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La papaut� s�appr�te � reconqu�rir l�Angleterre

Source : http://www.bereanbeacon.org/articles_french/La_papaute_s_apprete_a_reconquerir_I_Angleterre.pdf
Transmis par Liliane Fleurian le 06/09/2010

  Richard Bennett Former Roman Catholic Priest

Le fruit des travaux de John Henry Newman

Richard Bennett

 

Quatre cent soixante-dix-sept ann�es ont pass� depuis qu�en 1533 le roi Henry VIII  divor�a d�avec sa premi�re �pouse, la catholique espagnole Catherine d�Aragon, afin d��pouser Anne Boleyn.  Jean-Henri Merle d�Aubign�, cet historien respect�, d�crit le contexte de ce divorce :

� Il avait fallu � la papaut� tout le septi�me si�cle pour conqu�rir la Grande-Bretagne chr�tienne� La lutte que la Grande-Bretagne dut soutenir plus tard pour se lib�rer du pouvoir qui l�asservissait depuis neuf si�cles fut l��uvre positive de la R�forme, c�est-�-dire la remise en lumi�re de la v�rit� et de la vie si longtemps obscurcies� L��uvre n�gative de la R�forme, sa lutte avec la papaut�, n�est pas centr�e sur ce divorce, qui fournit seulement une occasion : ce fut l�instauration m�me de cette opposition, avec ses cons�quences capitales. Le divorce entre Henri Tudor et Catherine d�Aragon est secondaire, mais le divorce entre l�Angleterre et la papaut� fut un �v�nement de premi�re importance, une des grandes lignes de partage des eaux de l�histoire� ï¿½ (1).

Henri VIII voulait une �glise qui lui accorderait le divorce d�sir�. Il voulait aussi la libert� financi�re vis-�-vis de l��glise romaine. Cependant, en 1529 le cardinal catholique Wolsey disposait de pouvoirs �tendus en Angleterre, allant jusqu�� d�fier le roi Henry VIII lui-m�me. Aussi le roi con�ut-il le projet de lib�rer le clerg� de l�autorit� papale pour le ramener sous l�autorit� royale. Cela ne pouvait se faire par un simple d�cret royal, en raison de principes constitutionnels d�j� �tablis. Le clerg� devait donc s�affranchir lui-m�me de son asservissement � la Rome papale (2).  Providentiellement, William Tyndale venait de terminer sa traduction anglaise du Nouveau Testament : d�s 1526, des marchands allemands se charg�rent de la transporter d�Anvers jusqu�en Angleterre, o� on la lisait avidement. L�Angleterre se pr�parait ainsi � rejeter le joug de la Rome papale pour rendre � Dieu un culte conforme � la libert� biblique.

 

            Malgr� la rupture politique entre Henry VIII et la Rome papale, le roi adh�rait encore aux doctrines catholiques romaines. Il comprit cependant qu�il pouvait utiliser � ses propres fins politiques ce mouvement de la R�forme qui prenait de l�ampleur. Si les v�rit�s bibliques qui fondent la R�forme atteignaient, dans une certaine mesure, toutes les couches de la soci�t�, le clerg� lui-m�me pourrait se d�tacher des dogmes de Rome, et donc du contr�le papal. Mais Henry VIII n�entendait pas affranchir le clerg� anglais du contr�le qu�il exer�ait lui-m�me en tant que souverain de son pays.

 

            Par la suite, Henry VIII nomma Thomas Cranmer Archev�que de Cantorb�ry, c'est-�-dire primat d�Angleterre (3). Cranmer fut le principal r�dacteur de la confession de foi de l��glise anglicane, � Les Trente-neuf Articles ï¿½, qui v�hiculent une doctrine solidement chr�tienne. Ces articles furent diffus�s peu apr�s la mort d�Henry VIII (4). L�assembl�e �piscopale de l��glise d�Angleterre les ratifia une premi�re fois en 1553, puis de mani�re plus formelle en 1562. Ces articles affirment qu�en mati�re de salut, l�autorit� supr�me appartient � la Bible seule ; ils d�finissent clairement le salut comme un don de Dieu accord� par la gr�ce seule, re�u par la foi seule, en Christ seul. Ces Trente-neuf Articles r�cusent donc les doctrines et les pratiques de l��glise catholique.

