Aux lecteurs :
Chers amis,Peut-�tre pourrait-on prendre la derni�re encyclique
papale, Caritas in Veritate, pour une v�ritable bombe
id�ologique. Cependant, si on �tudie l�histoire de la papaut�,
et si on conna�t son obsession du pouvoir mondial, on n�est pas
�tonn� outre mesure. La papaut� a pr�par� un programme pour les
Nations Unies, pour les institutions �conomiques, et pour les
institutions financi�res internationales. Le pape pr�conise la
mise en place d�une nouvelle instance gouvernementale qui
chapeautera ces groupes et leur imposera ses d�cisions ; il
entend que ce nouvel organisme ait des pouvoirs remarquablement
�tendus. La situation appara�t dans toute sa gravit� quand on
consid�re l�ensemble complexe des doctrines sociales catholiques
sur lesquelles s�appuie cette encyclique : la papaut� est en
train de les concr�tiser dans le domaine s�culier. Il nous faut
examiner ces documents, d�montrer le caract�re pernicieux de ces
doctrines, pour �viter que les nations et les peuples
n�abandonnent � leur insu au Vatican le contr�le des questions
temporelles et religieuses. L�article ci-dessous donne une id�e
g�n�rale des principales tactiques servant � promouvoir les
doctrines sociales catholiques ; la r�cente encyclique papale Caritas
in Veritate fait partie de cet ensemble. Cette �tude
s�intitule : � Le programme politique, �conomique, et religieux
du pape � l��chelle mondiale. � Nous estimons que cette �tude
est l�une des plus importantes que nous ayons jamais publi�es :
veuillez donc la diffuser aupr�s du plus grand nombre possible
de chr�tiens, car beaucoup d�entre eux auraient besoin d��tre
�clair�s sur ces questions. Si possible, veuillez aussi
l�afficher sur votre blog ou sur votre site Internet.
Bien � vous, dans la gr�ce et la toute-puissance du Seigneur,
Richard Bennett
Le 29 juin 2009, le pape Beno�t XVI a publi� une nouvelle encyclique intitul�e Caritas in Veritate [La charit� dans la v�rit�] (1). Ce document est destin� non seulement aux catholiques, mais encore � � toutes les personnes de bonne volont� �. Le pape ne s�adresse pas seulement aux membres de l��glise romaine, mais encore � tous ceux qui professent que la justice, l�int�grit� et l�amour sont le fondement �thique du bien-�tre de l�humanit�. Pour amener les non catholiques � adh�rer � sa pens�e, le pape interpelle les responsables et les adeptes de toutes les croyances religieuses et de tous les dogmes sociaux, quelles que soient leurs opinions en mati�re de politique ou d��conomie. Beaucoup d��vang�liques professants cautionnent d�j� activement la Rome papale. Par exemple, une conf�rence presbyt�rienne qui doit se tenir en janvier 2010 pr�voit de pr�senter � un �clairage sur les raisons qui font que les protestants se convertissent � l��glise de Rome � ; elle se propose � d��tudier l�influence du Concile de Vatican II, pour recevoir des le�ons des communaut�s catholiques romaines � (2). Une cinquantaine de livres abordant ce sujet sont disponibles sur l�Internet ; l�un d�eux d�clare : � Si vous adh�rez � la foi baptiste ou �vang�lique� apprenez de quelle mani�re le catholicisme corrige et accomplit bien des aspects de cette th�ologie � (3). La papaut� va de l�avant, se livrant � un dialogue strat�gique pour rallier � son point de vue tous les r�gimes civils et toutes les grandes institutions religieuses de la terre.
Caritas in Veritate s�inscrit dans tout un ensemble : ce n�est que l�addition la plus r�cente au vaste corpus de la doctrine sociale catholique romaine. La papaut� n�a jamais cess� de peaufiner cet outil qu�est sa doctrine sociale, dans le but d��tablir un contr�le spirituel et temporel sur toutes les nations.
