Sous
l’inspiration du Saint-Esprit, l’apôtre Paul met les chrétiens de
Rome en garde contre ceux qui, tout en se réclamant du nom de Christ,
« servent non le Christ notre Seigneur, mais leur ventre ».
Ces
paroles sous la plume d’un autre auteur pourraient être considérées comme
dures, injustes, dépourvues de charité chrétienne. Or, c’est par une charité
bien comprise pour les frères de Rome que l’apôtre émet ce jugement sévère
sur « ceux qui causent des divisions et des scandales ». En même temps, il
résout pour nous le grave problème de l’unité chrétienne.
LE PROBLEME DE L’UNITÉ
CHRÉTIENNE
Ce
problème est d’actualité. Depuis la fondation de l’Alliance Evangélique
Universelle en 1846, les chrétiens réels et de nom se sont intéressés, puis
préoccupés, finalement passionnés pour cette question. Elle est à l’ordre du
jour dans toutes les grandes dénominations. L’histoire récente du
mouvement œcuménique et les publications religieuses en témoignent.
Cette
question est aussi d’une grande importance. Elle se pose sur le plan
mondial. Les grandes conditions militaires, politiques, économiques opèrent
sur une échelle de plus en plus grande. Parallèlement, la question
religieuse ne se limite plus au plan local, régional ou national, mais par
le développement des missions et des communications, le monde religieux tout
entier, catholique et protestant, se penche sur ce problème.
Enfin, cette question est très discutée. Pendant que nous assistons à des
mouvements d’unification, nous sommes les témoins de séparation
retentissantes. Presque toutes les grandes dénominations ont connu des
schismes dans ces dernières décennies. Les partisans de l’unité à tout prix,
de l’unité extérieure, matérielle, administrative doivent faire face à
l’opposition de plus en plus forte des partisans de l’unité doctrinale et
spirituelle véritable.
On a
beaucoup parlé du « scandale de nos divisions » et on peut lire couramment
dans les journaux religieux des phrases ainsi conçues : « Les chrétiens
doivent reconnaître que la division est un péché. »
Jésus-Christ Lui-même n’a-t-il pas affirmé qu’il n’y aurait « qu’un seul
troupeau, un seul berger » (Jean 10:16), et que déjà « un seul est votre
Maître, mais pour vous, vous êtes tous frères » (Matthieu 23:8). Cette
préoccupation revient au moment solennel où il demande à son Père : « Qu’ils
soient un » (Jean 17:22).
Il
semble bien que l’apôtre Paul lui aussi, abhorre les schismes. Ses écrits
confirment cette pensée : « Il y a un seul corps, et un seul Esprit ; » « Il
y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême » (Ephésiens 4:4,5)
« vous appliquant à conserver l’unité de l’esprit par le lien de la paix »
(Ephésiens 4:3). L’apôtre signale d’ailleurs les causes de ces divisions. Ce
sont la distinction des jours, l’abstention de certains aliments, les
« questions folles et absurdes », « l’orgueil », « la maladie des questions
oiseuses et des disputes de mots », « l’esprit de parti », « la jalousie »,
tout cela est condamnable en soi et dans ses conséquences. Il n’en sort que
des querelles, des disputes, des divisions. Aussi ne sommes-nous nullement
étonnés des paroles da notre texte : « Je vous exhorte, frères, à prendre
garde à ceux qui causent des divisions et des scandales. » Mais l’unité
véritable et spirituelle de l’église locale ne peut être assurée que par sa
pureté. Une première démarche s’impose contre les fauteurs de division : la
répréhension. Si cette démarche n’a pas de suite, le seul moyen efficace
contre ces disputes, reste l’exclusion. L’église locale a le devoir
d’exercer la discipline pour maintenir son unité. « Otez le méchant du
milieu de vous » (1 Corinthiens 5:13).
Cependant, dans bien des cas, les coupables échappent à l’exercice de la
discipline en la paralysant par l’accroissement de leur nombre ou de leur
influence ou en trompant la vigilance de l’Eglise. Que faut-il faire alors ?
Ce même Paul qui abhorre les divisions, ordonne aux chrétiens fidèles et
pieux : « Eloignez-vous d’eux ! » (Romains 16:17)
L’unité véritable de l’église locale ne peut alors être sauvegardée qu’au
prix de la séparation.
Après
avoir flétri les divisions, Paul exige maintenant la séparation. Après le
scandale des divisions, le scandale des alliances.
