Bon nombre de chrétiens vivent dans la hantise de
la condamnation à cause de leurs péchés. Le poids de leurs fautes
provoque un traumatisme, parfois inconscient, souvent profond, qui loin
de les faire se rapprocher de Dieu, les en éloigne. En effet qui peut
supporter d’être torturé, surtout par ses propres erreurs.
Cette forme
de culpabilité ne vient pas de Dieu, mais de l’ennemi de Dieu. Jésus
nous apporte un message très différent « tes péchés te sont pardonnés »
(Luc 5 : 20). Il n’y a aucune autre réserve ou condition. L’enseignement
est simple : celui qui a la foi, et qui regrette ses péchés, c’est à
dire les confesse et s’en repent, celui-là est pardonné.
Tous ceux qui
vivent selon la nouvelle naissance ont la certitude du salut, c’est
Jésus non seulement qui le dit, mais qui a accompli cette œuvre de
réconciliation par son sacrifice.
Le pardon de
Dieu est une chose remarquable, qui peut paraître suffisante, mais qui
n’est qu’un aspect seulement de la bonté du Seigneur.
Plus que le
pardon, c’est une nouvelle filiation que l’Eternel nous accorde. Ceux
qui ont vécu l’adoption d’un enfant savent ce que cela représente :
c’est donner son nom, c’est la partie visible, mais aussi c’est partager
les biens de la famille en diminuant la part revenant aux autres
enfants. C’est encore accepter cette hérédité que l’enfant apporte, qui
n’est pas la nôtre, et qui souvent nous fait souffrir. C’est surtout
tisser des liens profonds d’intimité, comme avec ses enfants de chair.
Quand il s’agit d’un enfant qui a déjà quelques années cela est encore
plus vrai et combien délicat !
L’apôtre Jean
nous démontre cet amour de Dieu, que nous ne réalisons pas toujours dans
sa totalité « voyez quel amour le Père nous
a témoigné, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu »
(1jean 3 : 1).
Mais nous
savons aussi que les enfants adoptés ont toujours, un jour ou l’autre,
le désir de regarder en arrière, de retrouver leurs origines. Jésus nous
annonce que ce n’est pas seulement une adoption que le Père nous offre,
mais une nouvelle naissance. Nicodème, docteur en Israël ne comprenait
pas les paroles de Jésus. Nous ne réalisons pas toujours, nous non plus,
ce que cela implique.
Nous avons
tort de ne pas prendre au premier degré la réalité de notre filiation.
En effet, si nous réalisons pleinement ce cadeau extraordinaire de Dieu,
c’est toute notre vie qui est transformée, parce que nous partageons
quelque chose de divin, en nous, qui ne sommes pourtant que poussière.
Il n’est pas
étonnant que ce changement de nature s’accompagne d’enseignements
permanents. Quand un enfant adopté entre dans une famille, à plus forte
s’il est étranger, il faut tout lui réapprendre : parler notre langue,
mais aussi nos coutumes, nos façons de penser, la confiance...
C’est l’œuvre
du Saint-Esprit qui fait cette nouvelle éducation en nous. Un
enseignement superficiel ne suffit pas. L’apôtre Paul nous rappelle que
le baptême de l’Esprit c’est être « tous
abreuvés de l’Esprit »
(1 Cor 12 :12-13). Abreuvés ! Il
ne s’agit pas d’une petite mesure, mais d’une plénitude.
Le
Saint-Esprit nous le recevons tous lors de notre conversion, puisque
c’est Lui qui convainc de péché, mais la plénitude la vivons-nous ?
Le premier
Testament déjà nous apprend que le Saint-Esprit « enseigne »
(Proverbes 1 : 23). Paul dans son épître aux Romains nous dit aussi
qu’Il « agit »
(Rom. 5 : 5). C’est son œuvre dans l’homme et la femme « adoptés » par
Dieu, cette nouvelle éducation indispensable pour vivre la vie d’enfants
de Dieu.
Nous pouvons
accepter de différentes façons ce nouvel état. Tout comme un enfant
adopté peut se réjouir de sa situation ou au contraire, sinon la refuser
du moins se contenter de la subir et la rejetter plus tard. Selon son
choix il est évident que son adoption sera bien différente, difficile ou
rapide, un succès ou un échec. Parfois vécue comme un succès pendant un
temps, puis ressentie comme un échec parce que l’enfant décide de
retrouver ses racines et peut rejeter ceux qu’il ne considère pas comme
sa vraie famille...