Depuis bien des si�cles, l�obsession de la papaut� est de contr�ler le monde. C�est encore le cas aujourd�hui. Le pouvoir papal ne prit son essor qu�apr�s la d�sint�gration de l�Empire romain ; il n�aurait pas pu le faire avant. Malgr� les atroces pers�cutions des premiers si�cles, les croyants bibliques ne renonc�rent jamais � leur foi, ce qui entra�na des bouleversements dans les structures de l�autorit� imp�riale. Ainsi en 313 l�empereur Constantin fit du christianisme la religion officielle de l��tat. D�s lors, les chr�tiens eurent un statut l�gal dans l�empire. Constantin organisa la nouvelle religion officielle en �tablissant quatre grandes provinces sur le mod�le militaire. Au cinqui�me si�cle, l�empire romain se trouvant d�stabilis�, les autorit�s consult�rent les �v�ques du pays, surtout celui de Rome, ce qui permit aux �v�ques d�exercer une influence sur le plan civil. Au sixi�me si�cle, l�empereur Justinien s�effor�a de se servir de l��tat eccl�sial � chr�tien � comme d�une influence stabilisante pour �viter la d�sint�gration de l�empire romain, qui avait �t� �tabli et maintenu par la force des armes. En l�an 538 de notre �re, l��dit de Justinien proclama que l��v�que de Rome �tait � le chef de toutes les saintes �glises � (4). Il porta ainsi l��v�que de Rome � la t�te de l��tat-�glise dans chacune des quatre grandes provinces que comprenait l�empire de Rome. D�s l�an 800, la supr�matie avait chang� de camp : ce fut le pape, chef religieux du Saint Empire romain, qui posa la couronne imp�riale sur la t�te de Charlemagne.
Hildebrand, le pape Gr�goire VII, �tablit fermement l�autorit� l�gale du droit canonique, de mani�re � l�incorporer au syst�me juridique de la civilisation occidentale. Hildebrand revendiquait pour ses enseignements une autorit� divine, et au cours des si�cles qui suivirent, la papaut� surpassa les rois et les princes dans sa lutte pour exercer l�autorit� supr�me sur le Saint Empire romain. Les papes Innocent III et Boniface VIII �tendirent la strat�gie d�Hildebrand � tout ce Saint Empire romain. Le r�le d�Innocent III consista surtout � faire des Croisades, qui jusque l� avaient servi � combattre l�Islam, un instrument contre ceux que la papaut� appelait � les h�r�tiques �. L��glise catholique romaine faisant partie des autorit�s civiles, elle avait le pouvoir de d�finir et d�enseigner la foi chr�tienne. De ce fait, tout ce que la papaut� appelait � h�r�sie � devint une offense civile, et les autorit�s civiles avaient le droit d�imposer la religion de l��tat. Ainsi l�Inquisition, de sinistre m�moire, pers�cuta � partir de 1203 les Albigeois, des croyants bibliques alors prosp�res (5). L�Inquisition, cet outil sanglant par lequel la Papaut� imposa la soumission tant aux rois qu�au commun des mortels, s�vit en Europe pendant plus de six cents ans. Plus de cinquante millions de personnes furent tortur�es et mises � mort, et leurs terres et leurs biens furent confisqu�s au profit du tr�sor papal (6). Personne n��tait exempt.
Au seizi�me si�cle apparurent les premiers signes du d�mant�lement du Saint Empire romain. � la fin du dix-huiti�me si�cle il semblait an�anti. La puissance de la papaut� et de son instrument, l�Inquisition, avait �t� vaincue par la red�couverte de la Bible et du v�ritable �vangile biblique qui fit la force de la R�forme du seizi�me si�cle. Le Saint Empire romain et l�Inquisition semblaient bien finis lorsqu�en 1798 l�arm�e napol�onienne envahit le Vatican et d�tr�na Pie VI. C��tait la fin du Saint Empire romain proprement dit, car la papaut� avait perdu jusqu�au dernier vestige du territoire qui faisait d�elle une puissance civile. D�s lors, elle �tait priv�e de la puissance militaire et de l�infrastructure permettant � une autorit� civile de s�imposer au travers de ses inquisiteurs.
La papaut� se pr�pare maintenant � exercer une autorit� morale et judiciaire
Le gouvernement mondial que cherche � promouvoir Beno�t XVI rendrait � la papaut� son autorit� morale et judiciaire. Il s�agit d�une organisation mondiale civile regroupant des nations membres, toutes �gales entre elles quant � leur statut et � leurs pouvoirs. Cette organisation civile doit avoir au-dessus d�elle une organisation politique qui la gouvernera, et qui fera appliquer par le biais des lois civiles les doctrines sociales catholiques. La papaut� continue de donner forme � son projet pour r�aliser ce programme, mais dans une large mesure sa strat�gie et sa pratique sont d�j� � l��uvre dans le monde.
