Ces deux dons
spirituels sont parfaitement complémentaires. Le Seigneur veut nous
dévoiler des parties de ce qui se prépare, que nous ne voyons ni avec
nos yeux ni avec notre intelligence. Nous avons besoin de ces bribes de
connaissances spécifiques pour être encouragés. Ces révélations viennent
non seulement confirmer ce que la Bible nous annonce, mais sont utiles
pour raviver dans nos coeurs la certitude de l’imminence du retour de
Jésus-Christ.
Pour éviter
le risque de dérapage il faut un contrôle. Le risque le plus fréquent
est celui qui consiste à laisser des paroles personnelles entrer dans ce
que l’on prétend venir de Christ. Mais Satan cherche également à imiter
toutes les oeuvres de Dieu. Il est donc nécessaire de savoir reconnaître
l’origine d’une manifestation.
Le don de
prophétie
« Nous
tenons pour d’autant plus certaine la parole prophétique, à laquelle
vous faites bien de prêter attention, comme une lampe qui brille dans
un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour vienne à paraître et que l’étoile
du matin se lève dans vos coeurs »
(2Pierre 1 : 19).
Pierre pense
ici aux livres prophétiques qu’il connaît, et qui composent une grande
partie de l’ancien testament. Il pense forcément aux paroles
prophétiques de Jésus, aux révélations qu’Il leur a faites au sujet de
son retour en gloire. A ces textes notoires, références obligées de
Pierre, nous ajouterons la grande prophétie de l’Apocalypse de Jean,
livre qui est en train de s’ouvrir aujourd’hui, après avoir été scellé
selon l’ordre de Dieu, parce que réservé aux derniers temps.
Il n’est pas
question bien évidemment de mettre sur le même plan les révélations que
nous pouvons recevoir individuellement, ou collectivement dans nos
églises, avec ces textes. Cette restriction est évidente, car ce que
nous recevons par ce don de l’Esprit, n’est, et ne peut-être qu’une
confirmation du plan de Dieu, développé par ces écrits inspirés. Nous ne
recevons qu’un complément de détails, plus ou moins importants pour
nous, mais jamais à caractère universel ou novateur.
Le sens du
mot prophétie revêt la notion d’une révélation immédiate, qui est soit
liée à l’avenir, soit à la pensée de l’Esprit.
Dans le
premier cas elle n’est qu’un éclairage ponctuel sur l’imminence du
retour de Jésus. Elle peut également nous informer sur une situation
spirituelle particulière, sur le besoin d‘une préparation plus sérieuse,
quelquefois sur les conséquences de nos comportements ou pensées. C’est
la notion de dévoiler l’avenir que l’on comprend la prophétie. Pourtant
il ne s’agit pas là du sens principal.
Le sens
premier de la prophétie c’est de nous révéler la volonté de l’Esprit-Saint
pour nous amener dans le plan de Dieu. Celui qui reçoit le don de
prophétie parle, à la place de Dieu, pour apporter la lumière sur notre
chemin. C’est cette lampe dont parle Pierre, pour éclairer notre route.
Nous prions
souvent avec ces paroles ô combien sages « Seigneur, montre-nous ta
volonté », serions étonnés que Dieu réponde ! Toutes nos décisions
importantes devraient être soumises au Seigneur, plutôt que de nous
lancer dans n’importe quelle aventure.
Le Seigneur
non seulement est bien vivant, puisqu’Il entend et répond à nos prières,
mais Il se révèle comme dans une intimité paternelle. Est-ce étonnant de
faire ce constat lorsque nous reconnaissons qu’Il a fait de nous ses
enfants ? N’est-il pas normal pour un père de donner à ses enfants des
conseils, ou de les avertir de dangers imminents ?
« Car
tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu. »
(Rom. 8 : 14)
Cette
déclaration est d’une importance capitale. D’abord elle apporte un
témoignage, un de plus, sur la nécessité de se laisser conduire par
l’Esprit, d’où le besoin de prophéties pour révéler le plan de Dieu dans
nos vies. D’autre part elle établit une corrélation, une démonstration
comme mathématique : conduit par l’Esprit = fils de Dieu.
Nous
constaterons que le Seigneur, Dieu d’ordre, met des balises pour éviter
des débordements nuisibles à la crédibilité de son message.
Contrairement
aux devins du monde, qui prédisent beaucoup, sans contrôle ni censure,
il est introduit un dispositif de sécurité.
« Pour
ce qui est des prophètes, que deux ou trois parlent, et que les autres
jugent. »
( 1cor 14 : 29), et
« les esprits des prophètes sont soumis aux
prophètes. »
(1Cor. 14 : 32)
Il y a
d’abord une réserve quant au nombre d’intervenants, pour une raison
d’ordre, il n’est nul besoin de répéter un nombre important de fois le
message que l’Esprit veut faire passer.
