Les origines de l’Eglise Catholique Romaine
par Jean-Louis Bulté
Il est certainement utile de
rappeler ici que l’Eglise Catholique n’a été établie ni par Jésus ni par
les apôtres et que l’Eglise primitive était radicalement différente de
celle-ci.
C’est en 313 que l’Eglise
jusque-là persécutée va obtenir de l’empereur Constantin la paix, la
reconnaissance et un rapprochement étroit avec l’État. Constantin, tout en
gardant son titre païen de Souverain Pontife favorisa le christianisme.
C’est à la fin du IVème
siècle que l’empereur Théodose interdit le culte païen : tout citoyen
romain était contraint d’accepter la foi chrétienne telle qu’elle avait
été formulée au concile de Nicée en 325. Tous ceux, dès lors, qui pour des
raisons de conscience, ne suivaient pas ce diktat et n’entraient pas dans
cette religion d’État étaient stigmatisés comme hérétiques.
Sous la direction du pape Léon Le
Grand (440-461), l’Eglise universelle prit un immense essor. C’est lui que
la plupart des historiens de l’Eglise désigne comme étant le premier pape,
le premier à vouloir monopoliser au profit de l’évêque de Rome les
promesses faites par Jésus à l’apôtre Pierre (Matthieu 16:18,20).
L’institution de « l’Eglise
d’État » fut achevée sous le règne de l’empereur Justinien (527-565)
lorsqu’il établit les prêtres comme « fonctionnaires d’État ». Les évêques
devinrent des dignitaires munis de pouvoirs religieux et politiques et se
firent considérer comme des « pères spirituels ».
La prééminence des évêques, et
surtout des métropolites dans les églises catholiques favorisa grandement
les relations de l’Eglise avec les autorités civiles. L’Eglise et l’État
ne tardèrent pas à être étroitement associés, et, très vite, la puissance
de l’État fut à la disposition des chefs de l’Eglise pour sanctionner
leurs décisions. C’est ainsi que les persécutés devinrent graduellement
persécuteurs.
Plus tard, les églises qui,
restées fidèles à la Parole de Dieu furent persécutées par l’Eglise
dominante comme hérétiques et sectaires, exprimèrent souvent dans leurs
écrits leur entière désapprobation de l’union de l’Eglise et de l’État.
Avec l’introduction des masses
plus ou moins païennes dans l’Eglise, le culte ne peut éviter la
paganisation. Toutes sortes de pratiques sont introduites : le signe de
croix (310) ; l’utilisation des cierges (320) ; la vénération des anges et
des saints décédés (375), en sont quelques exemples. Les églises et même
les individus sont placés volontiers sous la protection d’un saint ;
bientôt, dans chaque autel, on désire placer une relique sacrée. Les
images, les pèlerinages, les processions satisfont également le goût du
faste et la superstition qui animent les foules. Ceux qui protestent alors
contre ces déviations sont traités d’impies et leurs réactions restent
sans résultat.
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