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Le port du voile ou l’art de transformer de faux problèmes
en vrais péchés


Pasteur Gérard Charton          

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Le port du voile par les chrétiennes pendant la prière, la prophétie ou plus généralement pendant la louange, est depuis longtemps un sujet qui revient régulièrement à la surface. 

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La femme peut-elle ou non enseigner lorsqu’elle reçoit un appel du Seigneur ?

Deux questions, semble-t-il, mais qui se confondent en une même tradition.

Lecture : 1 Corinthiens 11 : 5-16

Il ne faut pas s'étonner de ces remises en questions, car elles ne sont que le fruit d'une recherche personnelle, quelquefois collective, pour toujours bien faire, « mieux » faire la volonté du Seigneur. Alors, n’y voyons pas un sujet de querelle, mais de réflexion. Une mise au point semble d’autant plus pertinente que ces questions ont trop souvent des effets pervers, comme d’amener le jugement et la critique dans l’Eglise, ce qui est fort dommageable.

 Rappelons-nous que l'église locale est un ensemble de personnes animées par cette même volonté de vivre selon l’Evangile, mais que toutes n’ont pas avancé au même pas.  

bullet De nouvelles âmes y entrent  régulièrement, avec leur culture (habitudes), leurs points forts et leurs lacunes.
bullet D’autre part, chacun ne se pose pas les mêmes questions au même moment.
bullet Enfin, certaines personnes croyant avoir « découvert » un moyen de plaire davantage encore au Seigneur, soit au cours de lectures ou au contact d’autres chrétiens, se sentent poussées d’enseigner et de promouvoir ce qui les a touchés, même si elles ne se rendent pas compte qu’elles ne font que remettre pour la nième fois les mêmes sujets sur le tapis.

Pour ces raisons il n’est donc pas étonnant que ces thèmes, comme d'autres, reviennent périodiquement sur le devant de la scène. 

Pour les traiter je pense qu'il est utile de les examiner non pas de façon émotionnelle et sortie de leur contexte, mais par une approche plus globale. 

C'est pourquoi nous essayons de comprendre la raison qui a  justifié non seulement de porter ou non ce fameux voile, si important pour certains, en réfléchissant à qui en serait la cause, le Créateur, les anges ou le mari.

D'emblée, j'élimine l’hypothèse que ce serait à cause des hommes en général, car nulle part dans la Parole il n'est fait mention que ce serait à cause d'eux, mais seulement à cause des maris.

 

 I – Si c’est à cause du mari : 

"Toute femme... qui prie ou qui prophétise, la tête non voilée, déshonore son chef : c'est comme si elle était rasée"  (1 Corinthiens 11:5) 

Selon ce texte c'est par respect pour son mari (le chef de la femme : 1Cor 11:13, Eph 5:23. Ce serait donc à cause de lui, que la femme devrait porter le voile qui symbolise dans la tradition hébraïque la soumission de l'épouse.  A cette époque une femme qui refusait de porter le voile était une marginale, une révoltée contre l’autorité du mari. Le voile était porté même à la maison, et à l'extérieur c’est un second voile qui couvrait non seulement les cheveux mais également le haut du visage (Dictionnaire du Nouveau Testament) 

Il faut savoir qu’à l’époque qui nous concerne la femme juive porte donc deux voiles. Le premier qu’elle garde même à la maison, et le second qu’elle ajoute lorsqu’elle est en public.

Alors, une réflexion s’impose : pourquoi ceux qui veulent que la femme porte le voile dans l’assemblée limitent-ils leur exigence au deuxième voile uniquement et non aux deux ?  

La coutume concernant le voile n’intéresse pas que les juifs, puisque le code assyrien fait interdiction aux « hiérodules » (certaines prostituées) de porter le voile, précisément parce que ce fameux voile était la distinction des femmes mariées. En quelque sorte la « marque » de leur appartenance. 

Il est évident, qu’il s'agissait là d'une coutume purement orientale, que reprendront au 7ème siècle les musulmans, sous la forme que nous connaissons, mais qui dès le premier siècle n’est pas du tout prisée par la femme d'origine helléniste (de culture grecque) plus "moderne". Dans son milieu elle avait déjà entre autres privilèges celui de participer aux débats philosophiques. Evidemment, ces épouses-là n'acceptent pas aussi facilement que la femme juive de « marquer » leur dépendance ou appartenance à leurs maris ! . 