D’autre part
le contrôle des frères et des soeurs, qui ont également le don de
prophétie, et qui ont charge de filtrer la prophétie. Ceci est important
car il révèle le caractère fragile de celui qui exerce le don de
prophétie. A prophétiser souvent il y a risque à se considérer comme un
« prophète professionnel ». Or le don de prophétie s’exerce d’une
manière ponctuelle, souvent répétitive dans le temps, mais jamais de
manière permanente. Seulement quand l’Esprit souffle.
Il semble
utile de rappeler ce qui a déjà été mis en évidence dans le chapitre
trois, à propos de ceux qui manifestent un don spirituel : ils exercent
un ministère dans l'Eglise (1Cor. 12 : 28-29). L’exercice de ce
ministère de contrôle est primordial si l’on ne veut pas voir des
dérapages dangereux.
Mais pour
éviter ce danger potentiel, il serait encore plus néfaste de se priver
de ce don principal offert par l’Esprit de Dieu. Il nous paraît donc
essentiel de rappeler ici cette exhortation de l’apôtre Paul :
« Recherchez
l’amour. Aspirez aussi aux dons spirituels, mais surtout à celui de
prophétie. »
(1Cor 14 : 1).
Le don de
discernement des esprits
Nous avons
relevé dans les pages précédentes, l’importance du contrôle de la
révélation. Il est vrai que le chrétien, dans son zèle pour servir Dieu,
peut en faire trop. Le trop en question consiste à apporter sa vision
personnelle d’une situation, ou sa propre conception sur une idée.
Excès de zèle
qui doit être discerné par les autres chrétiens ayant reçu le même don
de prophétie.
Le don de
discernement des esprits est complémentaire. Il n’a rien à voir avec un
esprit critique. Nous constatons souvent l’erreur qui est faite parce
que l’on parle seulement du don de discernement, en oubliant de
préciser « des esprits ».
Le
discernement tout court, est une qualité humaine et non spirituelle. Il
est le fruit de la sagesse, de l’expérience, de l’exercice d’une
capacité d’analyse. Chacun peut y accéder, peu ou prou, selon ses
dispositions naturelles.
Ici par
contre nous parlons bien d’un don spirituel spécifique. Il nous a bien
été annoncé que dans les derniers temps nos fils et nos filles
prophétiseraient, que nos vieillards auraient des songes, nous l’avons
déjà rappelé. Jésus nous avertit également que Satan sera, en même temps
à l’oeuvre dans les derniers temps.
«Il
s’élèvera de faux Christs et de faux prophètes; ils feront des prodiges
et des miracles pour séduire les élus, s’il était possible. Soyez sur
vos gardes : je vous ai tout annoncé d’avance. »
(Luc 13 :
22)
Il est donc
vital de ne pas se laisser abuser par ce qui semblerait, de prime abord
venir du Seigneur. Parce qu’il ne s’agit plus ici d’un dérapage dont les
conséquences sont plus ou moins superficielles, mais d’un piège réel,
construit par l’ennemi pour tromper les chrétiens. L’intention de faire
tomber est délibérée, et les moyens utilisés copient ceux qu’utilise le
Saint-Esprit. Satan n’a jamais su que singer l’Eternel.
C’est aux
fruits que nous connaissons la qualité d’un arbre. C’est également aux
fruits que l’on peut reconnaître l’origine de certaines manifestations
spirituelles. Seulement ce constat peut être tardif, et entre temps bien
des dégâts peuvent être faits.
Dans sa
sagesse, le Saint-Esprit de Dieu distribue donc le don de discernement,
qui va déceler dès le début l’origine de certaines manifestations,
c’est beaucoup plus efficace.
Un exemple représente bien ce simulacre de Satan
pour faire croire qu’une manifestation vient du Seigneur. Nous
connaissons bien cet épisode vécu par Paul et Timothée à Philippes,
ville de Macédoine. Se rendant au lieu de prière, ils sont suivis par
une femme qui crie sur leur chemin « Ces
hommes sont les serviteurs du Dieu Très-Haut, et ils vous annoncent la
voie du salut »
(Actes 16 : 17).
Elle ne disait que la vérité. Cela faisait
plusieurs jours qu’elle « travaillait » apparemment pour le Seigneur.
Cependant, au verset précédant le texte nous dit que Paul avait décelé
chez cette femme un esprit de Python. Donc, il l’a fait se taire en
s’adressant directement à cet esprit : «... je
t’ordonne, au nom de Jésus-Christ, de sortir d’elle. Et il sortit à
l’heure même. »
(Actes 16 : 18)
Cette femme
était un canal de Satan pour préparer un piège. Probablement, le texte
ne le dit pas puisqu’elle a été démasquée avant de nuire, qu’il y aurait
eu une suite à ces cris, peut-être un scandale, ou un enseignement
mensonger...
Le
Saint-Esprit a révélé à Paul qu’il s’agissait d’un esprit de Python, et
non du Seigneur.
C’était utile
au temps des apôtres, cela l’est tout autant aujourd’hui, et le sera
encore plus lorsque Satan se déchaînera dans les tout derniers jours.
Mais, ne serions-nous pas, déjà, dans cette situation.