 

            Constamment, depuis le jour o� Henry VIII mit fin � l�asservissement de l�Angleterre au pape, le Vatican a cherch� � saper l�influence religieuse et politique de l��glise d�Angleterre et du monarque du Royaume-Uni. La visite que le Pape se propose de faire en septembre 2010 est dans le droit fil de cette politique vaticane s�culaire. En d�cidant de b�atifier John Henry Newman au cours de cette visite, ce qui est une d�marche parfaitement typique du catholicisme romain, le pape Beno�t XVI monte une offensive pour d�montrer au monde entier que le Royaume-Uni revient sous le joug catholique romain. Le pape serait alors en position de force pour influencer la politique sociale du Royaume-Uni, et pour utiliser le gouvernement civil du pays afin d�imposer � la population enti�re, par le biais de lois civiles, la politique sociale catholique romaine.

 

La r��mergence du � Saint Empire Romain ï¿½

Avec en toile de fond la r��mergence du � Saint Empire Romain ï¿½, cette lutte presque cinq fois s�culaire entre l�Angleterre protestante et la papaut� demeure une r�alit�. Il y a un peu plus de deux si�cles, en 1798, un g�n�ral de l�arm�e napol�onienne fit descendre le pape de son tr�ne romain, confisqua les biens de l��glise catholique, laissant le � Saint Empire romain ï¿½ se d�battre au milieu des ruines. Mais malgr� les apparences, la papaut� elle-m�me n�avait pas �t� d�finitivement d�truite en tant que puissance religieuse et civile ; elle passa une bonne partie du dix-neuvi�me et du vingti�me si�cle � reconqu�rir le terrain perdu.

 

            Le premier d�cembre 2009, le Trait� de Lisbonne entra en vigueur dans l�Union europ�enne. Ce trait� est un pas de plus vers la centralisation du pouvoir civil dans l�U. E. Une de ses principales caract�ristiques est de faire de l�Union une � personne morale unique ï¿½ (5). Dans une large mesure, donc, cette modification contrecarre la souverainet� des �tats membres et les int�gre comme �tats ou r�gions dans une entit� l�gale nouvelle, sans que l�appellation � Union europ�enne ï¿½ ait �t� modifi�e en quoi que ce soit.

 

L�Empire refait surface, dot� d�un pape

Le Saint-Si�ge �tant une nation souveraine � part enti�re, et n��tant pas membre de l�Union europ�enne, il �chappe au pouvoir juridique de cette Union. Mais en tant que chef de l��glise catholique romaine, le pape dispose d�une cinqui�me colonne extr�mement fiable au sein des nations membres de l�Union europ�enne. Le Saint Empire Romain refait donc surface, dot� de son pape (6). Aux membres de cette cinqui�me colonne, dont le catholicisme constitue l�identit� premi�re, le Pape impose � d��vang�liser ï¿½, c�est � dire de promouvoir la politique sociale catholique romaine. Ainsi, dans le cadre de l�Union europ�enne, la papaut� dispose-t-elle d�un pouvoir politique et spirituel immense.

 

            Le Trait� de Lisbonne �tant � pr�sent en vigueur, la papaut� est de nouveau tr�s en vue en tant que puissance de coh�sion politico-religieuse : elle a maintenant l�occasion d�affirmer sa position sur la sc�ne en Occident. Moins de quatre mois apr�s la ratification de ce trait�, le 16 mars 2010, la reine Elizabeth II annon�a au Royaume-Uni : � Sur l�invitation de Sa Majest� la reine, Sa Saintet� le pape Beno�t XVI effectuera une visite papale au Royaume-Uni du 16 au 19 septembre 2010� ï¿½ (7). Le site Internet catholique Zenit fournit quelques d�tails suppl�mentaires : 

� Beno�t XVI effectuera sa visite du 16 au 19 septembre. Les responsables gouvernementaux et eccl�siastiques saluent � l�avance sa venue. Au cours d�une conf�rence de presse commune, les autorit�s de l��tat, en m�me temps que les repr�sentants des �v�ques d��cosse, d�Angleterre et du pays de Galles ont fait ressortir que la visite du pape est �une occasion sans pr�c�dent de resserrer les liens entre le Royaume-Uni et le Saint-Si�ge � propos des initiatives plan�taires concernant le r�le essentiel de la foi dans l��tablissement de soci�t�s robustes.� Un communiqu� de presse de l�ambassade britannique aupr�s du Saint-Si�ge signale qu�il s�agit de la toute premi�re visite papale officielle au Royaume-Uni, le voyage du pape Jean-Paul II ayant �t� une simple visite pastorale. Le Pontife� s�adressera aux civils britanniques � Westminster Hall [c'est-�-dire devant le Parlement britannique.] ï¿½ (8).

