Avant de
remonter vers le Père, Jésus fait une déclaration étonnante, et en plus
une promesse, qui vont concerner tous les chrétiens de toutes les
générations.
« Cependant je vous
dis la vérité : il vous est avantageux que je m’en aille, car si je ne
m’en vais pas le Consolateur ne viendra pas vers vous ; mais si je m’en
vais je vous l’enverrai. »
(Jean 16 :
7).
Ce n’est pas
le cri de notre cœur. Nous aurions aimé que Jésus reste sur la terre,
nous aimerions qu’Il soit présent, physiquement, aujourd’hui. Parce que
nous nous sommes attachés à sa personne. Parce que nous savons ce qu’Il
a fait pour chacun de nous. Nous avons goûté à son amour, et nous
l’aimons. Notre attachement est spirituel mais aussi sentimental, et
cela est bien logique.
Mais, le
Saint-Esprit nous le connaissons moins. Il est pour beaucoup un Esprit,
certes, mais dépersonnalisé. Pourtant la Bible nous enseigne qu’Il est
une personne, et qu’Il est Dieu. Dans certains milieux on se pose la
question de savoir s’il n’est pas interdit de s’adresser à Lui dans la
prière. Nous disons qu’Il est Dieu, mais comme le disait un pasteur
protestant, lui aussi étonné par notre manque de compréhension, nous
pourrions réciter le credo avec ces mots « Je crois au Père, je crois
au Fils, mais j’ai peur du Saint-Esprit... ».
Ce n’est pas là ce que Jésus a voulu. « Il
vous est avantageux », c’est Lui qui
l’affirme. Et comme certainement les disciples, comme nous, s’étonnent
de cette affirmation, Il renforce ses propos par « je vous le dis en
vérité ».
Croyons-nous
au sérieux des propos de Jésus ou pensons-nous que notre intuition est
plus vraie ? Il semble, que sans nous l’avouer nous refusons d’entendre,
mais surtout de comprendre certains enseignements. Comme si un voile
venait s’interposer pour altérer le message.
Il est vrai
qu’au pays de Voltaire, peut-être plus qu’ailleurs, nous refusons ce qui
semble inconcevable à notre logique. Il semble que les chrétiens sont
également atteints par ce scepticisme, et minimisent les propos du
Seigneur. Est-ce pour ne pas entendre ce qu’ils refusent d’entendre ?
L’amour de Jésus, la croix, le salut nous acceptons, cela met en œuvre
une foi relativement facile. Mais la puissance de Dieu en nous, c’est
autre chose, a-t-on assez de foi pour passer de la théorie à la pratique
? En Esprit et en Vérité...
La promesse
de Jésus ouvre toute grande la porte pour la mise en pratique de notre
foi.
« Voici
les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon nom, ils
chasseront les démons, ils parleront de nouvelles langues ; ils
saisiront des serpents ; s’ils boivent quelque breuvage mortel, il ne
leur fera point de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les
malades seront guéris. »
(Marc 16 :
17-17).
Et c’est pour
cette raison qu’il nous est avantageux que Jésus soit remonté vers le
Père. Parce ce que l’œuvre du Saint-Esprit doit continuer ce qui a été
initialisé, non seulement notre rachat aux yeux du Père, mais notre
adoption. Cette nouvelle filiation engendre une conséquence impérative,
notre changement de nature.
Le chrétien
régénéré n’a pas qu’une foi contemplative, mais aussi une foi agissante.
C’est peut-être là, la clé de tous les problèmes liés à l’œuvre du
Saint-Esprit.
N’est-ce pas
Jésus qui dit «Quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi
sur la terre » (Luc 18 : 8). Autrement dit le Seigneur s’attend à en
trouver bien peu, même parmi son peuple. Nous pouvons en effet nous
poser la question.
La peur des
actes spirituels est fréquente. La simple imposition des mains, telle
qu’enseignée pour la guérison des malades, se pratique en secret, ou
même est refusée par beaucoup. Pourtant, Jacques la recommande. Alors
les autres manifestations spirituelles...
Les dons
spirituels ne sont pas sans importance. Ils ont une utilité qu’il est
bon de se rappeler.