Premi�rement, l��glise catholique romaine revendique toujours pour chacun ses papes, assis sur le tr�ne de St. Pierre, le titre de � Vicaire de Christ � (7). � ce titre le pape s�attribue le droit et le devoir de juger tout un chacun, et le droit de juger toutes les institutions, des plus petites jusqu�aux plus grandes. Dans le Droit canonique actuel, le Canon 1405 stipule que le pape a le droit de juger ceux qui occupent les offices civils les plus �lev�s. Le Canon 333, section 3, proclame que � Contre une sentence ou un d�cret du Pontife Romain, il n�y a ni appel ni recours. � L�encyclique Quadragesimo Anno de Pie XI fait partie du corpus de la doctrine sociale catholique. Elle proclame : � Mais avant d'aborder ces explications, Nous devons rappeler tout d'abord le principe, d�j� mis en pleine lumi�re par L�on XIII, que Nous avons le droit et le devoir de Nous prononcer avec une souveraine autorit� sur ces probl�mes sociaux et �conomiques � (9). Ces documents, et bien d�autres encore, d�clarent avec insistance que la papaut� actuelle a le droit et le devoir se prononcer en tant qu�autorit� supr�me sur les questions sociales et �conomiques.
Deuxi�mement, le projet papal exigera un nouvel ordre social conforme � la doctrine sociale catholique romaine. Cet ordre social ne s�applique pas � la papaut� elle-m�me, qui passe pour avoir �t� divinement institu�e � d�en haut �, comme elle le dit elle-m�me. Mais elle s�applique � tous les peuples, � tous les la�cs catholiques, et � toutes les structures civiles s�culi�res, dites � d�en bas �. Distinguer entre ce qui proc�de � d�en haut � et � d�en bas � est essentiel pour la papaut�.
La nouvelle structure sociale comprendra tous les �tres humains dans le domaine temporel. Dans sa r�cente encyclique, Beno�t XVI cite Paul VI et pr�cise : Le d�veloppement authentique de l�homme concerne unitairement la totalit� de la personne dans chacune de ses dimensions (10). Il d�clare en outre : � La v�rit� du d�veloppement r�side dans son int�gralit�: s�il n�est pas de tout l�homme et de tout homme, le d�veloppement n�est pas un vrai d�veloppement � (11). Ce que les croyants bibliques ne comprennent pas toujours, c�est que � tout l�homme � et � tout homme � dans le domaine temporel devront se conformer aux plans de gouvernement mondial �labor�s par les papes de Rome, et appliqu�s par les �tats nations et l�organisme directeur qui chapeautera ces derniers.
Conformit� obligatoire
Pour mettre en �uvre ce programme, le Compendium de la doctrine sociale de l��glise explique d�j� certaines des conditions qui seront requises. Par exemple, il ne sera permis � personne de s�abstenir de coop�rer au � bien commun �. Voici la d�finition officielle de ce � bien commun � :
De la dignit�, de l�unit� et de l��galit� de toutes les personnes d�coule avant tout le principe du bien commun, auquel tout aspect de la vie sociale doit se r�f�rer pour trouver une pl�nitude de sens� Par � bien commun � on entend : � cet ensemble de conditions sociales qui permettent, tant aux groupes qu�� chacun de leurs membres, d�atteindre leur perfection de fa�on plus totale et plus ais�e �� De fait, le bien commun peut �tre compris comme la dimension sociale et communautaire du bien moral (12).
L�encyclique Caritas in Veritate r�clame souvent la libert� pour � la personne humaine � � titre individuel, et pour la papaut�. Mais c�est l� un faux-semblant : personne ne restera libre dans la sph�re temporelle. Le Compendium d�clare en effet : Le bien commun engage tous les membres de la soci�t� : [dans le domaine temporel] aucun n�est exempt� de collaborer selon ses propres capacit�s, � la r�alisation et au d�veloppement de ce bien � (13). De plus, la propri�t� priv�e et tous les biens d�pendront des directives papales d�terminant si ces choses servent ou non au � bien commun �. L�encyclique Caritas in Veritate est dans le droit fil de ce Compendium, qui d�finit la position de Beno�t XVI :
La mise en �uvre concr�te du principe de la destination universelle des biens, selon les diff�rents contextes culturels et sociaux, implique une d�finition pr�cise des modes, des limites et des objets� S�il est vrai que tous naissent avec le droit � l�usage des biens, il est tout aussi vrai que, pour en assurer un exercice �quitable et ordonn�, des interventions r�glement�es sont n�cessaires, fruits d�accords nationaux et internationaux, ainsi qu�un ordre juridique qui d�termine et sp�cifie cet exercice (14.
La
citation pr�c�dente a d�j� de quoi effarer, mais il y a pire :
La tradition chr�tienne n�a jamais reconnu le droit � la propri�t� priv�e comme absolu ni intouchable : � Au contraire, elle l�a toujours entendu dans le contexte plus vaste du droit commun de tous � utiliser les biens de la cr�ation enti�re ; le droit � la propri�t� priv�e est subordonn� � celui de l�usage commun, � la destination universelle des biens � (15).