LA CULPABILITE DE
CERTAINES ALLIANCES
Les
partisans de l’union à tout prix commettent la grave erreur d’appliquer
invariablement les textes de la Bible sur l’unité à tous ceux qui de près ou
de loin se réclament de Christ. Or, logiquement, ils ne s’appliquent qu’aux
disciples véritables, à ceux qui sont entrés dans le royaume de Dieu par la
nouvelle naissance et non à ceux qui sont entrés dans une organisation
ecclésiastique en vertu de leur naissance physique. II y a deux humanités,
l’humanité du premier Adam et l’humanité du second Adam. On peut passer de
la première à la seconde, grâce à Dieu. Mais les instructions, les
exhortations des épîtres ne s’adressent qu’à ceux qui ont passé des ténèbres
à la lumière, de l’esclavage de Satan à la liberté glorieuse des enfants de
Dieu. La Parole de Dieu établit nettement la distinction.
Notre
Dieu est un Dieu qui sépare. A l’aube de l’histoire du monde, Il sépare les
ténèbres de la lumière. Dans l’Ancien Testament, Dieu donne des instructions
jusque dans le domaine du régime alimentaire, certains animaux sont purs,
d’autres impurs. Il interdit tout contact et toute alliance de son peuple
avec les païens. Dans la nouvelle Alliance, le mur de séparation entre juifs
et païens est bien renversé par l’œuvre du Calvaire. Car ils ont tous péché,
« il n’y a plus ni juif, ni Grec... » (Galates 3:28). Ce mur est remplacé
par un abîme actuel et définitif, plus infranchissable encore entre les
croyants et les rebelles. C’est la personne et l’œuvre de Christ qui
provoquent la séparation. Ne l’a-t-il pas lui-même annoncé ? « Ne pensez pas
que je sois venu apporter la paix sur la terre. Je suis venu apporter non la
paix, mais l’épée ... » (Matthieu 10:34)
Paul
ne contredit pas le Maître. Tout en proclamant qu’il n’y a qu’un seul pain
et qu’un seul corps au sein de l’église, il admet l’existence de la « table
du Seigneur » et de la « table des démons » (1 Corinthiens 10:21). « Quelle
association peut-il y avoir entre la justice et l’iniquité ? Quelle part le
fidèle a-t-il avec l’infidèle ? ... C’est pourquoi sortez du milieu d’eux,
dit le Seigneur, séparez-vous d’eux et ne touchez point à ce qui est impur
... » (2 Corinthiens 6:15-17).
Cette
séparation demeure jusqu’à la fin. L’abîme infranchissable existe dans
l’au-delà. L’Apocalypse proclame à sa dernière page : « Dehors seront les
chiens, les magiciens, les impudiques, les meurtriers, les idolâtres, tous
ceux qui aiment et pratiquent le mensonge. » (Apocalypse 22:15)
De sa
première page jusqu’à sa dernière, la Bible nous décrit un Dieu qui sépare.
LA PIERRE DE TOUCHE
Le
chrétien placé dans la complexité de la situation religieuse actuelle peut
se demander : « Quand la séparation s’impose-t-elle ? » Paul répond encore
par notre texte à cette préoccupation : Quand il y a opposition à
l’enseignement reçu par les chrétiens de Rome. Les vrais coupables ne sont
pas ceux qui se séparent, mais bien ceux qui provoquent les séparations par
un enseignement nouveau. Cette opposition à l’enseignement reçu se manifeste
dans tous les domaines de la révélation biblique.
L’ E
c r i t u r e. - Les chrétiens de Rome avaient appris que « toute L’Ecriture
est divinement inspirée » (2 Timothée 3:16) qu’il ne passera pas de la loi
ni un iota, ni un trait de lettre, jusqu’à ce que tout soit accompli. Les
faux docteurs enseignent maintenant que l’Ancien Testament est un tissu de
légendes et de mythes populaires, que la Bible n’est pas la Parole de Dieu,
mais que la Parole de Dieu est dans la Bible. « La Bible n’est pas le
message de Dieu mais simplement le lieu où Dieu parle à l’homme ».