 

Voila donc qu�aujourd�hui, 477 ans apr�s le d�but du conflit d�clench� par Henry VIII, le pape fait une visite officielle en tant que chef d�un �tat civil souverain, pour prendre la parole devant la soci�t� civile britannique, devant la Chambre des Communes aussi bien que devant la Chambre des Lords � Westminster Hall. En m�me temps, il faut noter qu�il vient comme chef de l��glise catholique romaine, pour restaurer le catholicisme romain en tant que religion du Royaume-Uni.

 

            Tr�s habilement, le pape Beno�t XVI a choisi d�utiliser la b�atification de John Henry Newman pour promouvoir son contr�le religieux et politique sur l��glise d�Angleterre. Cet objectif est ind�niable, pour peu qu�on �tudie les faits concernant John Henry Newman et le � Mouvement d�Oxford ï¿½. De plus, on trouve une confirmation dans l�histoire de la doctrine sociale catholique telle qu�elle appara�t dans le � Compendium de la Doctrine Sociale de l��glise ï¿½, document �manant du Vatican ; on en trouve une aussi dans les documents du Concile Vatican II sur l��cum�nisme, et dans bien d�autres accords faussement �cum�niques, post�rieurs � Vatican II. De plus, en juin 2009, le pape a pr�conis� une structure supra gouvernementale chapeautant les Nations Unies, afin d�imposer au plan mondial la politique sociale des Nations unies, c�est-�-dire, pour l�essentiel, la politique sociale de l��glise catholique (9).

 

Le pape doit se rendre d�abord en �cosse

Ce n�est pas non plus un hasard si cette visite intervient exactement 450 ans apr�s que l��cosse ait r�pudi� le catholicisme en tant que religion d��tat, en refusant formellement l�autorit� papale (10). Mais le quotidien national �cossais, � The Scotsman ï¿½, d�clare : � Les responsables d��glise d�clarent que le pape profitera de sa visite pour rappeler � la Grande-Bretagne ses racines catholiques ï¿½ (11). Le 450e anniversaire de l�abolition du pouvoir papal en �cosse sera donc d�shonor�  par un pape qui entend rappeler � la Grande-Bretagne � ses racines catholiques ï¿½. En r�alit�, l�histoire atteste que les racines de l��cosse sont authentiquement bibliques, et qu�elles sont dues � Columba. En 563, ce dernier fonda sur l��le d�Iona une �glise et un centre destin� � former des responsables pour annoncer l��vangile dans le pays.

 

La sc�ne mondiale s�appr�te � accueillir le Pontife

John Henry Newman a donc une place centrale dans ces c�l�brations destin�es � enchanter le monde entier, qui aura sous les yeux la Rome papale, avec sa pompe et son faste dans toute leur gloire. Le point culminant des c�r�monies t�l�vis�es sera la messe publique au cours de laquelle le pape b�atifiera John Henry Newman. C�est le deuxi�me stade du processus de canonisation du cardinal anglais, c'est-�-dire de son acheminement vers la � saintet� ï¿½ : Newman sera d�clar� � bienheureux ï¿½. En 1991 il avait �t� d�clar� � v�n�rable ï¿½ : c��tait l� la premi�re �tape de la canonisation catholique. Il est coutumier de proc�der � la b�atification dans le pays m�me du � bienheureux ï¿½.

            Toutefois, Beno�t XVI tient personnellement � mettre l�accent sur les enseignements de Newman, qui au fil des ans sont devenus le fondement du faux �cum�nisme pr�n� par le Vatican. La � reformulation de la doctrine ï¿½ selon Newman, et son enseignement sur � la r�v�lation continue ï¿½ connaissent un grand succ�s. Le pape Beno�t XVI appelle cela � l�herm�neutique de la continuit� ï¿½, et il l�explique en ces termes : � Bref, il convient moins de suivre les textes [de Vatican II] que l�esprit de ce Concile. Bien �videmment, on dispose d�une vaste marge de man�uvre pour parvenir � une d�finition de cet esprit, et il y a place pour toutes les id�es ï¿½ (12)  Le concept d�fini par Newman d�une � r�v�lation continue ï¿½ donne donc au pape une grande libert� d�interpr�tation, y compris pour les documents du Concile de Vatican II. Il est extr�mement dangereux de s�attribuer pareille marge de man�uvre quand il s�agit d�interpr�ter la Bible et l�histoire. Ce concept s�av�ra particuli�rement opportun pour ceux que durent formuler les � Accords ï¿½ de la � Commission Internationale Catholique-Anglicane ï¿½ (ARCIC) (13). Cette entreprise faussement �cum�nique a d�j� remport� bien des succ�s : de nombreux pr�tres anglicans, avec des membres de leur �glise, sont d�s maintenant soumis � la Rome papale. En �levant Newman � la condition de � bienheureux ï¿½, le pape va bien plus loin encore. En ce 21e si�cle, il d�ploie de grands efforts pour ramener enfin l�Angleterre protestante dans le bercail catholique romain. C�est le fruit de l��uvre entreprise par Newman lui-m�me vers le milieu du dix-neuvi�me si�cle.