L�id�e selon laquelle � les biens sont destin�s � tous � est l�un des principes fondateurs du marxisme. Il a �t� pratiqu� par tous les r�gimes communistes en Union Sovi�tique, en Cor�e du Nord, en Chine, en Yougoslavie, � Cuba, en Hongrie, etc. Le Compendium poursuit :
L�enseignement social de l��glise exhorte � reconna�tre la fonction sociale de toute forme de possession priv�e, avec une r�f�rence claire aux exigences incontournables du bien commun�La destination universelle des biens comporte, pour leur usage, des obligations de la part de leurs propri�taires�Il s�ensuit un devoir de la part des propri�taires de ne pas laisser improductifs les biens poss�d�s, mais de les destiner � l�activit� productive, notamment en les confiant � ceux qui ont le d�sir et la capacit� des les faire fructifier (16).
Les nouvelles connaissances techniques et scientifiques doivent �tre mises au service des besoins primordiaux de l�homme, afin que le patrimoine commun de l�humanit� puisse progressivement s�accro�tre. La pleine mise en pratique du principe de la destination universelle des biens requiert par cons�quent des actions au niveau international et des initiatives programm�es par tous les pays (17).
Remarquons que ces enseignements catholiques sur l��conomie, la redistribution des richesses et la justice sociale �manent d�une institution qui est l�une des premi�res puissances mondiales dans les domaines de l�industrie et de la finance. La papaut�, qui est internationale, veut exercer une influence croissante sur le plan international.
Bien s�r, la doctrine sociale catholique n�envisage pas un �tat communiste, ni un �tat providence, parce qu�elle veut que tous les biens, y compris la propri�t� priv�e, soient au service des autorit�s civiles. � ces autorit�s d�indiquer comment ces biens doivent �tre utilis�s, � quel moment, et par qui. La papaut� comprend, il est vrai, qu�une population n�acceptera pas volontiers qu�un gouvernement ait autorit� sur ses biens personnels. Toutefois, avec le temps, si on enseigne � cette population qu�il est de son devoir de contribuer au � bien commun �, on peut s�attendre � ce qu�elle parvienne � l�accepter. On tol�re donc encore certains �carts par rapport � la participation, mais vraisemblablement il n�en sera plus ainsi lorsque des mesures correctives efficaces pourront �tre mises en place.
Le d�passement des obstacles culturels, juridiques et sociaux, qui s�interposent souvent comme de v�ritables barri�res dress�es contre la participation solidaire des citoyens au sort de leur communaut�, requiert une �uvre d�information et d��ducation. En ce sens, tous les comportements qui incitent le citoyen � des formes de participation insuffisantes ou incorrectes et � la d�saffection r�pandue pour tout ce qui concerne la sph�re de la vie sociale et politique doivent �tre consid�r�es avec une certaine inqui�tude (18).
Malgr� de fr�quentes
allusions � la libert�, la nouvelle structure sociale catholique
romaine impose de nombreux param�tres d�niant � l�individu la
possibilit� de choisir dans les divers domaines de l�existence.
Une restructuration des Nations Unies
La nouvelle structure sociale qu�envisage Rome comprend aussi un programme pour les plus hautes instances gouvernementales dans le domaine temporel. Dans ce but, quand le pape Jean-Paul II prit la parole aux Nations Unies en 1995, il appela cette institution � r�viser ses positions. Il l�appela � cesser se voir dans un r�le purement administratif, � cesser de promouvoir toutes les nations comme un simple ensemble de nations. Il l�appela � les consid�rer comme une famille de nations, ce qui est un concept bien diff�rent (19). L�id�e de famille implique une structure d�autorit� : les parents forment et surveillent chaque membre, en dirigeant son d�veloppement individuel. L�id�e d�une famille des nations implique un concept semblable. En 1995, Jean-Paul II avait donc publiquement pos� les bases de la r�cente encyclique de Beno�t XVI.
De plus, toutes les nations membres doivent jouir d�un statut d��galit�, et �tre chapeaut�es par une organisation gouvernementale civile. Cette �galit� se fonde sur le concept de � la dignit� de la personne humaine �, donc sur � les droits humains �. Constamment, en mati�re de doctrine sociale dans le catholicisme, on fait appel � la notion de � dignit� de la personne humaine �.
Les principes permanents de la doctrine sociale de l��glise constituent les v�ritables fondements de l�enseignement social catholique : � savoir le principe de la dignit� de la personne humaine� sur lequel reposent tous les autres principes et contenus de la doctrine sociale, ceux du bien commun, de la subsidiarit�, et de la solidarit�. (20).