C'est dans ce contexte que se situe l'intervention de l'apôtre. 

Il est important de constater que les seuls textes qui mentionnent cette exigence « paulienne » se situent dans la 1ère épître aux Corinthiens et dans la lettre pastorale à Timothée. Ce dernier exerçant à cette époque son ministère à Ephèse... c'est à dire dans la même zone d'influence culturelle grecque, quelques centaines de kilomètres de mer séparent Ephèse de Corinthe. 

v     Une première conclusion se profile :

 

Si le port du voile n’a comme raison que de respecter son mari, selon ce verset 5, il faut tout simplement se poser la question :

Est-ce qu'aujourd'hui un mari attache la moindre importance à ce que son épouse porte ou non le voile pour marquer sa prépondérance sur elle, et afficher la soumission de sa femme aux yeux des étrangers ?

J’ose espérer que non.

 

Ø      Par conséquent, l'usage du voile n'a plus aucun sens aujourd’hui en ce qui concerne cette relation dans le couple.

 

 II – Si c’est à cause des anges : 

"C'est pourquoi la femme, à cause des anges, doit avoir sur la tête une marque de l'autorité dont elle dépend"  (1 Corinthiens 11:10) 

C'est ici le seul verset de la Bible mettant en corrélation le port du voile et les anges. Il n'en demeure pas moins présent, et comme il n'est pas question de supposer qu'une "erreur" se soit glissée dans la Parole du Seigneur, alors examinons les différentes interprétations possibles : 

 1) Traditionnellement nombreux théologiens identifient les anges aux responsables spirituels de l’Eglise (Ephrème, Ambrosiaste...) tandis que Thédoret de St-Cyr et d'autres y voient les « anges gardiens. La première interprétation simplifierait beaucoup la compréhension de ce texte énigmatique, nous retrouverions la même conclusion que pour le du point précédent.  

Mais quand Paul parle des chrétiens il n'utilise jamais ce mot « anges », mais celui de « saints ». On comprendrait mal pourquoi, ici, il utiliserait un vocabulaire ambigu. 

Si nous voulons cependant suivre cette thèse, et accréditer que c'est à cause des "responsables" que la femme devait porter le voile, la seule signification que nous pourrions avancer et celle de l'obéissance à la discipline de l'église. Ce qui revient à dire que si la règle change, il ne devient plus nécessaire de porter le voile. Parce qu’alors dire le contraire serait mettre en valeur la tradition. Or, l’important ce n'est pas la tradition, la forme, mais l'obéissance, le fond.

Quel intérêt les responsables auraient-ils à infliger aux femmes de l’Eglise des règles de « bienséances » devenues caduques ?  

 2) Jean Héring dans son commentaire de l'épître suppose que Paul pourrait faire allusion au récit de Genèse 6 sur la tentation des anges séduits par la beauté des femmes. Le voile étant là pour ne pas  induire les anges en tentation. 

Ce n’est pas sérieux, il nous semble difficile d'accepter cette thèse. Je vois mal les anges mettrent leurs deux mains devant leurs yeux quand la femme prend sa douche. Sous cet aspect des choses, le voile ne représente plus grand chose …  

Cependant, ne pourrait-on pas comprendre qu'il s'agirait peut-être de séductions non pas « physiques » mais « spirituelles » ?

En effet, la louange sort l'être humain de son carcan terrestre pour lui ouvrir le monde céleste.

 "Je te célèbre de tout mon cœur, Je chante tes louanges en la présence de Dieu." (Psaumes 138:1)

 Ce texte montre combien c'est pendant le culte, personnel ou collectif, que l'on est plus que jamais en contact avec le monde spirituel. 

Alors, il y a deux façons de comprendre le sens de cette possible séduction :

 a) La femme créée soumise à l'homme, d’abord à son père puis à son mari, peut s'élever de sa situation à une autre situation bien supérieure à la sienne, pendant le temps de la louange.

 b) Quelques uns y voient un signe de la puissance maritale, c'est à dire une marque montrant que la femme mariée est "intouchable".  Mais comment supposer que la protection ne concernerait que les femmes mariées et non les jeunes filles vierges ? Les anges (mais alors quels anges ?) pourraient-ils être tentés plus par les femmes mariées que par les jeunes filles ? On divague ! 