Remarquez le
parallèle entre l’enfant adopté et le chrétien, parce qu’il y a une
très grande similitude. L’amour, en effet, n’est pas un sentiment
automatique, qui se commande par la seule raison. Il est possible que
l’enfant ne fasse que subir l’autorité parentale.
Jésus nous
dit «Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de
toutes tes forces »
(Mat. 22 : 37-38). Si nous recevons ce don divin
de devenir enfants de Dieu, il est possible que nos sentiments ne soient
pas prêts à vivre cet amour là. Peut-être simplement parce que mal
préparés, pas conscients de cette réalité, notre espérance se limite à
l’attente du pardon, et comme nous l’entendons quelquefois, « une place
de strapontin dans le ciel ferait déjà bien notre affaire ». Ceci relève
d’une belle humilité, mais c’est une méconnaissance de la volonté de
Dieu pour ses enfants.
Quelle
logique ou quelle science humaine pourrait nous préparer à cette
situation ? D’ailleurs insiste-t-on suffisamment sur cette réalité ou la
négligeons-nous, simplement parce que des responsables spirituels ne la
réalisent eux-mêmes pas très bien.
L’œuvre du
Saint-Esprit dans chacune de nos vies est essentielle pour nous
apprendre à aimer ce Dieu si merveilleux. L’amour filial pour Dieu n’est
pas un sentiment inné, en tout cas moins que sa crainte. Qui mieux que
le Saint-Esprit peut nous apprendre à aimer Dieu de toutes nos forces,
en nous révélant ses bontés, ses œuvres et aussi ses plans pour chacun
de nous.
Lorsque nous
aurons tissé ces liens d’amour, lorsque nous aurons compris que ce Dieu
que nous aimons de toutes nos forces n’est pas lointain, mais qu’Il est
notre Père, alors notre foi en Lui ne sera plus la même.
La foi en
Dieu est quelque chose de naturel. Toutes les civilisations, tous les
peuples se sont forgés une idée de Dieu à laquelle ils ont voulu croire.
Celui qui croit le plus en l’existence de Dieu c’est probablement Satan.
Seulement c’est tout autre chose que de croire ou d’avoir la foi.
Si l’on
interroge les Français dans la rue, certains vous diront croire en Dieu.
Comme ils sont en rupture, pour beaucoup, avec leur église de tradition,
ceux-là même ajouteront qu’ils croient en un Dieu Créateur. Mais si l’on
aborde le sujet du salut personnel, ils font preuve de beaucoup de
réserves, d’incertitudes sinon de doutes.
Ces gens
croient, mais n’ont pas la foi. Il y a en effet un monde entre ces deux
notions.
C’est Jésus,
rien d’étonnant à cela, qui donne la meilleure définition de la foi :
« Si vous aviez de la foi et que vous ne
doutiez pas, non seulement vous feriez ce qui a été fait à ce figuier,
mais quand vous diriez à cette montagne : Ote-toi de là et jette-toi
dans mer, cela se ferait. Tout ce que vous demanderez avec foi par la
prière, vous le recevrez »
(Mat. 21 : 21-22).
Il y a une
notion importante dans la foi, c’est qu’elle est agissante. C’est toute
la différence entre croire, comme à un fait historique, et participer à
l’action de Dieu. Quand Jésus nous fait cette révélation, Il utilise
deux conditions. Nous n’en retenons souvent qu’une seule, la plus simple
: « si vous aviez de la foi », mais Il place une deuxième condition « et
que vous ne doutiez pas ».
Nous nous
tromperions si nous croyions qu’il ne s’agit que d’une répétition, d’une
mauvaise construction grammaticale. Non, ces deux conditions sont
complémentaires. L’une concerne notre foi en Dieu, mais l’autre concerne
notre capacité de mettre cette foi en pratique. Il n’y a pas répétition
car l’une est fréquente chez le croyant, tandis que l’autre l’est
moins.
Il nous faut,
ici revenir à cette réalité de l’adoption en qualité d’enfants de Dieu.