La subsidiarit� consiste en r�alit� � confier une question donn�e � l�autorit� comp�tente la moins centralis�e. Cela signifie que l�autorit� centrale a une fonction subsidiaire, et s�occupe exclusivement de questions qui ne pourraient pas �tre trait�es par des instances locales. En vertu de ce principe, l�occident reconna�t � l�individu le droit et la libert� de se gouverner lui-m�me ; en g�n�ral on appelle cela l�autonomie (21). En vertu du m�me principe, l�instance imm�diatement au-dessus, c�est � dire le mari avec l�aide de sa femme (22) dirige sa propre maisonn�e, ainsi que ses propres int�r�ts financiers. � un �chelon plus �lev�, la soci�t� reconna�t le gouvernement civil (23). Selon la Bible, le gouvernement civil a re�u le pouvoir de faire respecter par la force les lois civiles, et de prot�ger ses citoyens en faisant la guerre aux ennemis de la nation. Les actions charitables n�incombent donc pas l�gitimement au gouvernement civil. Elles rel�vent l�gitimement des individus et de l��glise.
Dans sa derni�re encyclique, cependant, le pape se sert du concept de � subsidiarit� � : mais ce concept ne s�applique pas � la papaut�. Il �crit :
Le principe de subsidiarit�, expression inalt�rable de la libert� humaine, est, � cet �gard, une manifestation particuli�re de la charit� et un guide �clairant pour la collaboration fraternelle entre croyants et non croyants. La subsidiarit� est avant tout une aide � la personne � travers l�autonomie des corps interm�diaires. Cette aide est propos�e lorsque la personne et les acteurs sociaux ne r�ussissent pas � faire par eux-m�mes ce qui leur incombe et elle implique toujours que l�on ait une vis�e �mancipatrice qui favorise la libert� et la participation en tant que responsabilisation. La subsidiarit� respecte la dignit� de la personne, en qui elle voit un sujet toujours capable de donner quelque chose aux autres (24).
Le pape donne l�impression que la papaut� elle-m�me accepte le principe de subsidiarit� et le met en pratique. En fait, dans son enseignement officiel comme dans sa pratique, il n�en est rien. Sur les individus et sur les droits fondamentaux de la famille, la papaut� revendique un pouvoir qu�elle ne se prive pas d�exercer. Par ses lois sur le mariage, sur la validit� de ce dernier et sur son annulation, elle revendique l�autorit� absolue sur les familles (25). Le Code de Droit canonique actuel d�clare dans le canon 1671 : � Les causes matrimoniales des baptis�s rel�vent de droit propre du juge eccl�siastique. � Dans le canon 1142, le pape stipule que � Le mariage non consomm� entre des baptis�s ou entre une partie baptis�e et une partie non baptis�e peut �tre dissous par le Pontife Romain pour une juste cause, � la demande des deux parties ou d'une seule, m�me contre le gr� de l'autre. �
Ce ne sont l� que deux canons sur plus de cent dix, par lesquels l��glise romaine r�glemente la vie familiale des catholiques de par le monde (26). Il est donc �vident que les d�clarations papales sur la subsidiarit� et � l�expression inalt�rable de la libert� humaine � sont une simple ruse, une strat�gie dissimulant ses intentions r�elles. De m�me, tout en parlant de � la souverainet� des gouvernements �, la papaut� revendique pour elle-m�me l�autorit� sur les nations de la terre enti�re. Pour le pape Beno�t XVI, le principe de subsidiarit� n�est qu�une fa�ade derri�re laquelle il s�emploie � exercer un pouvoir sur les familles et sur les nations. Au moyen de longues phrases et d�une terminologie ad�quate, le pape cherche � s�duire les autorit�s du monde, pour mettre en �uvre sa politique vaticane.
