Me voici, envoie-moi !
Un
jour que Jésus s’était isolé avec les disciples Il les interroge :
Qui
dites-vous que je suis ?Les disciples répondent : Le Christ de Dieu.
Autrement dit le Messie.
Jésus continue cet entretien comme suit :
Luc
9.23-26
Puis il dit à tous : Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à
lui-même, qu’il se charge chaque jour de sa croix, et qu’il me suive. Car
celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause
de moi la sauvera. Et que servirait-il à un homme de gagner tout le monde,
s’il se détruisait ou se perdait lui-même ? Car quiconque aura honte de moi
et de mes paroles, le Fils de l’homme aura honte de lui, quand il viendra
dans sa gloire, et dans celle du Père et des saints anges.
Nous
enchainons avec une lecture dans :
Romains 6.1-6
Que dirons-nous donc ? Demeurerions-nous dans le péché, afin que la grâce
abonde ? Loin de là ! Nous qui sommes morts au péché, comment vivrions-nous
encore dans le péché ? Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en
Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés ? Nous avons donc
été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est
ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous
marchions en nouveauté de vie.
En effet, si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité
à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection, sachant
que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché
fût détruit, pour que nous ne soyons plus esclaves du péché ;
Nous
faisons maintenant un retour historique de 750 ans environ et nous lisons
Esaïe 6.8-13
J’entendis la voix du Seigneur, disant : Qui enverrai-je, et qui marchera
pour nous ? Je répondis : Me voici, envoie-moi.
Il dit alors : Va, et dis à ce peuple : Vous entendrez, et vous ne
comprendrez point ; Vous verrez, et vous ne saisirez point. Rends insensible
le cœur de ce peuple, Endurcis ses oreilles, et bouche-lui les yeux, Pour
qu’il ne voie point de ses yeux, n’entende point de ses oreilles, Ne
comprenne point de son cœur, Ne se convertisse point et ne soit point guéri.
Je (le prophète
Esaïe)
dis : Jusqu’à quand, Seigneur ? Et il répondit : Jusqu’à ce que les villes
soient dévastées et privées d’habitants ; jusqu’à ce qu’il n’y ait personne
dans les maisons, et que le pays soit ravagé par la solitude ; jusqu’à ce
que l’Eternel ait éloigné les hommes, et que le pays devienne un immense
désert, et s’il y reste encore un dixième des habitants, ils seront à leur
tour anéantis. Mais, comme le térébinthe et le chêne conservent leur tronc
quand ils sont abattus, une sainte postérité renaîtra de ce peuple.
J’imagine
que vous pouvez être surpris par le choix de ces lectures, et peut-être vous
posez-vous la question : mais quel lien existe-t-il entre :
Jésus
disant « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même »
Puis, l’enseignement de Paul qui lance un appel à « marcher en nouveauté de
vie »
et surtout cette révélation donnée par Dieu à Esaïe.
Comprenons bien que c’est une prophétie qui ne concerne pas directement
l’homme de Dieu, mais les temps à venir.
Esaïe
est donc bien dans son ministère de prophète quand il reçoit et transmet ce
message.
Nous
réalisons à quel point le Esaïe se rend disponible pour le service, car
lorsque le seigneur s’interroge et qu’Il dit « mais qui enverrai-je ? »
Immédiatement, sans la moindre hésitation, sans se soucier de la nature de
la tâche à accomplir et sans même la connaître, Esaïe répond : me voici !
Envoie-moi.
Cette
question de Dieu, en préambule du récit est quelque peu étonnante car nous
pourrions comprendre que Dieu est perplexe devant un choix qu’Il doit faire.
-
Perplexe, parce qu’il faut déterminer « qui » va accomplir cette
tâche remarquable.
Remarquable certes mais douloureuse. En effet le Seigneur sait qu’Il va
permettre à Christ, une partie de Lui-même, de payer le prix fort pour le
salut des hommes.
Un
esprit sarcastique pourrait dire : Si Dieu ne le sait pas qui pourrait le
savoir ?
Mais,
Dieu sait qui il va envoyer… et ce n’est pas Esaïe…
De quoi s’agit-il
dans cette prophétie ?
- C’est
la nouvelle Alliance qui est annoncée.
- C’est la mise entre parenthèse de la première alliance pendant un
temps qui est prophétisée.
En fait, c’est l’œuvre de Jésus-Christ, Messie rejeté par un peuple
incrédule qui doit quitter le ciel et se séparer du Père pour accomplir
sa mission.
Le
Seigneur sait bien évidemment ce qui va se passer.
Mais, il semble qu’Esaïe,
qui lui ne connait pas toute la douleur ressentie par le Père à propos de
ces événements à venir, lorsqu’il entend la question il se sent appelé, il
se sent concerné et fidèlement il prend pour lui-même l’interrogation de
l’Eternel, il répond « présent ».
D’autant qu’Esaïe vient de vivre un moment de vision intense qui bouleverse
sa vie, il suffit de relire les premiers versets de ce chapitre 6 pour s'en
rendre compte.
