Se conformer ou se
R�former ?
�
Ecclesia Reformata Semper Reformanda � !
Eglise R�form�e, toujours � R�former.
Pasteur Christophe Deville
Source :
http://www.cdeville.fr/article-18395843.html

Un �v�nement chr�tien se pr�sente comme l�un des plus significatifs en
mati�re d�avanc�e citoyenne pour notre pays. Sans conteste aucun,
le
2�me congr�s � chr�tien et citoyen �, centr� sur l��thique,
qui se tiendra du 23 au 24 mai prochain au Parlement Europ�en de Strasbourg,
pr�sente un large panel d�intervenant plus int�ressants les uns que les
autres :
Claude BATY,
Pr�sident de la F�d�ration Protestante de France,
Henri BLOCHER,
Doyen honoraire de la Facult� de Vaux-sur-Seine,
Jean BAUBEROT,
le � th�oricien de la la�cit� �,
Georgina DUFOIX,
ancien ministre d��tat,
S�bastien FATH,
chercheur au CNRS,
Jean-Claude GIRONDIN,
Sociologue,
Louis Schweitzer,
professeur d�Ethique.
Nous pouvons donc nous interroger sur la demande de visibilit� des
�vang�liques r�clam�e par l��tat fran�ais et ceci, dans le cadre de la
la�cit� ! Ne trouvons-nous pas est surprenant que le besoin de
reconnaissance des �vang�liques passe par un aveuglement de certains
principes de s�paration entre l��glise et l��tat ? Tout d�abord, on peut,
par exemple se poser la question de la pertinence des propos tenus par
Dany Hameau, pr�sident de la
FEF,
sur la venue de Benny Hinn en France. En effet, sur le site de la
F�d�ration Evang�lique de France,
Monsieur Dany Hameau n�h�site pas � tenir les propos suivants :
� Du respect pour la personne, oui, mais de la charit� pour les id�es,
surtout quand elles sont erron�es, jamais de la vie ! Les proph�tes de
l�Ancien Testament comme J�sus Lui-m�me n�ont jamais � m�ch� leurs mots � ni
us� de la langue de bois, d�s lors qu�il fallait d�noncer et m�me censurer
les faux proph�tes et les faux docteurs. Par son enseignement erron� et par
ses pratiques contestables, Benny Hinn s�expose � la critique �.
Dans le m�me registre, la F�d�ration Evang�lique se r�jouit la l�av�nement
de l��re du CNEF. Ainsi, vous aurez certainement remarqu� que �
Le
Conseil National des Evang�lique de France
� pr�sente une appellation qui n�est pas sans rappeler le Conseil
Fran�ais du Culte Musulman ou d�autres organismes repr�sentatifs
aupr�s de l��tat fran�ais.
C�est � peine voil� que Monsieur
Dany Hameau
nous livre sa pens�e sur ce sujet, lorsqu�il affirme que :
� Depuis plusieurs mois d�j�, nous r�fl�chissions au devenir de la FEF, �
l'�re du CNEF. L'Alliance �vang�lique Fran�aise ayant fait part d�but
septembre de son d�sir de transf�rer ses pr�rogatives et ses missions au
CNEF, la r�flexion se trouve raviv�e et le monde �vang�lique est en pleine
recomposition. Cela conduit tout naturellement � une salutaire
r�flexion de fond et � une red�finition bienfaisante des
diff�rentes missions des acteurs du monde �vang�lique. Le CNEF �tant en voie
de devenir l�organe repr�sentatif du culte �vang�lique, la
question est de savoir quelles missions la FEF doit-elle garder, quelles
missions peut-elle transf�rer au CNEF et quels nouveaux services est-elle
appel�e � rendre � ses adh�rents, en tant que famille spirituelle dont les
contours (ligne th�ologique, eccl�siale, �thique,...) ne sont nullement
appel�s � bouger �.
Vous comprenez bien que ce ne sont pas des termes que nous avons invent�s
mais qui se trouvent bel et bien sous la plume du pr�sident de la F�d�ration
Evang�lique de France : � Recomposition �, � Salutaire �, �
Bienfaisante �, � Organe Repr�sentatif �� Ces changements sont
pr�sent�s avec tellement de positivisme, or, je m��tonne qu�il n�y ait
personne pour en souligner les dangers apparents ! Se Conformer ou se
R�former ? Pire ! Se Conformer ou�Disparaitre ! Je crains fort que cette
prise de direction va consister � livrer certaines �glises � la marginalit�
et a de v�ritables drames soci�taux. La France et l�Eglise n�a pas besoin de
cela ! Pour moi, c�est th�ologiquement et humainement inacceptable. L��glise
R�form�e est invit�e � constamment �tre r�form�e et non se conformer. Cet
article est donc un appel ouvert � la consid�ration que nous pouvons porter
� autrui dans la diff�rence qu�il pr�sente. Mon d�sir est que chacun aura
saisi le danger que cela repr�sente que de vouloir saisir � d�o� vient le
vent, et l� o� il va �.
Si l�Eternel ne b�ti la maison, ceux qui b�tissent le font en
vain.L�invitation du proph�te J�r�mie reste d�actualit� lorsqu�il proclame
(chapitre 4, verset 3) � D�frichez-vous un champ nouveau, et ne semez pas
parmi les �pines �. Or, il me semble que la situation g�n�rale des �glises
�vang�liques peut �tre d�crite par cette d�claration de J�r�mie.
Au premier degr�, les �glises �vang�liques pourraient se r�jouir qu�on parle
d�elles. Elles pourraient ainsi se f�liciter d��tre � enfin � reconnues
comme utiles � la soci�t�. C�est en quelque sorte une forme de victoire...
Mais tr�s vite, elles risquent de d�chanter en consid�rant les termes de
l�alliance qui les lie � ce d�sir de visibilit�. Tandis que certaines
�glises � marginales et/ou ethniques �, quant � elles, seraient pr�tes �
tout pour �tre reconnues, elles se sont d�j� soumises � l�id�e de faire
abstraction des valeurs et id�es qu�elles d�fendaient. En conclusion,
j�invite donc toutes celles et ceux qui �coutent l�actualit� dans ce domaine
� �tre particuli�rement vigilant et a mener une r�flexion pertinente en la
mati�re.
Pasteur Christophe Deville