L�id�e directrice de cette r�cente encyclique est de � r�former � les Nations Unies, les institutions �conomiques et la finance internationale, pour qu�une autorit� nouvellement �tablie puisse en toute l�galit� imposer la doctrine sociale du pape aux nations du monde entier. Tel est le sens de la partie 67 :
Face au d�veloppement irr�sistible de l�interd�pendance mondiale� l�urgence de la r�forme de l�Organisation des Nations Unies comme celle de l�architecture �conomique et financi�re internationale en vue de donner une r�alit� concr�te au concept de famille des Nations, trouve un large �cho�Une telle Autorit� devra �tre r�gl�e par le droit, se conformer de mani�re coh�rente aux principes de subsidiarit� et de solidarit�, �tre ordonn�e � la r�alisation du bien commun, s�engager pour la promotion d�un authentique d�veloppement humain int�gral qui s�inspire des valeurs de l�amour et de la v�rit�. Cette Autorit� devra en outre �tre reconnue par tous, jouir d�un pouvoir effectif pour assurer � chacun la s�curit�, le respect de la justice et des droits. Elle devra �videmment poss�der la facult� de faire respecter ses d�cisions par les diff�rentes parties, ainsi que les mesures coordonn�es adopt�es par les divers forums internationaux� Le d�veloppement int�gral des peuples et la collaboration internationale exigent que� soit finalement mis en place un ordre social conforme � l�ordre moral et au lien entre les sph�res morale et sociale, entre le politique et la sph�re �conomique et civile que pr�voyait d�j� le Statut des Nations Unies (27).
Cet appel du pape pour
une r�forme des Nations Unies, des institutions �conomiques et
de la finance internationale dans la soumission � une nouvelle
autorit� universelle vient un peu plus d�un si�cle apr�s la
publication de la nouvelle doctrine sociale catholique. Il
importe que les nations fortes soient rabaiss�es au m�me niveau
�conomique que les nations du tiers-monde. Mais il existe encore
de nombreux capitalistes qui tenteront d�emp�cher une
redistribution de leurs biens. Les gouvernements nationaux du
monde sont encore dirig�s par leurs lois internes et doivent
encore rendre des comptes au niveau national. Aussi la papaut�
veut-elle instaurer une autorit� civile mondiale, une autorit�
� qui devra �videmment poss�der la facult� de faire respecter
ses d�cisions par les diff�rentes parties � (� 67). Cela veut
dire que malgr� tous ses discours sur la paix, la papaut� entend
bien �tablir une nouvelle autorit� civile universelle, dot�e de
pouvoirs coercitifs pour contraindre efficacement toutes les
nations � appliquer les d�cisions du pape. En dernier ressort,
c�est le pape, le pr�tendu � Vicaire de Christ � et le Vatican
qui feront savoir ce qu�est � un ordre social conforme � l�ordre
moral et au lien entre les sph�res morale et sociale �. Pour ce
qui est de la politique, de l��conomie, et du gouvernement civil
� tous les niveaux (en somme, dans tout le domaine temporel) la
nouvelle autorit� temporelle universelle imposera ces
d�clarations papales. � la lumi�re de l�ensemble des doctrines
sociales catholiques, le paragraphe 67 de Caritas in Veritate
fait bien ressortir l�obsession de la papaut�, � savoir le
contr�le du le monde entier.
Une strat�gie d�encerclement
La papaut� met en �uvre une strat�gie d�encerclement classique afin de parvenir � ses fins. Comme nous l�avons montr� ci-dessus, elle se sert en m�me temps des gouvernements civils et des la�cs catholiques. Avec le pape comme autorit� supr�me du magist�re catholique, voici ce que l��glise catholique romaine d�cr�te au sujet des la�cs catholiques :
Dans les t�ches d��vang�lisation, c'est-�-dire d�enseignement, de cat�ch�se et de formation que suscite la doctrine sociale de l��glise, celle-ci est destin�e � tout chr�tien [catholique]�
La doctrine sociale implique �galement des responsabilit�s relatives � la construction, � l�organisation et au fonctionnement de la soci�t� : obligations politiques, �conomiques, administratives, c'est-�-dire de nature s�culi�re, qui appartiennent aux fid�les la�cs, et non pas aux pr�tres ni aux religieux. Ces responsabilit�s reviennent aux la�cs d�une fa�on sp�cifique, en raison de la condition s�culi�re de leur �tat de vie et du caract�re s�culier de leur vocation : � travers ces responsabilit�s, les la�cs mettent en pratique l�enseignement social et accomplissent la mission s�culi�re de l��glise (28).
Le t�moignage de la charit� du Christ � travers des �uvres de justice, de paix et de d�veloppement [telles que la doctrine sociale du catholicisme les d�finit] � est important. C�est sur ces enseignements importants que se fonde l�aspect missionnaire de la doctrine sociale de l��glise en tant que composante essentielle de l��vang�lisation. La doctrine sociale de l��glise est annonce et t�moignage de foi [en l��glise catholique romaine (29)] C�est un instrument et un lieu indispensable de l��ducation de la foi (30).