Mais,
comme souvent, ce que les hommes comprennent des choses présentes ou à venir
sont presque toujours réduites à ce qui « les » concerne.
D’ailleurs, je fais ici une parenthèse, nous voyons bien lorsque nous
analysons les textes bibliques commme il est fréquent de les interpréter à
« notre manière » en fonction :
de notre éducation, de nos expériences et en fonction de notre
époque,
Alors que la Parole de Dieu a une dimension autrement plus vaste.
Mais nous réduisons le
sens, parce que nous sommes les yeux fixés sur notre « moi »…
Si la
Parole de Dieu a touché et touche encore les hommes depuis des milliers
d’années c’est bien parce qu’elle ne s’adresse pas à une génération
particulière mais aux hommes de tous les temps. C’est en cela qu’on peut
dire qu’elle est vivante.
-
Elle ne se démode pas.
-
Dieu ne change pas, ce qu’Il a dénoncé comme étant abominable restera
toujours abominable, n’en déplaise à ceux qui veulent tout bouleverser.
-
Et puis, ses promesses sont certaines. Jésus a payé le prix fort et il
n’a pas payé ce prix pour renoncer après son sacrifice, nous le savons
bien.
Revenons à ce verset d’Esaïe 6
8 J’entendis la voix du Seigneur, disant : Qui enverrai-je, et qui marchera
pour nous ?......
Cette
interrogation exprimée par le Seigneur pourrait encore s’interpréter comme
étant comme une forme de lassitude ou encore l’expression d’une grande
déception face à ce vaste échec de l’humanité !
L’exemple de la génération de Noé n’aura donc pas suffit. Les hommes
recommencent à suivre la voie du péché…
Il y
a de quoi être déçu.
Notre
réaction à nous disciples du Seigneur pourrait être la déprime, le
découragement, la perte du zèle.
Vous
le savez bien, les disciples de Christ sont souvent découragés lorsqu’ils
regardent ce qu’est devenue l’église.
Il ne
se passe pas de semaine sans que j’entende des hommes et des femmes exprimer
leur découragement, même s’il n’est que provisoire.
-
Le peuple de Dieu a été trop souvent découragé
mais c’est aussi vrai qu’il a été bien décourageant.
Il semble que l’Eglise
a perdu son zèle, son amour de la vérité, pour se mêler avec l’esprit du
monde et accepter ce qui semblait impensable voici quelques années encore.
Les projets de société en cours en sont une démonstration bien navrante.
Mais,
à ce moment là du récit d’Esaïe nous réalisons qu’il se passe un événement
capital.
Il y a comme un déclic.
Ce déclic, c’est la réaction spontanée du prophète :
Je
répondis : Me voici, envoie-moi.
Il prend pour lui les Paroles du
Seigneur.
Il ne fuit pas devant la tâche.
Il
reçoit les Paroles comme un message personnel à son attention, il
l’intercepte et entre spontanément dans le plan de Dieu.
Il
écoute le Seigneur, il a les oreilles grandes ouvertes et il entend un
appel. Notez bien qu’il ne connait pas la mission à accomplir.
Cela ne fait rien, il
oublie son quotidien, ses obligations comme nous dirions aujourd’hui, et
prêt à tout pour le Seigneur, à un appel qu’il ne connait pas il dit
« envoie-moi »….
Cela
me laisse un peu dubitatif.
Y
a-t-il encore de nos jours des hommes et des femmes qui ayant l’amour de
Dieu dans leur cœur, sont capables de se mettre corps et âme à la
disposition de Dieu avant même de s’interroger ?
- Où sont-ils
appelés ? Comment
iront-ils ? Qui
paiera le transport ? Où seront-ils logés ? Qui paiera leur salaire ? A
quelle caisse de retraite ils seront affiliés ? ....-
Esaïe simplifie les
choses à l’extrême :
Me
voici, envoie-moi.
Maintenant, nous revenons au texte de l’apôtre Paul lu en introduction. Vous
l’avez encore en mémoire mais nous relisons quelques versets :
Romains 6.4-6
Nous
avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme
Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi
nous marchions en nouveauté de vie. En effet, si nous sommes devenus une
même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par
la conformité à sa résurrection, sachant que notre vieil homme a été
crucifié avec lui, afin que le corps du péché fût détruit, pour que nous ne
soyons plus esclaves du péché.
Envoie-moi ! C’est un engagement qui ne se limite pas à des mots, mais à
aller là où le Seigneur veut que nous allions, c'est à dire : à faire, à
agir, à être…
C’est
en particulier un engagement à renoncer à nos désirs charnels pour faire
selon ce que l’Esprit de Dieu met dans nos cœurs.
Dans les trois passages
choisis pour développer ce message, il y a un point commun, vous l’avez
probablement remarqué, il y est question : de mort, puis de vie.
Selon la logique humaine nous dirions de vie puis de mort… Mais, nous sommes
dans la logique spirituelle de la nouvelle naissance.
S’adressant au peuple
d’Israël le Seigneur annonce la mort, avec des aspects très concrets. Il
décrit la ruine des villes devenues désertes, d’incendie.
