(D'après « Encyclopédie théologique ou Série de dictionnaires sur toutes les
parties de la science religieuse. Tome 8 » paru en 1859)
Cité par "La France Pittoresque"
"La langue française
désigne par cet unique mot fort heureux la solennité collective tous les
saints. Cette fête ne remonte pas aux siècles primitifs du christianisme.
Voici quelle en a été l'origine. Marc Agrippa, gendre d'Auguste, vingt-cinq
ans environ avant la naissance du Christ, fit élever à Rome un temple
superbe pour le dédier à son beau-père. Auguste n'ayant point accepté cet
honneur, Agrippa dédia cet édifice à Mars et à Jupiter Vengeur, en mémoire
de la victoire remportée par Auguste contre Marc-Antoine et Cléopâtre.
Plus tard, la déesse
Cybèle et tous les dieux et déesses dont elle est la mère y eurent leurs
statues en bronze, en argent, en
or et même en pierres précieuses, selon
l'importance de chacune de ces fausses divinités ; alors ce temple reçut, à
juste titre, le nom de Panthéon , ou réunion de tous les dieux. Les
décrets de Théodose le Jeune contre les monuments de l'idolâtrie avaient
respecté ce magnifique édifice. On s'était contenté d'en extraire les
impures idoles et d'en fermer les portes. Le pape Boniface IV demanda à
l'empereur Phocas le Panthéon pour en faire une église. Sa demande fut
accueillie, et en 610, le treizième jour de mai, Boniface dédia le Panthéon
au vrai Dieu, sous l'invocation de la sainte Vierge et des martyrs.
Il y fit transporter
vingt-huit chariots d'ossements des généreux confesseurs de la foi pris dans
les divers cimetières de Rome, et dès ce moment le Panthéon prit le nom de
Sanctæ-Mariæ ad Martyres. Depuis longtemps cette église est nommée
Notre-Dame de la Rotonde, à cause de sa forme ; en effet elle ressemble
à un demi-globe dont la hauteur est presque égale à la largeur. Celle-ci est
de cent cinquante-huit pieds de diamètre (près de cinquante-trois mètres.
Le sommet de cette
coupole ou dôme est percé d'une large ouverture qui éclaire seule
l'intérieur du temple. Tout le pourtour de l'église est orné d'autels.
Le pape ordonna que
tous les ans, à pareil jour, on célébrerait l'anniversaire de cette
Dédicace. Néanmoins, comme on a vu, ce temple n'était pas destiné à y
célébrer la mémoire de tous les saints. En 731, Grégoire III fit terminer
dans l'église de Saint-Pierre, au Vatican, une chapelle en l'honneur du
Christ Sauveur, de sa sainte Mère, des saints apôtres, martyrs, confesseurs
et de tous les justes qui reposaient, pausantium, par toute la terre.
Cette chapelle serait donc le véritable berceau de la fête de la
Toussaint. Un Office fut composé pour célébrer la nouvelle solennité.
Insensiblement, à cause des rapports intimes de celle-ci avec la Dédicace la
Rotonde, ces deux fêtes n'en firent plus qu'une seule. Afin de donner aux
fidèles plus de facilités pour la célébrer, on en fixa le jour à une époque
où toutes les récoltes étaient terminées.
Ainsi du 13 mai assigné
pour l'anniversaire de la Dédicace de la Rotonde, comme on le lit encore au
Martyrologue romain, cette fête fut transportée au premier novembre, par le
pape Grégoire IV. Ce pontife se trouvant, en France, vers 835, engagea Louis
le Débonnaire à établir dans ses vastes états la fête qui jusqu'à ce moment
était restée circonscrite dans Rome et ses environs. Elle s'étendit
rapidement dans les autres royaumes, et, à dater du neuvième siècle,
l'église latine solennisa, le même jour, le rite de la Toussaint. Il
y avait néanmoins, avant ce temps-là, une fête de tous les apôtres, qui
était célébrée le premier mai.
Le jeûne de la veille
est prescrit dans un Concile depuis l'an 1022. Mais l'Octave (semaine de
liturgie spéciale) ne fut établie qu'en l'année 1480 par le pape Sixte IV,
qui plaça le Toussaint à un degré plus haut. La fête a toujours été chômée
et le Concordat de 1802, en France, l'a retenue. Au dernier jour de
l'Octave, à Paris et dans beaucoup d'églises, on célèbre la fête des
Reliques. Le Rite de Rome n'en fait aucune mention. Le Missel de Noailles
n'en parle pas davantage. La vénération des reliques ne se trouve
donc que dans le Rite de Vintimille. Le Canon de Prime, pour ce jour, y est
extrait d'un Concile de Mayence, en 1549, qui parle du respect dû aux
reliques des saints, mais ne fait aucune mention de la fête dont nous
parlons. Elle se confond, il est vrai, avec le jour de l'Octave de la
Toussaint, mais l'Office roule principalement sur les reliques. Nous
trouvons dans le Missel de Noailles, pour le 4 décembre, une fête de la
susception des saintes reliques, en 1194. La Messe en est à peu près la
même que celle du 8 novembre, dans le nouveau Rite. C'est donc une simple
translation, mais sous un titre plus général qui en fait une festivité
nouvelle."
Ndlr : Voilà
donc comment cette fête païenne, dédiée à de faux dieux et déesses, se
retrouve dans la tradition de l'église catholique... parmi d'autres !
Osée 4:6 "Mon peuple est
détruit, parce qu’il lui manque la connaissance. Puisque tu as rejeté la
connaissance, Je te rejetterai, et tu seras dépouillé de mon sacerdoce;
Puisque tu as oublié la loi de ton Dieu, J’oublierai aussi tes enfants."