« Eloignez-vous d’eux... »
D i e
u. - Les chrétiens de Rome avaient appris que Dieu, créateur des cieux et de
la terre, s’intéressait à ses créatures individuellement. Il est
transcendant pour le monde, il n’est immanent que pour ses enfants. Les faux
docteurs annoncent maintenant un Dieu trop éloigné pour s’intéresser à ses
créatures ou un Dieu immanent à toutes ses créatures. Ils enseignent la
paternité universelle de Dieu et se refusent à croire que beaucoup ont
« pour père le diable » (Jean 8:44). Ils se moquent d’ailleurs de l’idée de
Satan, qu’ils qualifient de moyenâgeuse. « Eloignez-vous d’eux... »
C h r
i s t. - Les chrétiens de Rome avaient appris que Jésus a été « établi avec
puissance Fils de Dieu par sa résurrection », (Romains 1:4), qu’il reviendra
pour juger les vivants et les morts. Les nouveaux docteurs enseignent que
Jésus est le Fils de Dieu de la même manière que nous le sommes, n’a-t-il
pas dit aux juifs mêmes que leur loi disait : « Vous êtes des dieux » ?
(Jean 10:34). Jésus disent-ils, a été le meilleur des hommes, partageant
cependant les ignorances et les erreurs de son temps, et après sa mort il
est déjà revenu spirituellement dans la prédication des apôtres.
« Eloignez-vous d’eux ... »
L a r
é d e m p t i o n. - Les chrétiens de Rome avaient appris qu’ils étaient
« justifiés gratuitement par sa grâce, au moyen de la rédemption accomplie
en Jésus-Christ, que Dieu a établi comme victime expiatoire par la foi en
son sang ». (Romains 3:25). Les nouveaux docteurs enseignent que nous sommes
justifiés au moyen des œuvres, que l’idée d’expiation est abominable et que
la prédication du sang est une religion d’abattoir et de boucherie. Aussi
ont-ils expurgé certains de leurs cantiques qui parlaient du sang.
« Eloignez-vous d’eux ... »
La c
o n v e r s i o n. - Les chrétiens de Rome avaient appris que sans la
nouvelle naissance on ne pouvait « voir le Royaume de Dieu » (Jean 3:3), que
le vieil homme devait être crucifié et enseveli, qu’un homme nouveau devait
ressusciter avec Christ. Les nouveaux docteurs enseignent maintenant que
c’est par le baptême et la confirmation des vœux de baptême qu’on entre dans
l’Eglise, que les sacrements nous procurent le pardon et les grâces, ou que
par l’amélioration de nos habitudes, l’éducation et le changement des
conditions sociales, les hommes allaient devenir des créatures idéales.
« Eloignez-vous d’eux ... »
L e b
a p t ê m e. - Les chrétiens de Rome avaient appris que le baptême était
l’immersion des seuls croyants, un symbole de la mort à soi-même et de la
résurrection en nouveauté de vie (Romains 6:4). Les nouveaux docteurs
enseignent maintenant que le baptême peut être une aspersion, une infusion
des nourrissons, comme moyen de grâce ou comme signe de l’alliance de grâce.
« Eloignez-vous d’eux ... »
L’ E
g l i s e . - Les chrétiens de Rome avaient appris que l’Eglise était la
compagnie exclusive des rachetés, de croyants véritables, des « bien-aimés
de Dieu » (Romains 1:7 ; Colossiens 3:12), des « élus saints. » Les nouveaux
docteurs enseignent que l’Eglise est la compagnie des personnes qui vivent
dans une même circonscription ou qui sont des descendants des mêmes ancêtres
religieux. « Eloignez-vous d’eux... »
L’ é
g l i s e lo c a l e. - Les chrétiens de Rome avaient appris que l’église
locale était un corps dont Christ est la tête, une institution divine, à la
fois moyen et but de l’action divine dans le monde. Les nouveaux docteurs
enseignent maintenant que les églises locales sont des branches
d’organisation nationale ou internationale avec ses chefs terrestres. Ou
encore que toute église locale n’est qu’une organisation humaine qui entrave
l’unité des vrais croyants. « Eloignez-vous d’eux... »
L e r
o y a u m e d e D i e u. - Les chrétiens de Rome avaient appris que « le
royaume de Dieu consiste dans la justice, la paix et la joie par le
Saint-Esprit » (Romains 14:17), que le royaume est spirituel et qu’on y
adhère individuellement. Les nouveaux docteurs enseignent que les hommes
doivent établir « le royaume de Dieu » sur la terre par la justice sociale
et une répartition plus équitable des biens, proclamant ainsi leur propre
royaume matérialiste et collectif. « Eloignez-vous d’eux... »
Que
d’opposition à l’enseignement de Christ proclamé par les apôtres dans leurs
prédications ou leurs épîtres. Nous n’avons pas, et de loin, épuisé la liste
des erreurs et des fausses doctrines contraires aux Ecritures. Mais cette
sélection doit nous suffire pour tracer notre ligne de conduite.
