent de telles choses n’hériteront point le royaume de Dieu. »
Voilà une lecture qui entre dans ce que nous avons sur le cœur à savoir que nous recherchons à vivre une vie sanctifiée. L’église est le lieu privilégié pour mener ce bon combat de la sanctification.
Je ne me fais pas d’illusion. Plus l’église grandira spirituellement comme numériquement, plus elle sera une cible pour l’ennemi de Dieu. Comme nous savons bien qu’il vaut mieux prévenir que guérir, il est plus facile aujourd’hui de mettre en garde que devoir un jour nous laisser surprendre et souffrir.
Peut-être comme moi vous étonnez-vous de lire ce que dit Paul et constater qu’il met sur le même plan la débauche et l’idolâtrie et au même niveau les jalousies ou les disputes ou l’envie et les disputes et les choses semblables.
Malheureusement nous avons certainement déjà constaté dans notre vie de chrétiens de ces cas qui sont venus pourrir la vie et parfois diviser l’église par des mots, par des comportements, parfois par des clans qui se sont formés. Paul qui n’a pas l’habitude de dire les choses à mi-mots mais qui s’exprime sans hypocrisie et peu diplomatiquement, ajoute avec l’autorité de l’Esprit de Dieu : « Ceux qui se laissent aller à vivre ainsi n’hériteront pas le royaume de Dieu ».
L’avertissement est suffisamment sérieux pour qu’on ne le considère pas à la légère.
Relevons quand même qu’il s’agit de ceux qui ne sont pas tombés « exceptionnellement » dans un guet-append et qui ne l’ont pas vu venir. Ceux-là ont bien sûr l’opportunité de constater leur erreur et s’en repentir, ils sont donc pardonnés.
Ceux qui sont en cause sont ceux qui ne se rendent même plus compte de leur péché parce que cela fait partie de leur vie et de leur personnalité.
Ils se complaisent dans les embrouilles comme l’on dit. Ils sont au fait de tous les ragots qu’ils propagent avec délices. Le drame c’est que entre dans l’église, parce que ces gens y sont.
Je ne suis pas dupe il n’y a pas de vie en collectivité qui soit épargnée par ces démons manipulateurs, mais ce n’est jamais une fatalité pour l’église, et ce ne doit jamais l’être.
C‘est bien la raison de l’intervention de Paul dans sa lettre au Galates.
Chaque personne qui entre dans l’Eglise vient comme elle est au moment où elle est touchée par le Seigneur. Mais nulle part il est dit qu’elle doit rester telle qu’elle est entrée. C’est tout le contraire qui est enseigné. Tous sont appelés à devenir disciples de Christ, c'est-à-dire d’abord lui ressembler, se débarrasser de leurs vieilles natures et de leurs vieux démons.
Si quelqu’un dit « je suis comme cela je ne peux pas changer » j’affirme avec la même franchise que Paul, que celui-là n’est pas devenu disciple de Christ. Ou qu’il n’est pas encore devenu disciple de Christ et qu’il doit d’urgence se remettre en question car il est potentiellement en risque de devenir un danger pour l’ensemble de l’Eglise.
Je ne voudrais cependant pas culpabiliser qui que ce soit à tort, surtout lorsque j’ai parlé de clans dans l’église et que j’ajoute en plus qu’ils risquent de devenir comme des cancers dans l’assemblée.
Jésus par son exemple nous a montré qu’il peut y avoir des affinités légitimes. Jésus était plus proche de Jean pour des raisons que nous pouvons essayer de découvrir. Peut être était-il plus attentif, comme Marie était plus attentive à Jésus que sa sœur Marthe. Peut-être Jean était-il plus serviable, on ne sait pas trop pourquoi mais cela passait particulièrement bien entre eux. C’est ainsi et cela peut étonner ou se comprendre selon notre façon d’aborder les choses.
Mais, ce que je sais, c’est que l’attention, l’amour, la disponibilité de Jésus ne se concentrait pas sur son disciple préféré. Jésus non seulement était disponible pour tous, mais peut être l’était-il plus encore plus pour la brebis égarée. Vous connaissez la parole des cent brebis dont l’une se perd. C’est vers elle, c’est pour elle, qu’Il quitte momentanément toutes les autres pour aller à la recherche de cette rebelle, et il le fait pour la sauver. Ce berger modèle c’est Jésus.