 

Qui �tait John Henry Newman ?

Certains se demandent : � Qui donc �tait John Henry Newman, et d�o� tire-t-il son importance ? ï¿½ Le directeur des � Logiciels Bibliques Logos ï¿½ r�pond en ces termes :

� Depuis sa jeunesse �vang�lique jusqu�au moment o� il devint le chef de file du mouvement anglo-catholique d�Oxford, la carri�re et l�h�ritage de John Henry Newman se signalent par leur �clat et suscitent des controverses. Engag� dans des mouvements lib�raux, �vang�liques et catholiques au sein de l��glise d�Angleterre de son temps, il est une figure centrale, une figure-cl� pour la compr�hension de ce qu�est la �Communion Anglicane� actuelle ï¿½ (14).

 

            John Henry Newman naquit � Londres en 1801. Dans le cadre de l�anglicanisme, la famille Newman gardait des liens �troits avec la foi biblique, cette foi qui influen�a consid�rablement les convictions religieuses du jeune Newman. � l�automne de l�ann�e 1816, il semble �tre pass� par une conversion religieuse. Ses convictions � cette �poque �taient r�form�es et �vang�liques ; signalons qu�il consid�rait alors le pape comme l�Antichrist.  En d�cembre 1816, on le re�ut � Trinity College, un coll�ge universitaire d�Oxford. � partir de juin 1817, il r�sida � Trinity, terminant ses �tudes en 1821.

            Comme il d�sirait rester � Oxford, il fit des �tudes pour y enseigner au Coll�ge universitaire d�Oriel, alors le haut lieu de l��lite intellectuelle oxonienne. Il y fut �lu  professeur en avril 1822.  Sur proposition de E.B. Pusey, lui aussi professeur � Oriel, il devint vicaire de la paroisse anglicane de St. Cl�ment � Oxford. Dans ses sermons d�alors, il distinguait comme il se doit entre justification et r�g�n�ration. Cependant, d�s 1825, il se mit � nier le concept biblique de justification, acceptant progressivement l�id�e non biblique d�une justice int�rieurement conf�r�e ; il penchait vers le sacramentalisme. Cette ann�e-l�, il �crivit dans son journal : � Je pense, sans en �tre certain, que je dois renoncer � la doctrine de la justice imput�e, et � celle d�une r�g�n�ration ind�pendante du bapt�me ï¿½ (15).

 

            En 1833, Newman �tait enti�rement gagn� � l�acceptation de ce qu�il pensait �tre l�h�ritage catholique romain de l��glise anglicane, y compris du dogme papal de la justification infus�e et de la r�g�n�ration baptismale. L�historien anglican Walter Walsh relate les cons�quences dans la correspondance entre Richard H. Froude et Newman :

� Le Cardinal Newman faisait toujours remonter au 14 juillet le d�but du �mouvement religieux de 1833�. Quelques mois avant cette date, Newman voyageait en Europe avec son ami Richard Hurrell Froude.  � Rome, ils rendirent visite � Mgr. Wiseman [le futur Cardinal Wiseman]. Froude �crit : �Nous nous f�mes pr�senter � lui� pour demander si on nous admettrait [dans l'�glise catholique romaine] dans des conditions que nous pourrions forcer notre conscience � accepter. Nous f�mes atterr�s d'apprendre que nous ne pourrions pas faire un seul pas sans adh�rer � la totalit� des D�crets du Concile de Trente� (extrait de Froude's Remains, Vol. 1, p. 306).  Au cours de ce voyage Newman tomba gravement malade, avec une forte fi�vre.  Il relate les faits suivants : �Affaibli, je m'assis sur mon lit, secou� de sanglots violents.  Mon serviteur, qui m'avait servi d'infirmier, me demanda ce que j'avais. Je ne pus donner que cette seule r�ponse : Une t�che m'attend en Angleterre� (Newman, Apologia Pro Vita Sua, p. 35, �dition de 1889).  Nous savons bien � pr�sent quelle �tait la nature de cette t�che : il s'agissait de ramener au catholicisme romain l'�glise d'Angleterre � (16).