D’ailleurs, le texte qui suit nous montre bien que les jeunes filles elles aussi peuvent être concernées par ce contact avec le monde spirituel, puisqu'elles prophétisent: 

"Nous partîmes le lendemain, et nous arrivâmes à Césarée, étant entrés dans la maison de Philippe l'évangéliste, qui était l'un des sept, nous logeâmes chez lui. Il avait quatre filles vierges qui prophétisaient."  (Actes 21 : 8-9). 

Il me parait plus cohérent, si l'on veut examiner cette hypothèse, de comprendre que pour les anges, il serait moins  tentant pour leur propre condition, d'accepter qu'une femme puisse s'élever de son rang initial pour rejoindre ou même dépasser celui des autres (son mari et les hommes en général) si en même temps elle revêt volontairement un symbole rappelant sa soumission... Il me semble que cette nuance reste cependant peu flatteuse pour les anges, car elle supposerait une part d’orgueil incompatible avec la pureté céleste ! 

La femme, l’épouse, marquerait de la sorte que cette "aspiration" spirituelle qui l'élève de sa situation, n'est qu'un moment passager, et que d'avance elle accepte le retour à sa position initiale de femme soumise. Mais, qui peut se réjouir que l’élévation spirituelle ne soit que passagère ? A part les anges déchus… Quelle conception nous ferions-nous donc des anges ? 

Nous faisons donc deux conclusions sur cet aspect de l’interprétation : 

v     Il me semble donc qu'il ne peut pas s'agir d'une tentation d'ordre physique mais uniquement d'une attitude spirituelle. S'il s'agissait de tentation physique, bien d'autres circonstances de la vie quotidienne exposeraient davantage la femme (sauf dans l'interprétation mentionnée en point 3, mais bien peu vraisemblable). 

v     D'autre part la théorie d'une tentation spirituelle, semblable à la révolte des anges qui ont suivi Satan, si elle peut s'expliquer puisque Lucifer en a montré la voie, devrait alors concerner toute la création et pas seulement la femme.  L'homme aussi, merci Seigneur, sait rencontrer son Dieu dans l'élévation de l'Esprit (c'est la principale raison du parler en langue : parler à Dieu en esprit). En quoi la séduction spirituelle serait-elle différente selon qu'il s'agit d'une femme ou d'un homme? Cette thèse ne tient assurément pas à l'analyse. 

3) Héring mentionne qu'il pourrait aussi s'agir d'une tradition helléniste d'après laquelle « les femmes en extase" étaient des proies faciles pour certains esprits capables de provoquer des cas de possessions. Alors ce serait bien la femme qui serait à protéger contre certains anges démoniaques, et non plus les anges à protéger de la tentation.

 Mais rappelons qu'il s'agit d'une tradition helléniste, d’origine païenne, et je vois mal l'apôtre Paul faire référence à cette croyance païenne pour construire son argumentaire ! 

4) L'irritation de Paul explique probablement cette énigme... et une autre, non moins troublante concernant la femme : 

"Si quelqu'un se plaît à contester, nous n'avons pas cette habitude, non plus que les Eglises de Dieu." (1 Corinthiens 11:16)

 et, 

"que les femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis d'y parler; mais qu'elles soient soumises, selon que le dit aussi la loi." (1 Corinthiens 14:34) 

Rappelons que peu de temps avant, le même Paul écrit : 

"Toute femme, au contraire, qui prie ou qui prophétise, la tête non voilée, déshonore son chef: c'est comme si elle était rasée." (1 Corinthiens 11:5) 

C'est à dire qu'il reconnaît à la femme le droit de prier et de prophétiser, sous la réserve que nous étudions ici. 

Il n'y a pas contradiction. D'ailleurs de nombreux versets démontrent que les femmes participent activement aux cultes rendus à Dieu. 

v     La position que prend Paul apparaît donc comme une mesure disciplinaire, à l'encontre de certaines femmes « émancipées », qui contestent aux maris la direction du couple, et qui perturbe la sérénité de l’Eglise par la contestation permanente. 

Ce sont à ces femmes-là que s’en prend l’apôtre Paul.

D'abord il argumente. Il est plus que probable que d'autres débats ne nous sont pas rapportés par les textes. Les responsables de l'église locale ont certainement eux aussi essayé à maintes reprises de convaincre ces femmes. 

Mais selon les habitudes de leur culture, certaines femmes continuent cependant à refuser la marque de la suprématie du mari dans le couple. La chrétienne d'origine juive accepte sans problème, c'est dans sa tradition, mais celle d'origine grecque se rebiffe. 