C’est en saisissant cette promesse que nous pouvons, par les seuls
mérites de Jésus-Christ, et non par aucune de nos œuvres, devenir
partenaires actifs dans la Puissance de Dieu.
A quoi
servirait-il à Dieu de faire de nous ses enfants, si son objectif était
que nous soyons de simples marionnettes ?
N’importe
quel père normalement constitué est heureux et fier lorsqu’il voit son
fils ou sa fille emboîter le pas dans ses affaires, et qu’il voit son
enfant faire siennes ses œuvres.
Seulement il
est vrai, il faut un certain courage pour prendre cette initiative, le
rôle de marionnette est plus reposant, moins visible, moins risqué... et
demande moins de combats.
« ...et si
vous ne doutiez pas... ».
Ce qu’attend
le Seigneur, de chacun de ses enfants, c’est une foi d’anticipation. Une
foi qui met en mouvement, une foi qui se voit par des actions concrètes,
par des prises de responsabilités et pas seulement par des prises de
conscience. Ces actes, ces choix, bien évidemment c’est le Saint-Esprit
qui nous les enseigne. Il ne s’agit pas de nous transformer en des
petits dieux. Si le Seigneur met en nous cette nouvelle nature, tout Lui
revient, car tout Lui appartient.
N’oublions
pas que le premier, parce que principal enseignement de l’Esprit, c’est
la louange. La louange ce n’est pas essentiellement le groupe de chant
de l’église. C’est avant tout notre disposition de coeur.
Nous l’avons
déjà dit, l’homme ne sait pas naturellement louer Dieu. Or l’Eternel
aime la louange, et l’homme est appelé à louer «...
Que tout ce qui respire loue l’Eternel ! Louez
l’Eternel »
(Psa. 150). Nous développerons ce sujet dans le chapitre consacré à la
prière, mais disons le tout de suite, c’est dans la louange que le
chrétien rencontre Dieu. La louange est le moment privilégié, plus que
tout autre, pour recevoir par le Saint-Esprit, la connaissance de la
volonté de Dieu. D'où l’intérêt de ménager des temps importants de
louanges, qui sont bien plus efficaces que n’importe quels beaux
discours.
Si nous
disons que Dieu nous parle dans ces instants, qu’Il nous révèle sa
volonté, il faut aussi réaliser qu’Il nous donne les dons spirituels,
nécessaires au bon fonctionnement de l'Eglise.
La mise en
pratique de notre foi, la mise en œuvre de notre responsabilité en
qualité d’enfants de Dieu, commence lorsque nous sommes devenus
suffisamment mûrs spirituellement. Lorsque nous sommes devenus capables
de demander à notre Père les moyens de remplir notre mission.
Jésus nous a
promis des dons spirituels, l’apôtre Paul nous invite à les rechercher
« Recherchez l’amour. Aspirez aussi aux
dons spirituels, mais surtout à celui de prophétie. »
(1 Cor 14 : 1)
Nous restons
ici encore dans le concret. La foi en Dieu et en sa promesse ne peut pas
rester statique. Le Père ne nous appelle pas à rester dans la béatitude,
mais à entrer dans sa cause, dans son combat pour arracher à Satan le
plus possible d’hommes et de femmes.
Avec quel
équipement allons-nous au combat ? Serions-nous tellement orgueilleux
que nous pensons pouvoir mener ce combat sans les dons spirituels ?
Pourrions-nous affronter les puissances du malin sans l’assistance du
Saint-Esprit, pour nous dévoiler le plan de Dieu ? Quelle drôle d’armée
que seraient ces combattants sans ordres précis, sans entraînement
particulier et sans informations !
Ne serait-ce
pas quelque part une raison de la faiblesse de beaucoup d’églises ?
Alors réalisons ce réveil au sujet de l’œuvre du Saint-Esprit, et osons
demander à notre Père simplement ce qu’Il nous a promis, et faisons
ainsi Sa volonté.
L’enseignement de l’Esprit ne s’arrête pas là. Jésus nous a rappelés les
deux commandements résumant toute la loi : Tu aimeras le Seigneur de
toutes tes forces, mais aussi : « Tu
aimeras ton prochain, comme toi-même. »
(Mat. 22 : 39-40)
Il y a
plusieurs façons de concevoir l’amour pour les autres :
Nous le
concevons peut-être comme une obligation, le Seigneur l’exigeant. Ce
peut-être aussi par intérêt, car cela facilite les relations, la paix.
