« C’est, en effet, une grande source de gain que la piété avec le
contentement ; car nous n’avons rien apporté dans le monde, et il
est évident que nous n’en pouvons rien emporter ; si donc nous avons
la nourriture et le vêtement, cela nous suffira.
Mais ceux qui veulent s’enrichir tombent dans la tentation, dans le
piège, et dans beaucoup de désirs insensés et pernicieux qui
plongent les hommes dans la ruine et la perdition.
Car l'amour de l'argent est une racine de tous les maux ; et
quelques–uns, en étant possédés, se sont égarés loin de la foi, et
se sont jetés eux–mêmes dans bien des tourments.
Pour toi, homme de Dieu, fuis ces choses, et recherche la justice,
la piété, la foi, la charité, la patience, la douceur.
Combats le bon combat de la foi, saisis la vie éternelle, à laquelle
tu as été appelé, et pour laquelle tu as fait une belle confession
en présence d’un grand nombre de témoins.
Je te recommande, devant Dieu qui donne la vie à toutes choses, et
devant Jésus–Christ, qui fit une belle confession devant Ponce
Pilate, de garder le commandement, et de vivre sans tache, sans
reproche, jusqu'à l'apparition de notre Seigneur Jésus Christ »
2Corinthiens 10.3-5
« Si nous marchons dans la chair, nous ne combattons pas selon
la chair.
Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas
charnelles ; mais elles sont puissantes, par la vertu de Dieu,
pour renverser des forteresses.
Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s’élève
contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée
captive à l’obéissance de Christ. »
L’apôtre Paul s’adresse à Timothée qu’il considère comme étant un
fils spirituel. Dans cette première lecture, il lui parle non pas
comme un professeur le ferait mais comme un père. Il ne l’assaille
pas de doctrine, ni de théologie, ni de philosophie mais il parle
avec son cœur. Il l’exhorte à ne pas se perdre dans des combats
inutiles, mais de mener le « bon » combat, c'est-à-dire celui qui
ouvre la porte du salut éternel, c'est-à-dire le combat de la foi.
C’est exactement ce qu’il dit dans :
1Timothée 1.18 jusqu’à 2.4 :
« Le commandement que je t’adresse, Timothée, mon enfant, selon les
prophéties faites précédemment à ton sujet, c’est que, d’après
elles, tu combattes le bon combat, en gardant la foi et une bonne
conscience. Cette conscience, quelques–uns l'ont perdue, et ils ont
fait naufrage par rapport à la foi.De ce nombre sont Hyménée et
Alexandre, que j’ai livrés à Satan, afin qu’ils apprennent à ne pas
blasphémer.
J’exhorte donc, avant toutes choses, à faire des prières, des
supplications, des requêtes, des actions de grâces, pour tous les
hommes, pour les rois et pour tous ceux qui sont élevés en dignité,
afin que nous menions une vie paisible et tranquille, en toute piété
et honnêteté.
Cela est bon et agréable devant Dieu notre Sauveur, qui veut que
tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la
vérité.
Bien sûr nous
pouvons imaginer Timothée lisant ces lettres, après avoir entendu x
et x fois le même discours, disant ou pensant en son cœur… « Oui,
oui je sais.. ! »
J’imagine que
nous-mêmes nous avons un peu ( ?) d’agacement à réentendre pour la
nième fois le message qui nous rappelle à l’ordre, ou à la
vigilance… « Oui, nous savons, tu l’as déjà dit… »
L’exhortation à
toujours un écho défavorable parce que nous pensons ne pas être pris
au sérieux. Nous imaginons subir un manque de confiance injuste, ou
pire, que cela pourrait être un jugement…
2Timothée 4.1-2
« Je t'en conjure devant Dieu et devant Jésus–Christ, qui doit juger
les vivants et les morts, et au nom de son apparition et de son
royaume, prêche la parole, insiste en toute occasion, favorable ou
non, reprends, censure, exhorte, avec toute douceur et en
instruisant.
Paul a une vision
plus utile que celle de faire un discours. Il ne s’inquiète pas de
plaire ou de flatter, car il a dans son cœur autre chose de bien
plus important en vue, c’est le salut éternel.
C’est vrai que les mots choisis n’ont pas la réputation de flatter :
« insiste » – « reprends » – « censure » – « exhorte »… Chacun de
ces mots porte un poids important d’impopularité !
-
On n’aime pas ceux qui insistent.
-
De quel droit se permet-il celui-là de me reprendre ? On refuse même
l’autorité légitime.