Paul ne réussissant pas à faire retomber les passions ordonne le silence, à cause de ce contexte. 

Mais les anges là-dedans ?

Je suppose que Paul fait référence à la chute de Satan quand il discutait contre Dieu. C’est alors un triste spectacle de révolte qui s'est déroulé devant les anges qui furent ébranlés et entraînés pour beaucoup d’entre eux dans la désobéissance. 

Il s’agirait donc dans cette affaire de contestation du même schéma de désobéissance pouvant, bien sûr à une petite échelle locale, avoir la même suite que la rébellion des légions de Satan. C’est à dire la perte de certaines âmes. 

v     Conclusion sur la relation avec les anges :

Si le problème est bien celui de la désobéissance à Dieu pour ce qui concerne les anges, il s'agit d'un problème de désobéissance à l'église pour ce qui concerne la femme sans voile, à cause de la règle en vigueur.

 

Désobéissance, il faut le noter à propos d'une coutume. C'est à dire sur quelque chose qui peut évoluer dans le temps. La coutume de porter le voile à cette époque revêtait une importance que nous évaluons mal dans notre société.  Mais qui à Corinthe, il faut s'en souvenir pour bien comprendre l'intervention de Paul, était la cause d'un climat de révolte incompatible avec la paix qui doit régner dans l’assemblée.

Il s’agit là d’une situation qui était, et qui demeure, inacceptable dans l'Eglise.

 

Nous comprenons donc que ce n'est pas à cause des anges qu'aujourd'hui l'épouse devrait donc se parer d’un second voile, ces voiles n'étant qu'une tradition. Par contre il est tout à fait possible de comprendre que les anges puissent être inquiets du refus d’obéissance, eux qui connaissent les conséquences désastreuses de la rébellion… 

Ø      La conclusion logique qui s’impose est donc que si la règle de l’Eglise n’oblige pas la femme à porter le voile, elle n’a aucune raison de le porter. Mais si, la règle de l’Eglise est de le porter alors, elle doit se soumettre. 

Mais, la bonne question reste de savoir pourquoi l’Eglise d’aujourd’hui imposerait cette règle, si ce n’est ni à cause du mari, ni à cause des anges ? 

III – Si c’est à cause de Dieu :

 "Il n'y a plus ni Juif ni Grec, il n'y a plus ni esclave ni libre, il n'y a plus ni homme ni femme; car tous vous êtes un en Jésus-Christ." (Galates 3:28) 

"Car que sais-tu, femme, si tu sauveras ton mari ? Ou que sais-tu, mari, si tu sauveras ta femme ?" (1 Corinthiens 7:16) 

Il semble que ces textes sont suffisamment limpides pour ne pas devoir être paraphrasés. 

Conclusion sur la relation avec le Père :

 

Ø      De toute évidence le Seigneur ne fait pas cas d'une différence entre hommes et femmes pour ce qui Le concerne. Cette évidence nous oblige à admettre qu'il n'y a pas de raison de porter les voiles à cause de Lui.

 

Ø      Si Dieu ne fait pas de différence entre le chrétien et la chrétienne, l’homme n’a pas autorité pour interdire à la femme d’enseigner, sauf pour raison d’obéissance à une règle d’Eglise. 

Conclusions :                        

Alors, si ce n'est pas pour Dieu, si n’est plus pour le mari et nous l'avons vu ni pour les anges que la femme doit porter les voiles, tout simplement parce que le problème soulevé ne concerne pas le visible, mais la désobéissance à la règle de l'Eglise, nous pouvons donc affirmer que ce problème ne nous concerne plus.  

Je voudrais aussi rappeler que le Seigneur est venu pour nous libérer du joug de la loi. L’homme a reçu « cinq sur cinq » qu’il était affranchi par exemple de la circoncision. Pourtant notez le comportement de l’apôtre Paul lorsqu’il décide d’emmener Timothée avec lui, que fait-il ? IL LE CIRCONCIT. Pourquoi fait-il cela lui qui prêche que la circoncision du corps n’est rien pour le chrétien, que nous sommes libérés de cette marque ?  