Mais,
Il a aussi parlé de la mort au sens figuré :
-
L’insensibilité, qui est la mort du cœur
-
La surdité, qui est la mort la compréhension
-
L’aveuglement, qui est la mort de la connaissance
-
Il est aussi parlé d’incompréhension qui est la mort de
l’intelligence.
Il
s’agit là d’avertissements que le Seigneur adresse non seulement aux juifs
mais à tous ceux, donc aussi à nous qui décidons de favoriser notre propre
volonté plutôt que de lui adresser les paroles d’obéissance : « Me voici,
envoie-moi ».
Jésus
reprend les mêmes symboles quand Il affirme que « Celui qui a des oreilles
entende » sous entendu les autres ont des oreilles mortes.
Bien
sûr que nous pouvons entendre des mots, des phrases, et ne pas les
comprendre.
Parfois même on ne se
contente pas de ne pas comprendre mais nous faisons pire que cela lorsque
nous déformons ce que l’on a entendu ou lu dans la Parole.
La
grande mode actuelle dans les milieux évangéliques aujourd’hui c’est
d’utiliser le mot « amour » et de tout accepter par ce mot.
Par amour – soi-disant – on déforme la vérité biblique en en faisant une
vilaine parodie.
Certains par amour, disent-ils, s’associent avec les idolâtres et ne
réalisent même plus qu’ils se prostituent dans des lieux que nos ancêtres
évangéliques auraient fuis bien à propos.
Comme
il est tristement oublié cet ordre important concernant l’Evangile de Jésus
Christ et prononcé par Jean. J’insiste un peu lourdement, je le fais
intentionnellement, nous avons bien compris que l’ordre est donné par Jean
cet apôtre appelé "l’apôtre de l’amour", notez le bien.
Que dit-il ? Faites
bien attention :
2 Jean 10-11
Si
quelqu’un vient à vous et n’apporte pas cette doctrine
(l’Evangile de Christ),
ne le recevez pas dans votre maison, et ne lui dites pas : Salut !
Car
celui qui lui dit : Salut ! Participe à ses mauvaises œuvres. »
Nous
pourrions citer bien d’autres textes qui vont dans le même sens, je pense
que vous vous souvenez de ces messages, pour ceux qui étaient là depuis
quelque temps.
Avec
le mot « amour » certains voudraient fermer le chemin de la sanctification,
supprimer la repentance, faire mentir Dieu, ni plus ni moins. Et tant pis
pour la vérité de l’Evangile…
Nous
avons lu la mission que l’Eternel confie à Esaïe, après que ce dernier ai
dit « envoie-moi »
Esaïe
6.9-10
Il dit
alors : Va, et dis à ce peuple : Vous entendrez, et vous ne comprendrez
point ; Vous verrez, et vous ne saisirez point. Rends insensible le cœur de
ce peuple, Endurcis ses oreilles, et bouche-lui les yeux, Pour qu’il ne voie
point de ses yeux, n’entende point de ses oreilles, Ne comprenne point de
son cœur, Ne se convertisse point et ne soit point guéri.
Oui
c’est vrai cette sentence s’adresse aux bénéficiaires de la première
alliance, mais Dieu ne change pas comme nous l’avons déjà rappelé.
Et
l’église prostituée aujourd’hui reçoit le même message parce qu’elle a perdu
l’amour de la vérité pour se mêler à l’esprit du monde. Elle est devenue
sourde, aveugle et sans intelligence.
Si nous continuions la
lecture d’Esaïe nous retrouverions cette constante dans tout l’Evangile :
La
mort du moi pour pouvoir naître de nouveau.
Hélas, l’alternative proposée par des courants apostats se disant
évangéliques, c’est l'abandon de l’Evangile par "amour du prochain",
ou plus exactement du "moi"...
Nous
avons lu en introduction ces paroles de Jésus :Luc 9.23-26
.... Il
(Jésus) dit à tous : Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à
lui-même, qu’il se charge chaque jour de sa croix, et qu’il me suive. Car
celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause
de moi la sauvera.Et que servirait-il à un homme de gagner tout le monde,
s’il se détruisait ou se perdait lui-même ? Car quiconque aura honte de moi
et de mes paroles, le Fils de l’homme aura honte de lui, quand il viendra
dans sa gloire, et dans celle du Père et des saints anges.
Mais,
le Seigneur parle aujourd’hui encore à son peuple fidèle et l’interpelle.
Et,
dans son peuple fidèle, il y a des petits et des petites « Esaïe » fidèles,
aimant la vérité, soucieux et soucieuse de l’accomplissement du plan de
Dieu.
Ceux-là ne se soucient pas de plaire au monde, mais de plaire à Dieu, leur
Père céleste.
Galates 4.-6-7
Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans nos cœurs l’Esprit de son
Fils, lequel crie: Abba ! Père ! Ainsi tu n’es plus esclave, mais fils ; et
si tu es fils, tu es aussi héritier par la grâce de Dieu.