« Or,
à chacun la manifestation de l’Esprit est donnée pour l’utilité
commune. »
(1Cor. 12 :
7). Il ressort de ce texte, qui s’adresse à l’ensemble des chrétiens
d’une ville, ici en l’occurrence Corinthe, mais à tous ceux qui en
prendrons connaissance par la suite, le principe élémentaire d’une
recherche de l’intérêt général de l'Eglise.
Il était
probablement nécessaire de faire cette mise au point à cette ville
éloignée de Jérusalem, et de culture si différente. Les juifs enseignés
par Jésus et les premiers disciples ont eu l’occasion à maintes reprises
de voir des miracles. Ils pouvaient comprendre sans difficulté qu’il
s’agissait d’œuvres accomplies pour manifester la gloire de l’Eternel.
Les Grecs,
quant à eux, étaient plus curieux d’expériences diverses. Ils avaient un
naturel pour le miraculeux, ils se seraient volontiers laissés entraîner
à rivaliser ou du moins à essayer. Il n’est pas étonnant que ce soit à
eux que Paul fasse la recommandation de ne pas chercher à « jouer » avec
les dons.
Ce serait une
dérive grave de croire que les dons sont une fin en soi. En aucun cas
il ne peut s’agir de cela, mais par contre, il s’agit d’un équipement
pour aider au développement de l’œuvre du Seigneur. C’est bien sûr dans
cette disposition d’esprit, et seulement comme cela que le Saint-Esprit
dispense ses dons.
L’intérêt commun peut cependant passer par
l’intérêt personnel, et cela n’est pas contradictoire. En effet l’un des
dons spirituels, le plus petit, c’est à dire le parler en langue, est
présenté par Paul, de cette façon « Celui
qui parle en langue s’édifie lui-même... »
(1Cor. 14 : 4). Mais nous verrons que
ce don peut aussi avoir une autre utilité, collective cette fois.
L’édification
personnelle est évidemment la préparation de base, avant l’édification
collective. On imagine mal en effet, une activité d’évangélisation sans
une préparation, une consolidation individuelle, de tous ceux qui vont
se mettre à l’œuvre. L’édification personnelle doit être recherchée par
tous les chrétiens, ce doit être un souci constant. Il n’est pas dit que
le parler en langue soit la seule source d’édification personnelle, mais
elle en est une, non négligeable.
A part cette
recherche personnelle, l’objet des dons est l’édification de l'Eglise.
« De
même vous, puisque vous aspirez aux dons spirituels, que ce soit pour
l’édification de l'Eglise que vous recherchiez à en posséder abondamment. »
(1Cor 14 :
12).
Loin d’être
une mise en garde contre les dons, loin de dire que ces dons ne sont pas
si importants que les corinthiens le prétendent, Paul confirme leur
motivation : pour l’édification de l'Eglise.
C’est à une
œuvre de développement interne des chrétiens, à une œuvre de croissance
spirituelle de l’assemblée, que Paul les exhorte. Une Fois encore, les
dons ne sont pas la finalité mais un moyen pour grandir avec le
Seigneur.
Les dons
spirituels sont en effet une source d’encouragements, mais aussi de
révélations spécifiques (jamais en contradiction avec le contenu de la
Bible) pour des besoins ciblés, des intérêts locaux ou pour apporter un
éclairage particulier à la connaissance.
Mais le
Saint-Esprit ne vise pas que le chrétien individuellement ou l'Eglise.
Le Saint-Esprit agit pour tous les individus. Le Seigneur veut qu’un
maximum d’hommes et de femmes soient sauvés. Pour cela Il est prêt à
utiliser des moyens dignes de sa puissance. Il laisse l’homme libre de
son choix, mais Il veut lui révéler sa nature.
« Mais,
comme quelques-uns restaient endurcis et incrédules, décriant devant la
multitude la voie du Seigneur, il (Paul)
se retira d’eux, sépara les disciples, et enseigna chaque jour dans
l’école d’un nommé Tyrannus. Cela dura deux ans, de sorte que tous ceux
qui habitaient l’Asie, Juifs et Grecs, entendirent la parole du
Seigneur. Et Dieu faisait des miracles extraordinaires par les mains de
Paul. Au point qu’on appliquait sur les malades des linges ou des
mouchoirs qui avaient touché son corps, et les maladies les quittaient,
et les esprits malins sortaient. »
(Actes 19 : 9-12).
Nous voyons
que le Saint-Esprit, pour convaincre un monde incrédule, n’hésite pas à
multiplier les miracles. Là encore, l’exercice des dons spirituels n’est
qu’un moyen pour amener à Jésus.