 

La romanisation de l��glise d�Angleterre

� Oxford, Newman se joignit � d�autres �rudits de la � Haute �glise ï¿½, entre autres John Keble, Froude, William Palmer, et E.B. Pusey, pour former une soci�t� secr�te, au nom de laquelle Newman se mit � publier de nombreux tracts, diffusant efficacement son message. Ce premier groupe fut connu sous le nom de � Mouvement d�Oxford ï¿½, ou encore de � Mouvement ritualiste ï¿½. Walsh r�v�le les buts du Mouvement d�Oxford en puisant sa documentation dans la � Union Review ï¿½, un des principaux magazines trimestriels du mouvement.

� Le grand objectif du Mouvement Ritualiste d�s sa naissance en 1833, �tait de former un jour un seul corps avec l��glise de Rome� D�s 1867, une publication trimestrielle des ritualistes �de pointe� d�clarait que plut�t que de faire s�cession pour rejoindre Rome, �il vaut bien mieux que nous �uvrions l� o� nous sommes : que deviendrait l�Angleterre si nous [les Ritualistes] quittions son �glise ? Elle serait alors perdue pour le catholicisme. Une chose est s�re : gr�ce � l��glise d�Angleterre elle-m�me, on peut catholiciser l�Angleterre.� ï¿½ (17).

Dans le m�me article, on lisait au sujet de cette unit� organique et visible avec l��glise de Rome :

� L� r�sident le c�ur et l��me m�me du Mouvement actuel : c�est l� que bat son c�ur, de l� qu�est issue sa substance vitale ï¿½ (18).

 

            Les Documents du Concile Vatican II et le � Compendium de la Doctrine Sociale de l��glise ï¿½ �manant du Vatican insistent sur ce m�me but, � l�unit� organique et visible ï¿½. La strat�gie employ�e en Am�rique diff�re quelque peu de celle qui fut initialement d�ploy�e dans l��glise d�Angleterre (19), mais le faux �cum�nisme proclam� par Vatican II dans les ann�es 1960 va bien dans le m�me sens : celui de � l�unit� organique et visible ï¿½ (20). Tel est l�objectif qui se profile derri�re les propos du Vatican quant au but de la future visite papale en Angleterre : � une occasion sans pr�c�dent de resserrer les liens entre le Saint-Si�ge� concernant le r�le essentiel de la foi dans l��tablissement de soci�t�s robustes [c'est-�-dire d��glises] ï¿½.

 

            Pendant bon nombre d�ann�es, Newman resta dans l��glise d�Angleterre. Son plan �tait de la transformer insensiblement, tout d�abord en �vitant de faire conna�tre aux paroissiens les grandes v�rit�s scripturaires concernant l�expiation des p�ch�s, la foi et les �uvres, et la gratuit� de la gr�ce de Dieu. Pour remplacer ces v�rit�s, Newman et ses compagnons d��uvre se mirent tout doucement � introduire des dogmes romains fond�s sur les rituels, au lieu d�enseigner les grandes v�rit�s bibliques de la foi en se fondant sur les �critures seules (21). � cause des intrigues furtives auxquelles se livr�rent Newman et ses associ�s pour parvenir � leurs buts, il est juste de les qualifier de ï¿½ loups en v�tements de brebis ï¿½.

 

Newman pervertit l��vangile

Dans son ouvrage � Conf�rences sur la doctrine de la justification ï¿½, paru en 1838, Newman explique sa conception de l��vangile. Il anticipe les id�es qu�on retrouvera dans le dialogue �cum�nique actuel, du vingti�me si�cle � nos jours : il fait un amalgame entre la position catholique et la position biblique. L�enseignement de Newman d�forme et sape ind�niablement la v�rit� centrale, selon laquelle la justice de Dieu qui est dans le Christ J�sus est imput�e au chr�tien, c'est-�-dire port�e � son cr�dit. Dans ces � Conf�rences ï¿½, Newman enseigne ce que le J�suite Sheridan appelle � une synth�se de la justification et de la r�g�n�ration ï¿½ (22). Telle est la marque distinctive du � Newman deuxi�me mani�re ï¿½, qui niait ce qu�il avait profess� auparavant. Dans ses � Conf�rences sur la Justification ï¿½, on lit : � La Loi grav�e sur notre c�ur, c'est-�-dire le renouvellement spirituel, voil� ce qui nous justifie ï¿½ (23).  L��criture Sainte, sous la plume de l�ap�tre Paul, affirme l�inverse : � Car personne ne sera justifi� devant lui [Dieu] par les �uvres de la loi, puisque c�est par la loi que vient la connaissance du p�ch� ï¿½ (Romains 3:20). Par sa nature m�me, la Loi nous convainc de p�ch� et nous condamne : jamais elle ne peut nous justifier. Martin Luther d�couvrit que cette doctrine est au c�ur m�me de l��vangile ; la R�forme allait le confirmer.