MEMBRES FIDELES D’EGLISES
INFIDELES
Les
membres fidèles des églises qui tolèrent ces faux docteurs, ou qui sont
contrôlés par eux, partagent leur responsabilité et désobéissent à l’ordre
formel de Dieu : « Eloignez-vous d’eux ... » C’est heureusement sans le
vouloir, mais malheureusement sans le savoir qu’ils se trouvent dans le camp
des ennemis de Dieu. L’adversaire les a aveuglés et séduits. Ces faux
docteurs ne demandaient au début qu’à être tolérés dans les églises et les
facultés de théologie. Ils invoquaient la charité chrétienne jusqu’au moment
où, devenus les plus forts, ils ont engagé le combat et remporté la
victoire, Ils ont obtenu le contrôle des grandes organisations et des
facultés de théologie. En l’espace de quelques décennies des dénominations
entières ont été infectées de modernisme. Pour sauver la façade et cacher
leur jeu, ces ennemis de Jésus-Christ font tout pour garder les vrais
croyants avec eux. La séduction de l’ennemi est tellement subtile que ces
croyants pleins d’illusions disent : « Si nous partons, que restera-t-il ? »
Il resterait une situation claire et nette sans équivoque dangereuse et qui
contribuerait à démasquer l’ennemi plus facilement et à le combattre avec
plus d’efficacité. Ces croyants font donc plus de mal que les ennemis
déclarés de la croix en soutenant par leur présence, par leur temps, par
leur argent, par leur force, la cause de l’Adversaire, la faisant paraître
bonne.
EGLISES FIDELES DANS
UNE ORGANISATION INFIDELE
Il
est des églises locales qui demeurent dans l’enseignement reçu par les
chrétiens de Rome, mais elles sont affiliées à une organisation
ecclésiastique nationale ou internationale qui se trouve dans le camp de
l’ennemi. Récemment l’organisation à laquelle est affiliée une communauté
évangélique de notre ville est entrée dans la Fédération Evangélique Suisse.
L’auteur de l’article annonçant cet événement se félicite que la demande
d’admission de son organisation a été accueillie favorablement et se réjouit
de la possibilité de « collaborer avec les autres à l’œuvre de Christ ».
Cette expression couvre cependant une terrible séduction de l’abîme, car
dans cette même Fédération se trouvent des églises livrées au libéralisme.
A son
tour, cette Fédération fait partie du Conseil Oecuménique qui a comme but
d’unir toutes les « Eglises » appelées chrétiennes, libérales ou non, dont
les destinées sont entre les mains de présidents dont certains sont
incroyants et même blasphémateurs, désireux d’établir le royaume de Dieu sur
la terre, par des réformes sociales et d’incorporer dans une seule
« Eglise » protestants, catholiques orthodoxes et romains, quelles que
soient leurs nuances doctrinales. (Dans Preaching in a Revolutionary Age,
l’évêque méthodiste Oxnam, un des premiers présidents du Conseil
Oecuménique, écrit : « Hugh Walpole, dans Wintermoon, raconte l’histoire
d’un père et de son fils à l’église ... Le garçon entend parler du Dieu
terrible qui envoya des plaies à son peuple et créa des serpents brûlants
pour l’assaillir. Cette nuit ... le garçon mit son bras autour du cou de son
père pour l’attirer à lui en disant : Papa, tu hais Jéhovah, moi aussi. J’en
ai horreur, sale brute (dirty bully). Nous ne pouvons nous imaginer
Dieu - poursuivit l’évêque - comme un terrible être vengeur ... Ce n’est pas
étonnant que l’honnête garçon pouvait dire avec une répugnance
justifiée « sale brute »).
Le
seul fondement théologique de ce mouvement se trouve dans l’article I de sa
Constitution. « Le conseil œcuménique des Eglises est une association
d’églises qui acceptent notre Seigneur Jésus-Christ comme Dieu et Sauveur. »
Cette base a été modifiée à New Dehli (1961) comme suit : « Le conseil
œcuménique est une association fraternelle d’Eglises qui confessent le
Seigneur Jésus-Christ comme Dieu et Sauveur selon les Ecritures et
s’efforcent de répondre ensemble à leur commune vocation pour la gloire du
Seul Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit. » Cela ne veut pas dire que le C. O.