La papaut� ne m�che pas ses mots en se pronon�ant sur cette question : � En tant que partie int�grante de l�enseignement moral de l��glise, la doctrine sociale rev�t la m�me dignit� et poss�de la m�me autorit� que cet enseignement. Elle est un Magist�re authentique, qui exige l�acceptation et l�adh�sion des fid�les � (31). Tout la�c catholique est donc tenu d��vang�liser en enseignant et en pratiquant la doctrine sociale catholique, partout dans la soci�t� s�culi�re, sous peine d�excommunication. Autrement dit, la papaut� dispose d�une cinqui�me colonne fiable dans toutes les nations o� se trouvent des catholiques.
La vision de la papaut� est d�user de son � droit divin � afin d�organiser tout le genre humain, par tous les moyens n�cessaires, et de le faire participer � sa � vision divine �, puisque
Quand elle est inspir�e et anim�e par la charit�, l�action de l�homme contribue � l��dification de cette cit� de Dieu universelle vers laquelle avance l�histoire de la famille humaine. Dans une soci�t� en voie de mondialisation, le bien commun et l�engagement en sa faveur ne peuvent pas ne pas assumer les dimensions de la famille humaine tout enti�re, c�est-�-dire de la communaut� des peuples et des Nations, au point de donner forme d�unit� et de paix � la cit� des hommes, et d�en faire, en quelque sorte, la pr�figuration anticip�e de la cit� sans fronti�res de Dieu (32).
Conclusion
Organiser � la communaut� des peuples et des Nations, au point de donner forme d�unit� et de paix � la cit� des hommes �, c�est travailler � mettre en place un pi�ge redoutable. Le Seigneur J�sus a d�clar� on ne peut plus clairement que son royaume n�est pas de ce monde (Jean 18:36). Notre Seigneur a accompli toute justice en ce qui concerne la crainte de Dieu et l�ob�issance � sa loi. Il est �vident que le royaume du Seigneur J�sus-Christ est de nature c�leste ; il n�est pas une organisation terrestre mondialis�e. Ceux qui croient r�ellement dans le Seigneur J�sus-Christ vivent en ce monde comme lui-m�me a v�cu. Ils sont dans le monde, sans �tre du monde. Mais le royaume du pape romain appartient � ce monde. La Rome papale impose aux hommes un joug politique, �conomique, et religieux. Les d�clarations papales que nous venons d�examiner ne peuvent se comprendre qu�� la lumi�re des desseins tenaces de la papaut� en vue d�une h�g�monie mondiale. Elles pr�supposent que le royaume de Dieu a pris la forme de l��glise catholique romaine. Voil� qui est en accord avec le Cat�chisme de l��glise catholique : � L��glise [catholique romaine] est le germe et le commencement de ce Royaume. Ses clefs sont confi�es � Pierre � (33). De telles d�clarations officielles papales sont une injure au Seigneur J�sus-Christ et � son �uvre de r�demption. Elles sont aussi un affront au Saint-Esprit, qui a pour minist�re de convaincre le monde de p�ch�, de justice, et de jugement. Sous l�inspiration du Saint-Esprit, l�ap�tre Paul �crit : � La col�re de Dieu se r�v�le du ciel contre toute impi�t� et toute injustice des hommes qui retiennent injustement la v�rit� captive � (Romains 1:18). Qui donc sera capable de supporter le feu d�vorant de la col�re �ternelle de Dieu ? Mais la bonne nouvelle est que de sa main viennent aussi la foi personnelle et le salut : � Dieu l�a �lev� par sa droite comme Prince et Sauveur, pour donner � Isra�l la repentance et le pardon de ses p�ch�s � (Actes 5:31). L��criture proclame : � Crois au Seigneur J�sus, et tu seras sauv�. � Le Seigneur lui-m�me d�clare : � Celui qui croira et qui sera baptis� sera sauv�, mais celui qui ne croira pas sera condamn� � (Marc 16:15). Le Seigneur fera toujours mis�ricorde � ceux qui se tournent vers lui dans la foi en le priant de leur pardonner leurs p�ch�s. Il s�est �cri� : � Venez � moi, vous tous qui �tes fatigu�s et charg�s, et je vous donnerai du repos � (Matthieu 11:28). En pr�sence du Dieu tr�s saint, nous dit la Bible, l�individu est sauv� par la gr�ce seule, par la foi seule, en Christ seul. Par cons�quent, tout honneur, toute gloire, et toute louange reviennent � Dieu seul !
Notes :
- Version fran�aise de l�encyclique Caritas in Veritate : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/encyclicals/documents/hf_ben-xvi_enc_20090629_caritas-in-veritate_fr.html Toutes les citations de cette encyclique proviennent de cette m�me source.