Mais il se trouve aussi des personnes qui ont cette disposition de cœur
d’aimer les autres. Les bénévolats sociaux ne sont pas rares, où hommes
et femmes se dévouent sans compter, qu’il s’agisse d’œuvres chrétiennes
ou d’œuvres laïques. Nous savons bien que les œuvres ne sauvent pas,
mais reconnaissons avec humilité le travail désintéressé de ceux qui s’y
emploient.
Nous pouvons
revenir encore une fois à cette image de l’adoption, et au travail de
l’Esprit Saint dans nos vies.
Si notre
adoption est réussie, nos pensées, nos désirs deviennent ceux du Père.
L’amour de Dieu pour les hommes se traduit par une volonté absolue
d’offrir le salut à tous ceux qui l’acceptent. Si mes pensées deviennent
celles de Dieu, cela se traduit par le souci constant du salut des
autres.
L’amour du
prochain, que nous devons manifester, devient donc la projection de la
volonté du Père dans mon cœur. C’est une métamorphose fondamentale, le
résultat de l’action du Saint-esprit se manifestera de façon visible,
par les fruits de l’Esprit.
Les mobiles
ne seront ni la contrainte, ni la peur de déplaire à Dieu, mais
simplement la connaissance de la pensée de Dieu que nous faisons nôtre.
Notre
relation avec Dieu devient donc très différente que par le passé,
puisque maintenant nous sommes « reconnus » par Lui comme enfants, et
donc héritiers. D’adoptés, situation déjà enviable, mais comme nous le
relevions quelquefois malheureusement mal vécue, nous devenons « nés de
nouveau » ce qui est une situation filiale définitive.
Nos relations
avec les autres sont complètement nouvelles, puisque désintéressées et
dans l’objectif d’amener à Dieu. Dès lors, il n'est pas étonnant que
dans sa première épître aux Thessaloniciens, l’apôtre Paul donne cet
ordre déconcertant « Soyez toujours
joyeux »
(1Thes. 5 : 16-24).
La source des
conflits est presque toujours liée à des intérêts contradictoires,
l’orgueil, l’égoïsme... Si la pensée de Dieu envahit notre cœur, elle
élimine ces sentiments, et la paix peut s’installer.
Ne rêvons
pas, tous les conflits ne seront pas éliminés, Satan s’agite et veille à
détruire la pensée de Dieu dans nos cœurs. Il saura encore créer des
attaques, mais sans lendemain. Il saura encore insuffler le doute et le
trouble, mais il n’ira pas plus loin que la longueur de sa chaîne, parce
qu’une autre promesse vient conforter toutes celles déjà énumérées.
« CELUI
QUI VOUS A APPELES EST FIDELE, ET C’EST LUI QUI LE FERA. »
(1 Thes. 5 : 24)
Conclusions
sur ce chapitre :
Les « vrais adorateurs » sont ceux qui allient la connaissance de Dieu
aux actes. Il ne s’agit pas ici simplement de bonnes œuvres, mais de
vivre autrement.
Accepter
cette nouvelle naissance, c’est être renouvelé par le Saint-Esprit.
Alors la connaissance de Dieu prend une dimension insoupçonnée, parce
que nous entrons dans SA SAGESSE.
Le Seigneur
nous offre une nouvelle dimension, celle de l’Esprit. Notre foi en est
modifiée, bien plus affermie. Notre amour pour Dieu se trouve porté
dans une dimension jusqu’ici inconnue « la louange pour le Seigneur »
et devient notre naturel. Nos relations avec les autres changent
également.
Le chrétien
né de nouveau reçoit alors cette promesse : il est scellé dans le Livre
de vie, c’est à dire assuré de son salut. Cette promesse ne
s’adresse pas aux « chrétiens de tradition » ou d’apparence, mais à ceux
qui sont nés de l’Esprit.
Conscient de
sa nouvelle filiation, comme enfant de Dieu, et abreuvé par le
Saint-Esprit, il est appelé à participer aux dons spirituels, et donc à
les rechercher.
Quelle
merveilleuse métamorphose que de vivre cette nouvelle naissance !