-
La censure a été supprimée et le droit à la liberté est présenté
comme une victoire… Oui mais quelle victoire ? Celle du laxisme,
voire de la débauche… mais c’est aussi un mot interdit.
-
Enfin l’exhortation n’est pas vraiment acceptée comme un acte
d’amour, mais est reçue comme des paroles de dominant à dominé.
Alors qu’elle est, quand elle est juste et bien faite, parole
d’encouragement…
Donc pour être
clair le discours que Paul tient à Timothée n’a rien d’un discours
« branché ». Et, en tout cas il est très loin de la morale
actuelle.
La seule chose qui
passerait encore c’est la recommandation de dire et de faire tout
cela « avec douceur ». Cela reste acceptable, mais encore ne
faudrait-il pas que cette douceur soit un « truc » pour faire passer
la pilule.
Bon, c’est bien de
rappeler cela, mais il y a un petit problème, et vous l’avez
compris : ce discours ne s’adresse pas qu’à Timothée, mais il
s’adresse aussi à chacun de nous.
Et puis, il faut
bien le constater ce discours n’est pas que celui de Paul, c’est
celui de toutes les Ecritures, et c’est aussi l’enseignement de
Jésus pour vous et moi !
Et le pire
arrive :
1Timothée 6.14
« Je te recommande de vivre sans tache, sans reproche jusqu’au
retour de notre Seigneur. »
Bien entendu nous
devons revenir à ce qui devrait être une évidence : Il ne s’agit pas
que de reprendre les « autres » mais bel et bien de commencer par
soi-même. Si l’on veut entreprendre une œuvre de réforme c’est
d’abord dans nos vies qu’il faut la commencer.
Je suis parfois
surpris de voir que des personnes qui n’ont pas encore entamé
réellement leur conversion s’en prennent aux autres pour leur dire
ce qu’il faut faire, ou ce qu’il ne faut pas faire, ce qui « est
bien », et ce qui n’est pas bien…
Cela me fait
penser, entre autre à ce prisonnier que mon épouse visitait en
prison, condamné pour consommation et trafic de drogue, mais qui
sévèrement tabassé sa sœur parce qu’il l’avait surprise fumant une
cigarette… avec un certain manque de logique dans l’appréciation des
valeurs.
Mais à l’inverse,
je me souviens aussi de ce grand gaillard qui faisait office de
diacre à l’entrée d’une église de Genève et qui un jour a invité un
ancien collègue de jeunesse. Et ce dernier de dire avec admiration :
« Ca alors ! si celui-là que j’ai bien connu est devenu ce qu’il est
aujourd’hui il faut croire que Dieu existe. »
Voila un témoignage
efficace parce qu’il s’agit pas d’une théorie ou de principes
religieux mais d'une vie transformée.
Et, parce que nos
vies ont changé, parce que nous avons remporté des victoires sur
notre nature pécheresse, et que c’est visible, alors cela devient un
témoignage pour tous. Et oui, là nous sommes crédibles.
On entend parfois
des personnes parler de choses du seigneur comme s’il s’agissait
d’une science humaine étudiée dans je ne sais quelle école ou
séminaire. Mais cela sonne faux parce que ce n’est pas vécu.
L’Evangile n’est
pas une théorie c’est une histoire vécue. Celle de la repentance et
celle de la délivrance. Celle de la conversion et celle d’une
relation merveilleuse avec le seigneur.
Et, j’ai même envie
de dire ce n’est pas une doctrine mais une recherche de la vérité et
de la pureté enseignée dans la Parole de Dieu, assisté tous les
jours par le Saint esprit de Dieu.
Et c’est là tout
l’intérêt du texte de Paul. Il nous montre que nous n’avons pas à
convaincre par la rhétorique, la philosophie, la morale et même pas
par la théologie, mais par l’exemple de ce que nous sommes devenus
ou en train de devenir, jour après jour, victoire après victoires.
Nous n’avons à
enseigner par notre « acquis » scolaire ou universitaire, mais par
l’expérience de la nouvelle naissance qui fait que nous sommes
devenus tout autre que notre première nature. Avec des échecs c’est
vrai, mais aussi à force de combats avec des victoires.
Alors, il y a
encore des gens qui s’interrogent au sujet de la foi, et qui
concluent bien rapidement « la foi on l’a ou on l’a pas ! ». Si je
l’ai tant mieux je suis sauvé, si je ne l’ai pas tant pis je suis
perdu.
C’EST TOUT FAUX !