Prenons conscience de
ce qu'est la "Famille chrétienne" ?
Interpellation du Pasteur Gérard Charton
Président de la FECE-Internationale
On s'appelle volontiers "mon frère et
ma soeur" dans nos bonnes églises ! Alors, je pense qu'il est de notre
devoir de chrétiens d'arrêter de fermer les yeux sur la situation
actuelle que vivent précisément nombre de nos frères et soeurs en Christ
de par le monde.
Bien sûr nous pouvons toujours prier
pour que le Seigneur s'occupe d'eux... Comme c'est rassurant et facile ! Mais, si
Dieu nous interrogeait (ou lorsqu'Il nous interrogera...) pour nous
demander ce que nous avons fait nous même, qui était en notre pouvoir, notre part..., qu'aurons-nous à Lui
répondre ? Il n'est plus possible de se cacher la dure réalité : pendant
que nous nous plaignons de la "crise qui vient", certains la subissent
bien au-delà de ce que jamais nous ne connaîtrons.
Parce que nous, au moins, nous avons "encore" des couvertures sociales
qui limitent les dégâts. Oui, il y a aussi de nombreux cas de
souffrances en Europe, c'est vrai, nous le constatons bien sûr et les
bonnes oeuvres charitables de tous les "humanitaires" de tous bords,
chrétiens ou laïcs, sont bien utiles.
Mais, il ne s'agit pas "des
autres", de notre "prochain" mais bien de nos frères et soeurs...
à moins que notre vocabulaire soit pure formule conventionnelle.
N'est-ce
pas notre famille que nous devons aider prioritairement. Comme l'Eglise
primitive le faisait alors qu'elle collectait dans les églises de tous
les pays afin de soulager la misère - des chrétiens -, c'est à dire
de leurs frères et soeurs de Jérusalem ?
J'ai voulu regroupé sur le tableau
ci-dessous des chiffres vérifiables fournis par les institutions
internationales. Pour ceux qui voudraient en savoir plus, ils peuvent
lire L'Expansion n° 735 de novembre 2008.
Il ressort que dans certains pays les
ressources par habitant ne sont même pas le 1% des nôtres... et même
0,33 % en République démocratique du Congo !
Nous parlons ici de "revenus national" par habitant et non pas de
revenus que toucheraient chaque habitant, loin s'en faut.
Nous connaissons de nombreux pasteurs
qui disposent de moins de 30 euros par mois pour faire vivre une
dizaine de personnes. Pas seulement leur famille, mais des plus
démunis parmi les plus démunis et qu'ils ne peuvent abandonner parce que
ce sont des frères en Christ.
Et pourtant, en de nombreux endroits
ces mêmes serviteurs de Dieu, et d'autres avec eux, se battent au
quotidien pour essayer d'aider les veuves et les orphelins tellement
nombreux.
Je pense qu'il est URGENT de réagir et
de ne plus penser égoïstement à nos difficultés personnelles mais
tellement disproportionnées à ce qu'ils vivent (par exemple augmentation
de 60% du prix des aliments en quelques mois (Afrique et Amérique
Centrale ou certains en sont à mélanger de la terre à des céréales trop
chères, pour diminuer la
sensation de faim - en Haïti par exemple, vous avez vu cela aux
informations !
J'invite une fois de plus tous les
pasteurs de la FECE et tous ceux qui se sentent concernés, à prendre
contact avec les responsables des Fédérations du pays de leur choix, par
email c'est si facile (ils sont tous mentionnés dans le site) , et de
voir pour quelle oeuvre ils pourraient s'investir - au moins un peu - et
surtout de ne pas
rester tétanisés devant l'ampleur du problème.
Il serait bien que
chaque église qui le peut prenne en charge un projet, ou participe
modestement si elle ne peut faire mieux. Il me semble que ce
serait mieux encore que de simplement donner un peu d'argent et de
laisser faire les autres.
Chers pasteurs et chers chrétiens
d'Occident, vous qui êtes convaincus que le Seigneur est à la porte n'y
a-t-il pas mieux à faire que rêver à des investissements dans des locaux
plus beaux, ce n'est qu'un exemple, pendant qu'une partie de la famille
souffre de faim, d'absence de soins... Oui, c'est vrai le Seigneur a dit
qu'IL pourvoira... Mais, n'est-ce pas en utilisant ses serviteurs et ses
servantes ?
Il est vrai que nous sommes tellement
conscients de l'immensité du problème qu'on pourrait avoir envie de
renoncer à faire notre part. Je remercie ceux qui voudront bien
participer. En tout cas je remercie du fond du coeur les églises qui le font déjà, c'est une bénédiction.