Voici le contenu du courrier daté du 27
novembre 2009 que nous avons adressé aux responsables du Cnef :
"
... Les pasteurs de notre fédération se sont réunis en assemblée générale le
7 novembre 2009 et ont débattu au sujet de la demande d’adhésion au Cnef.
D’abord, et
au nom de tous les pasteurs réunis nous voulons vous dire combien nous
estimons nécessaire que les différents courants évangéliques puissent
partager et échanger fraternellement leurs réflexions et leurs expériences.
Nous avons
été dans la joie lorsque nous avons appris la naissance du Cnef et nous
avons loué le Seigneur.
Nous avons suivi attentivement l’évolution de ce projet et avons examiné les
prises de positions connues des uns et des autres, les avantages évidents
mais aussi les risques d’aller plus loin qu’une simple plate-forme de
rencontres et d’échanges. Plusieurs réflexions se sont imposées à nous.
-
S’il peut paraître
bien, à priori, qu’un mouvement évangélique s’impose comme un groupe fort
pour être représentatif à l’extérieur, ne risque-t-il pas par contre de
devenir réducteur spirituellement pour des raisons de compromis ?
-
Ne risque-t-il pas également d’étouffer le souffle de l’Esprit… ? Nous
croyons bien avoir compris que le Cnef voudrait même prendre la main sur les
pastorales régionales.
-
Nous craignons que le Cnef voulant devenir le moteur du monde évangélique
français n’écrase en particulier les églises qui désirent rester
indépendantes parce qu’elles ont souffert dans le passé de pressions et de
rejets d’unions quelque peu exclusives.
-
Nous pensons que la multiplication des œuvres même si cela choque certains
représente en fait la force de l’Eglise fidèle.
-
D’autre part, et le plus important à nos yeux, c’est la fusion des
engagements et objectifs de l’Alliance Evangélique Européenne et Mondiale
dans la vision du Cnef qui s’y engage expressément selon les statuts. Cela
représente pour nous un ‘chèque en blanc’ dangereux alors que des choix, des
orientations et des positions de cette alliance nous apparaissent très
éloignés de la vision que nous avons. Intellectuellement et spirituellement
il nous est impossible de partager cet engagement car nous sommes opposés à
l’œcuménisme libéral et à toutes formes de syncrétisme.
Cependant, comme nous l’avons souligné au début de cette lettre nous pensons
qu’il ne faut pas négliger le rapprochement des chrétiens évangéliques
authentiques. Nous pensons que le Seigneur est tout puissant pour créer les
conditions de ce rapprochement selon son plan. Et, pour ce faire, il ne nous
semble ni nécessaire ni souhaitable d’avoir une structure juridique..."
Signé : Pasteur Gérard Charton président international
de la FECE
(*
Ces chiffres sont ceux de fin 2009. Fin 2010
la FECE comptait 749 pasteurs, 706 églises dont 50 en France)