            Newman avait bien conscience du caract�re forensique de la justification, connaissant les �critures Saintes en grec et en h�breu.  Le message apostolique du Nouveau Testament est que J�sus-Christ est mort pour nos p�ch�s, ayant �t� � fait mal�diction pour nous ï¿½ (Galates 3:13), et ayant � souffert� pour les injustes ï¿½ (1 Pierre 3:18). Comme le d�clarent les �critures, � Dieu �tait en Christ, r�conciliant le monde avec lui-m�me, et n�imputant point aux hommes leurs offenses� Celui qui n�a point connu le p�ch� [Christ], il l�a fait devenir p�ch� pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu ï¿½. Par imputation, Dieu a mis nos p�ch�s sur Christ ; le juste a souffert pour les injustes. � Il a �t� mis au nombre des malfaiteurs ï¿½ (Esa�e 53:12). C�est ainsi que Christ a �t� fait � p�ch� pour nous ï¿½. Il n�y avait rien en lui qui m�rit�t la mort. Mais ayant �t� fait p�ch� par imputation, il fut condamn� par le juste jugement de Dieu. En ce sens-l�, il �tait juste et bon que Christ support�t la col�re de Dieu. Il a d� �tre trait� comme s�il avait �t� un p�cheur.

            Dieu nous applique le m�me principe. Il porte au cr�dit du p�cheur croyant la justice de Christ. Il d�clare ce p�cheur juste et bon en lui imputant la parfaite justice de Christ, comme le proclament ces paroles prodigieuses de l�ap�tre : � ils sont gratuitement justifi�s par sa gr�ce, par le moyen de la r�demption qui est en J�sus-Christ ï¿½ (Romains 3:24).

            Newman avait conscience du poids de cet argument biblique ; il n��tait pas dispos� � le r�futer, comme de nombreux �rudits catholiques avant lui avaient vainement tent� de le faire. Il affirma n�anmoins que � ï¿½tre justifi� ï¿½ signifie � ï¿½tre rendu juste ï¿½, et non � recevoir une justice imput�e par Dieu ï¿½. Sur ce point crucial, Newman r�alisa (en apparence) une brillante synth�se entre les �critures et l�enseignement catholique romain.

 

Newman fabrique un outil � l�usage de la papaut�  

Newman pensait avoir trouv� une � voie moyenne ï¿½, qu�il appelait une � via media ï¿½ entre le dogme papal et les �critures. Selon sa � doctrine reformul�e ï¿½, la justification et la cr�ation sont de nature identique. Il enseignait que comme au commencement, Dieu avait dit : � Que la lumi�re soit, et la lumi�re fut ï¿½, de m�me que la Parole de Dieu et l��uvre de Dieu allaient de pair lors de la cr�ation, tout se passe � nouveau de la m�me mani�re dans la r�g�n�ration (24). Un tel enseignement para�t avoir � l�apparence de la pi�t� ï¿½ (2 Timoth�e 3:5), mais il est faux, parce qu�il nie les nombreuses d�clarations bibliques au sujet de la justice imput�e (25). Lors de la justification, Dieu ne cr�e pas une substance qu�on pourrait appeler � justice ï¿½ : non, il impute la justice de son Fils, � sans les �uvres ï¿½. Romains 4:6 � exprime le bonheur de l�homme � qui Dieu impute la justice sans les �uvres. ï¿½  Une d�claration divine est un verdict, et non un processus.

 

            Cette subtile duperie th�ologique de Newman ouvre la voie pour que les fid�les comptent sur les sacrements de Rome afin d��tre remplis de justice, comme s�il pouvait y avoir l� une sorte de station-service o� les �mes iraient faire le plein de la gr�ce. Cette mise en parall�le de la cr�ation et de la justification revient � enseigner que la justification conf�re une justice subjective. Elle viole donc la Parole divine �crite et infaillible ; elle n�est rien de moins qu�une tromperie caract�ris�e.