- Voir www.auburnavenue.org/pastorsconference/index.html
- Voir www.amazon.com/gp/richpub/.../3MNVVUE0HW2NSR
- LeRoy Edwin Froom, The Prophetic Faith of our Fathers, 4 vols. (R & H 1950, 1978) Vol 1, pp. 511-513.
- Voir notre DVD 605 Ann�es d�Inquisition avec sous-titres en fran�ais : http://video.google.com/videoplay?docid=-2587948385138027838&ei=hgADS97lK6Os2wLQqOmWBg&q=Fran%C3%A7ais+Berean+Beacon#
- John Dowling, The History of Romanism (Vance Publications 2002, 1845) Bk. 8, Ch. 1, pp. 542-543.
- Cat�chisme de l'�glise Catholique, � 882, Centurion/Cerf/ Fleurus-Mame/Librairie �ditrice Vaticane, Paris, 1998. Toute autre citation du Cat�chisme de l��glise Catholique est tir�e de ce m�me ouvrage.
- Code de Droit canonique, http://www.vatican.va/archive/FRA0037/_INDEX.HTM Les autres citations du Code de Droit canonique proviennnent de la m�me source.
- Encyclique Quadragesimo Anno, Pie XI, 15 mai 1931, Paragraphe 41. Voir http://www.vatican.va/holy_father/pius_xi/encyclicals/documents/hf_p-xi_enc_19310515_quadragesimo-anno_en.html et http://lesbonstextes.ifastnet.com/pxiquadragesimoanno.htm (� 27, caract�res gras ajout�s.)
- Encyclique Caritas in Veritate, � 11.
- Encyclique Caritas in Veritate, � 18.
- Compendium de la doctrine sociale de l��glise catholique, http://www.sacerdoce.fr/page-10088-quatrieme-chapitre.html
- Compendium, section 167. Dans le pr�sent article, les �l�ments soulign�s correspondent aux italiques de l�original. Les caract�res gras sont ajout�s.
- Compendium, section 173.
- Compendium, section 177.
- Compendium, section 178.
- Compendium, section 179.
- Compendium, section 191.
- Jean-Paul II, Discours � la Cinquanti�me Assembl�e G�n�rale de l�Organisation des Nations Unies, http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/speeches/1995/october/documents/hf_jp-ii_spe_05101995_address-to-uno_fr.html
- Compendium, section 160.
- Voir 1 Timoth�e 3:4-5 ; 2 Pierre 1:5-8 ; Proverbes 16:32.
- Voir Psaume 101 ; �ph�siens 6:1-4 ; 1 Timoth�e 3:4-5.
- Voir Romains 13:1-4 ; 1 Pierre 2:13-14. C�est la pr�rogative de Dieu que de faire des lois qui lient la conscience, pour que l�homme rende � � C�sar ce qui est � C�sar, et � Dieu ce qui est � Dieu � (Marc 12:17).
- Encyclique Caritas in Veritate, � 57.
- Voir � Le D�cret de L�on XIII � dans The Christian Faith in the Doctrinal Documents of the Catholic Church, Neuner et Dupuis, �diteurs, (Cork, Mercier Press, 1967, Paragr. 1821.) Voir aussi : Code de Droit canonique, http://www.vatican.va/archive/FRA0037/_INDEX.HTM Les autres citations du Droit canonique proviennent de cette m�me source.
- Ces lois sont tellement d�taill�es qu�elles sont organis�es en chapitres. Voir les canons 1055 � 1165.
- Encyclique Caritas in Veritate, � 67.
- Compendium, section 83.
- Cat�chisme de l'�glise Catholique, �� 168,169, 181.
- Encyclique Caritas in Veritate, � 15. Voir �galement Justice dans le monde, Synode Mondial des �v�ques Catholiques, section 58 : � La liturgie que nous pr�sidons, et qui est au c�ur de la vie eccl�siale, peut grandement contribuer � �duquer en vue de la justice� La liturgie de la parole, la cat�ch�se et la c�l�bration des sacrements ont le pouvoir de nous aider � d�couvrir l�enseignement des proph�tes, du Seigneur et des Ap�tres sur la justice. La pr�paration au bapt�me est le d�but de la formation de la conscience chr�tienne. La pratique de la p�nitence doit mettre en valeur la dimension sociale du p�ch� et du sacrement. L�Eucharistie, enfin, forme la communaut� et la met au service du peuple. � http://catholicsocialservices.org/print/49
- Compendium, section 80.
- Caritas in Veritate, � 7.
- Cat�chisme, � 567.
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Richard Bennett, Association �Berean Beacon�, http://www.bereanbeacon.org/
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