Le monde
aujourd’hui est plus incrédule que jamais, particulièrement en Europe,
et dans notre pays. Dieu reste le même, Lui ne change pas. Il n’y a
aucune raison d’imaginer que subitement le Saint-Esprit se serait lassé
dans sa mission. On ne pourrait être aussi affirmatif en ce qui concerne
les hommes...
Il faudrait
être aveugle pour ne pas réaliser qu’aujourd’hui, comme jamais par le
passé, Satan est à l’œuvre partout. Il étale sa puissance par des
manifestations spirites dans tous les milieux. Dès la petite école les
enfants sont visés.
Autrefois, il
n’y a que quelques années encore, la clientèle des diseuses de bonnes
aventures était pour l’essentiel des personnes en mal d’affection, des
personnes souvent fragiles. Actuellement des Entreprises affirment tenir
compte de l’astrologie lors de l’engagement de personnel. Des chefs
d’entreprises font appel à des devins dans l’espoir d’augmenter leur
chiffre d’affaires. Des hommes politiques reconnaissent consulter des
médiums pour les conseiller.
La
conséquence est dramatique. Les évêques italiens s’en sont alarmés,
parmi eux Corrado Balducci, qui dans son livre « Adorateurs du Diable et
rock satanique » (Téqui) a fait la révélation suivante : Turin est la
deuxième ville sataniste du monde, après Londres, et compterait 40 000
adeptes du diable. L’ensemble de l’Italie en compterait 60 à 70 000. Les
cultes sataniques ne sont que la forme ultime des pratiques magiques.
En
considérant aussi les formes inférieures de la magie (divination dans
ses différentes pratiques, spiritisme, chanelling, etc.) et ceux qui y
ont recours, un document épiscopal fait ressortir qu’environ 12 millions
d’italiens utilisent la magie.
Combien
d'hommes et de femmes, en France, sont pris dans le filet de l’ennemi ?
Pendant ce temps l'Eglise sommeille. Il semble qu’elle n’a pas mesuré
l’ampleur du désastre. Elle a oublié la puissance du Saint-Esprit, elle
hésite à relever le défi, Satan en profite. Il manifeste publiquement sa
force, pendant que l’on discute de l’actualité des dons...
Ce que le
Seigneur a besoin aujourd’hui ce sont des hommes et des femmes, qui
devenus fils et filles de Dieu par la nouvelle naissance, réalisent
qu’ils ont un devoir de prendre part dans les affaires du Père. Pas
seulement des chrétiens qui affirment croire en Dieu, mais des chrétiens
qui passent aux actes, non des œuvres, mais de la foi.
L’heure des
délivrances a sonné. En effet, plus que jamais, des personnes affluent
aux portes des églises, blessées, assujetties, liées, possédées. Elles
viennent avec un espoir, un besoin de délivrance ou de guérison. Elles
n’imaginaient pas les conséquences de leurs « expériences ». Elles sont
souvent investies par un esprit destructeur, suicidaire.
Si les
églises ferment la porte à ces gens, elles font le jeu de Satan. Mais si
elles les accueillent, il faut qu’elles soient équipées pour les aider.
Ce serait
folie d’imaginer que par nos ressources personnelles nous pouvons lutter
contre les forces diaboliques.
« Car
nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les
dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de
ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes. »
(Eph. 6 :
12 ».
Si nous ne
réalisons pas cette donnée fondamentale, nous n’avons pas encore réalisé
qu’elles sont les « affaires » de notre Père.
Nous avons
dit notre incapacité à lutter seuls, parce que nous connaissons nos
limites. Nous connaissons aussi, comme l’apôtre Paul, la résistance, la
contradiction, l’endurcissement des cœurs et l’incrédulité.
Seuls nous ne
pouvons rien faire ou faire très peu. Mais ne nous décourageons pas pour
autant.
« Le
Seigneur travaillait avec eux (les disciples), et confirmait la parole
par des miracles qui l’accompagnaient. »
(Marc 16 :
20).
Nous sommes
faibles, reconnaissons-le avec humilité, mais l’Esprit de Dieu est fort.
Si Satan sait imiter Dieu, par des manifestations de force, la vraie
force est en Dieu. Le Saint-Esprit utilise, comme des canaux, les
chrétiens qui veulent bien être remplis de sa puissance.