 

Newman, l�homme de la situation pour la reconqu�te de l�Angleterre

En 1840, Newman �tait encore pr�tre de l��glise anglicane ; auparavant on l�avait soup�onn� de faire la promotion du catholicisme, mais le soup�on devint une quasi-certitude le jour o� il  publia son c�l�bre � Tract N� 90 ï¿½. � coups de sophismes et de casuistique, il soutenait que les Trente-neuf Articles (qui affirment la position biblique de l��glise anglicane sur le salut) �taient compatibles avec les doctrines et les dogmes de l��glise de Rome. Bien que ces Trente-neuf Articles r�cusent les enseignements et les pratiques de l��glise catholique (26), ce tract sapait avec beaucoup d�habilet� et de subtilit� l�identit� protestante de cette confession de foi historique de l��glise d�Angleterre. Par exemple dans la cinqui�me partie de la conclusion de Newman, on lit :

� Ils affirment que l��glise a autorit� en cas de controverse, mais ils ne pr�cisent pas quelle est cette autorit�. Ils affirment qu�elle ne peut rien imposer qui aille au-del� des �critures, mais ils ne disent pas en quoi consiste le rem�de si elle le fait. Ils disent que les �uvres accomplies ant�rieurement � la gr�ce et � la justification sont sans valeur et m�me pire encore, et que les �uvres post�rieures � la gr�ce et � la justification sont acceptables, mais ils ne disent rien des �uvres accomplies avec l�aide DE DIEU ant�rieurement � la justification (27) ï¿½.

Ces raisonnements fallacieux contrecarrent le principe m�me de l�autorit� des �critures, et encouragent assur�ment les ratiocinations au sujet de la Bible. La parution du Tract N� 90 manifesta clairement que Newman s��tait engag� � d�fendre la doctrine de la papaut�. Il fut accueilli officiellement dans l��glise catholique romaine en 1845, et il y re�ut l�ordination sacerdotale un an plus tard.

 

            C�est ainsi qu�au dix-neuvi�me si�cle, la papaut� vit en John Henry Newman l�homme de la situation pour subvertir l��glise d�Angleterre en amenant celle-ci au catholicisme, et pour instruire le d�veloppement d�un plan destin� � refaire de l�Angleterre une nation catholique (28). Certains diront peut-�tre que ce sont l� les �chos d�un lointain pass�, des conflits largement p�rim�s. Il ne faut cependant jamais oublier que le Vatican raisonne en termes de si�cles. Beno�t XVI, cet habile politicien, sait fort bien que l�Angleterre a perdu son statut d��tat souverain en d�cembre 2009 quand le Trait� de Lisbonne est entr� en vigueur. Il ne faut donc pas nous �tonner de ce que la deuxi�me �tape dans la canonisation de Newman, la � b�atification ï¿½ ait d� attendre jusqu�� aujourd�hui.

 

Conclusion

L�habile strat�gie du pape Beno�t XVI, ce chef d��tat, reste sans valeur devant le Seigneur Dieu Tout-puissant. Soyons sinc�rement reconnaissants de ce que dans sa sagesse infinie, le Seigneur Dieu assigne une limite aux intrigues de la Rome papale. Celle-ci sera ch�ti�e pour avoir contin�ment rejet� la Seigneurie de Christ. Pour l�heure, le peuple du Seigneur n�a pas � se laisser s�duire par le spectacle attrayant qui sera offert au monde en Septembre 2010.

 

            Nous savons tous que nous vivons en des jours difficiles, en des temps d�apostasie. Dans une situation comparable,  au dix-neuvi�me si�cle, J. C. Ryle encourageait les chr�tiens du Royaume-Uni � rester forts et � se garder des compromis. Il d�clarait :

� La voil�, l��glise qui accomplit l��uvre de Christ sur la terre. Ses membres ne sont pas nombreux, ils ne forment qu�un petit troupeau : un ou deux ici, deux ou trois l�, quelques-uns dans cette r�gion, et quelques autres ailleurs. Mais ce sont eux qui �branlent l�univers. Ils infl�chissent le cours des royaumes par leurs pri�res ; ce sont eux qui r�pandent activement la connaissance de la religion pure et sans tache ; ils sont le sang qui nourrit le pays, le bouclier, la d�fense, l�appui et le soutien de toute nation dont ils font partie. ï¿½

 

Ainsi le peuple de Dieu combat � pour la foi qui a �t� transmise aux saints une fois pour toutes ï¿½ (Jude 3), sachant que � tout ce qui est n� de Dieu triomphe du monde ; et la victoire qui triomphe du monde, c�est notre foi ï¿½ (1 Jean 5:4).