« Paul voulut l’emmener avec lui; et, l’ayant pris, il le circoncit, à cause des Juifs qui étaient dans ces lieux-là, car tous savaient que son père était grec. » Actes 16.3 

Voilà, il faut choisir : ou dire que Paul se contredit ou réaliser que pour le témoignage auprès des juifs il fait soumettre Timothée à la tradition afin de ne pas ajouter un obstacle à la prédication de l’Evangile. Paul est parfaitement cohérent en faisant un acte qu’il sait inutile en matière de salut, mais utile pour la paix des esprits de ses interlocuteurs juifs. Nous sommes dans le même cas de figure qu’en ce qui concerne le voile pour la femme.

Alors, je pose la question : Mes frères qui voulez imposer le voile à la femme, êtes vous prêts à votre tour à vous faire circoncire ? Curieusement je n’ai jamais entendu un homme revendiqué cette chose… 

La tradition a changé, son objet donc s'éteint. Mais ce qui demeure, et demeurera toujours d'actualité, c'est l’enseignement de Jésus donné à la Samaritaine, et qui nous concerne tous : 

"Mais l'heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité; car ce sont là les adorateurs que le Père demande." (Jean 4:23) 

Je garde un souvenir amusé de cette jeune femme très « moderne » qui venait aux réunions de prières sur sa moto, une « trial », jonglant entre les voitures et n’hésitant pas à franchir la ligne blanche, et une fois arrivée s’empressait de mettre son voile pour la prière.

Mais je me souviens aussi de quelques femmes qui avaient l’habitude de se mettre au premier rang dans l’assemblée, et qui à l’époque portaient haut la mini jupe, comme j’aurais préféré qu’elles mettent le voile sur leurs cuisses plutôt que sur leur tête… 

Voile ou pas voile, là n'est pas la vraie question. La vraie question reste celle-ci : "Comment adorons-nous notre Dieu ?" Le légalisme est contraire à l'Esprit.

Ce qui serait dramatique ce serait que l'église créée une nouvelle loi au sujet du voile ou de tout autre retour au « légalisme », comme le port du pantalon pour les femmes ou de la longueur de leurs cheveux ou de leurs vêtements... ou de toutes autres règles qui n’auraient comme seule conséquence que de déstabiliser les plus faibles et de placer les chrétiens, si par malheur ces décisions venaient de l’Eglise, en d'un conflit d'obéissance, ce qui transformerait de faux problèmes en vrais péchés... par la faute des pasteurs ou des anciens et dont ils auraient à rendre compte.

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Ne mettons pas un joug sur les épaules des femmes alors que nous professons que le Seigneur « nous » a libéré.

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Ne nous privons pas des appels et des qualifications que le Dieu Tout-Puissant a donnés aux femmes dans sa sagesse.

 Il faut bien considérer le vrai débat de cette réflexion, unique objet de l'intervention de l'apôtre Paul, c'est à dire l'obligation d'obéir aux règles ecclésiales. Et cela ne concerne plus le ou les  voiles, ni le rôle des femmes dans l’Eglise uniquement, mais toutes les décisions qui régissent l'église locale. Certaines règles sont nécessaires car aucun organe ne peut fonctionner sans un minimum de règlement intérieur.  

Mais ne faisons pas de légalisme. N’érigeons pas de lois ayant pour effets de contraindre inutilement (cela s’appelle des jougs). Ne prenons pas le risque de diviser par des règlements discutables, ni de juger sur des apparences extérieures.

Le chrétien authentique n’est pas celui qui impose ou qui réfute le voile. La chrétienne sincère n’est pas la femme qui se soumet bon gré mal gré à cette tradition et qui se taît, quand bien même elle aurait tant à apporter.

La juste position est celle des chrétiens, hommes et femmes, qui écoutent ce que le Seigneur veut accomplir dans leurs vies et celles de leurs assemblées. 

Et là nous sommes tous concernés : hommes et femmes, membres et surtout responsables de l'église locale. C’est une attitude humble et sage que d’éviter de mettre sur les épaules de certains des fardeaux qu’ils ou qu’elles ne peuvent porter.

Parce que même si elles paraissent injustes, les règles ecclésiales locales doivent-être respectées, dans la mesure bien évidemment ou elles ne s’opposent pas à la Parole de Dieu. Parce que c'est cette soumission qui permettra au Corps de Christ de fonctionner harmonieusement.

Mais alors quelles responsabilités - dont ils auront à rendre compte - reposent sur les serviteurs de Dieu !

PS : A tous ceux qui s’intéressent à la condition de la femme je recommande la lecture du livre du Rabbin et historien Josy Eisenberg « La femme au temps de la Bible » aux Editions de la Seine.