C’est Jésus mais ce devrait être chacun de nous. Pas seulement le berger qu’est le pasteur, mais chaque disciple devrait avoir le souci de son frère et sa sœur.
Dans une église voici quelques années il y avait une sœur particulièrement rebelle. Et mauvais caractère en plus… Mais quand nous parlions d’elle, et elle nous obligeait à souvent penser à elle par ses comportements, ses sautes d’humeur, ces mots acides… Nous nous disions entre nous que c’était finalement la brebis la plus aimée du troupeau si du moins nous avions dû mesurer la cote d’amour par le temps passé à régler les problèmes causés et en temps de prière pour elle.
Pourquoi je vous dis cela ? Tout simplement pour mettre en évidence que certaines fois on est amené à passer plus de temps, poussé par l’Esprit, pour des personnes qui pourtant refusent d’entrer dans une certaine proximité. On passe plus de temps avec ou à cause d’eux qu’on en passe pour les personnes avec qui pourtant on a plus d’affinité.
Et ce constat vient détruire toutes tentatives de justifier l’esprit de clan. Parce qu’un clan c’est tout le contraire car on construit un mur entre les membres du clan et les autres. Cela c’est réducteur et même destructeur. Et c’est une vraie plaie pour la construction et l’épanouissement de l’Eglise.
Pour que l’église se développe harmonieusement elle a besoin que chacun trouve la place que le Seigneur a voulu pour chacun. Il y a donc un sens de responsabilité individuel et collectif. Il faut savoir s’engager soi-même et savoir reconnaître et apprécier la place de chacun.
Je fais encore un constat sur nos expériences passées : Beaucoup de problèmes naissent dans l’Eglise par des jalousies souvent inavouées. Ces jalousies sont à la base de jugements de dénigrements.
Tant que nous serons tous attentifs à la voix et la volonté de l’Esprit et tant que nous chercherons ensemble le bien commun nous nous protégerons contre ce risque.
Concrètement qu’est-ce que c’est être attentif à l’Esprit ?
Il y aurait plusieurs réponses toutes aussi justes les unes que les autres, mais l’une me semble essentielle dans la croissance de l’église. Je la résume ainsi : faire et donner sa juste place à chacun. C'est-à-dire reconnaitre les compétences des autres, et reconnaître nos propres limites.
Au fond cela revient à aimer son frère et sa sœur, et cet amour devient alors l’antidote au problème énoncé par Paul, nous relisons
Galates 5
« Mais le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, 23 (5–22) la douceur, la tempérance ; (5–23) la loi n'est pas contre ces choses. Ceux qui sont à Jésus–Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs. Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi selon l’Esprit. Ne cherchons pas une vaine gloire, en nous provoquant les uns les autres, en nous portant envie les uns aux autres. »
Aujourd’hui, par la grâce de Dieu, nous construisons ensemble l’Eglise. Elle ne doit pas trainer de « casseroles », pas d’histoire sombre, mais porter en elle le témoignage de Jésus-Christ et l’Evangile qu’IL nous a laissé.
Alors il y a deux possibilités :
- Soit nous y apportons nos problèmes passés, nos mauvaises expériences, nos rancœurs. Et alors soyez certains qu’à court terme nous reproduirons les mêmes problèmes que ceux déjà vécus antérieurement ou ailleurs. | |
- Soit nous y apportons notre expérience afin de ne pas reproduire les causes de ces problèmes. |
Si nous laissons l’Esprit nous conduire c’est Christ qui conduira et présidera notre développement pour en faire son Eglise.
Veillons, chacun d’entre nous à ne pas tomber dans la tentation de construire des murs entre nous. | |
Veillons à faire une place, avec joie et en louant le Seigneur pour chaque nouvelle âme qui entrera. | |
Veillons à discerner les compétences de chacun et le plan de Dieu pour chacun, à sa place en son temps. | |
Veillons ensemble à la bonne santé spirituelle de tous, Paul ne disaient-il pas « exhortez-vous les uns les autres » ! |
Rappel : « Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi selon l’Esprit. »