 

 

Notes :

 

  1. Jean-Henri Merle d�Aubign�, � The Reformation in England ï¿½ [La R�forme en Angleterre] 2 vols. �ditions Banner of Truth, 1962, Vol. I, pp. 337-8.
  2. Pour plus de d�tails, voir d�Aubign�, Vol. II, pp. 55-56.
  3. Le divorce proprement dit entre l�Angleterre et la papaut� romaine fut consomm� au prix du sang de nombreux martyrs (dont Thomas Cranmer), ces serviteurs de J�sus-Christ qui ob�irent aux �critures.
  4. Ces �v�nements eurent lieu pendant le court r�gne du roi �douard VI.
  5. Voir  http://eu/lisbon_treaty/glance/index_en.htm
  6. Voir dans la rubrique fran�aise du site � Berean Beacon ï¿½ l�article : http://www.bereanbeacon.org/articles_french/La_Rome_papale_et_l%60Union_Europ%E9enne.pdf
  7. www.royal.gov.uk  acc�d� le 8/04/2010
  8. Voir http://www.zenit.org/index.php?l=english acc�d� le 22/03/2010
  9.  Voir sous la rubrique fran�aise du site � Berean Beacon ï¿½ l�article : � Le programme politique, �conomique, et religieux du pape � l��chelle mondiale ï¿½  http://www.bereanbeacon.org/articles_french/Le_programme_politique_du_pape.pdf
  10. En ao�t 1560, les forces fran�aises avaient �t� chass�es d��cosse gr�ce � une aide en provenance de l�Angleterre, et la r�gente �tait d�c�d�e. Le Parlement �cossais lib�r� put alors se r�unir pour abolir formellement le pouvoir papal en �cosse. http://www.reformation-scotland.org.uk/articles/john-knox-and-scottish-reformation.php
  11. Le 17 mars 2010 : http://news.scotsman.com/glasgow/Holyrood-to-play--.6157450.jp
  12. http://adoremus.org/1107BXVI_122205.html  acc�d� le 9/06/2010
  13. La Commission Internationale Anglicane-Catholique fut mise en place par l�archev�que de Cantorb�ry Michael Ramsey et le pape Paul VI en 1967. Ses r�f�rences furent �tablies par le � Rapport de Malte ï¿½ un an plus tard, et ses travaux s��tendent sur deux p�riodes : 1970-1981, et 1983-2003.
  14. www.facebook.com/note.php?note_id=338121888230  Acc�d� le 14/05/2010. caract�res gras ajout�s.
  15. John Henry Newman, �Autobiographical Writings�, p. 203.
  16. Walter Walsh, �The Secret History of the Oxford Movement�, 4e edition, Swan Sonnenschein et Cie, Londres, 1898, p. 263. Italiques dans l�original.
  17. Ibid. Walsh, pp. 260-261
  18. Ibid. Walsh, p. 261. Italiques dans l�original.
  19. Consulter dans notre rubrique fran�aise les articles sur le faux �cum�nisme.
  20. D�claration tir�e du Document N� 42 des Documents post-conciliaires de Vatican II : � R�flexions et suggestions concernant le dialogue �cum�nique ï¿½. Ce document d�clare : � le dialogue n'est pas une fin en soi�  le dialogue �cum�nique ne se limite pas au plan th�orique et purement conceptuel.  Au contraire, �il sert � transformer les modes de pens�e, les comportements, et la vie quotidienne de ces communaut�s [non catholiques].  Il pr�pare ainsi la voie vers leur unit� dans la foi au sein de l��glise une et visible� ï¿½.
  21. Walsh, pp. 3-10.
  22. Thomas L. Sheridan, �Newman on Justification�, �ditions. Alba House, 1967, p. 108.
  23. Newman, �Lectures on Justification� p. 45.
  24. Ibid., p. 81.
  25. L�ap�tre Paul, par exemple, enseigne le concept d�imputation onze fois rien que dans le chapitre 4 de son �p�tre aux Romains.
  26. Par exemple, ces Articles r�cusent l�enseignement catholique au sujet de la transsubstantiation (Art. 28), et du caract�re sacrificiel de la messe (Art. 31). Ils commandent que l�on distribue � la fois le pain et le vin � tous les participants du repas du Seigneur (Art. 30) et pr�cisent que les ministres du culte peuvent se marier (Art. 32)
  27. http://anglicanhistory.org/tracts/tract90/conclusion.html  Acc�d� le 16/01/2010
  28. Pour des informations d�taill�es sur ce plan et sur sa mise en oeuvre au cours du 19e si�cle, voir Walsh, � Secret History of the Oxford Movement ï¿½.

Richard Bennett, Association �Berean Beacon�, http://www.bereanbeacon.org/

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