E. soit devenu plus évangélique car les 36 églises qui ont voté contre cette
modification de la base continuent de faire partie de l’organisation.
Tel
quel, cet unique article de foi paraît biblique, mais chaque église-membre
est autorisée à interpréter cette base à sa manière. Ainsi Jésus peut être
Dieu au même titre que les juifs de son temps (cf. : plus haut) et Sauveur
par son exemple d’altruisme et de courage en face de la souffrance, nous
sauvant ainsi de notre égoïsme et de notre lâcheté.
Une
Eglise fidèle à l’Evangile affiliée directement ou indirectement à une
organisation qui est elle-même moderniste, a la même responsabilité qu’un
chrétien fidèle au sein d’une fausse église, parce qu’elle contribue à
accréditer, par sa fidélité un mouvement infidèle et qu’elle le soutient par
sa présence et par sa participation aux entreprises communes.
L’HORIZON S’ASSOMBRIT
Ces
églises soutiennent un mouvement qui combat le christianisme vraiment
évangélique par l’imprimé, la parole et l’action. N’a-t-on pas vu récemment
refuser à des missionnaires fidèles l’accès à certains champs de travail
(Afrique du Sud et Indes), par suite d’un avis défavorable de représentants
du mouvement œcuménique que les autorités avaient consultés ? Ce mouvement
mondial présente un grave péril pour la foi évangélique et pour la liberté
de ceux qui la professent. Le jour viendra sans doute où même dans nos pays
nous connaîtrons la tyrannie d’une super-Eglise qui ne tolèrera aucune
dissidence, Dès à présent, la seule hérésie reconnue par ce mouvement est la
non-collaboration.
Avant
que vienne ce jour mauvais et pour freiner sa venue, nous devons prendre
nettement position maintenant et ne pas participer aux œuvres des ténèbres,
mais secouer le joug étranger ou refuser de nous y soumettre.
Nous
ne pouvons sans doute pas arrêter le cours des événements mais aujourd’hui
encore nous pouvons nous désolidariser des ennemis de l’Evangile déguisés en
anges de lumière, utilisant même les paroles du Christ : « Qu’ils soient un
... » pour couvrir leur infidélité et leur mensonge.
Sans
doute, l’infidélité progressera, le mouvement d’union se précipitera
jusqu’au moment où l’homme de péché sera assis dans le temple de Dieu se
proclamant lui-même dieu. L’antéchrist ne sera pas antireligieux, il se
proposera lui-même comme objet d’adoration à ses sujets et ceux qui ne
porteront pas « la marque de la bête » ne pourront ni acheter ni vendre. La
dissidence sera ainsi châtiée.
LA VICTOIRE FINALE
Mais
prenons courage, Paul affirme : « Le Dieu de paix écrasera bientôt Satan
sous vos pieds. » L’image est saisissante. Ce n’est pas le Dieu de justice
ou de sainteté, mais le « Dieu de Paix » qui écrasera Satan. Une paix
véritable ne peut être obtenue que par la destruction du mensonge et de
l’injustice. La vérité et la justice triompheront : Mais Dieu ne le fait pas
sans nous. Il écrasera Satan sous « nos pieds ». Aussi entrevoyons-nous le
rôle de première importance que joue notre témoignage dans cette victoire
finale. « Il a été précipité, l’accusateur de nos frères, qui les accusait
jour et nuit devant notre Dieu. Ils l’ont vaincu par le sang de l’Agneau et
par la parole de leur témoignage : ils n’ont point aimé leur vie, ils n’ont
pas reculé devant la mort » (Apocalypse 12 :10).
Jude
nous exhorte à combattre pour « la foi, une fois pour toutes, transmise aux
saints » (Jude 3). Puisse notre exemple stimuler ceux qui hésitent et qui
boitent, à marcher résolument dans les voies du Seigneur, sur les sentiers
de la justice et de la vérité !
« Relevez donc vos mains défaillantes et
vos genoux qui fléchissent. Dirigez vos pas dans le droit chemin afin que le
pied qui est boiteux, au lieu de se démettre entièrement, soit guéri »
(Hébreux 12:12-13).
Frédéric Buhler
Septembre 1953